Octobre, 2020

Bernard Plossu : Fressons et Vintages

ven30oct(oct 30)12 h 00 min2021sam06fev(fev 6)19 h 00 minBernard Plossu : Fressons et VintagesTirages exceptionnels et anti-spectaculairesGalerie Camera Obscura, 268 Boulevard Raspail 75014 Paris

Détail de l'événement

La sortie du livre consacré aux tirages Fresson de Bernard Plossu nous offre l’occasion de visiter son oeuvre sous l’aspect de la couleur (celle des pigments du tirage au charbon, du sépia des tirages argentiques des années 70) mais aussi du tirage.
La question du tirage est en effet primordiale pour toute oeuvre photographique. Il s’agit d’un diapason, d’une façon juste de faire vibrer une image. Dès les années 70, Plossu trouve naturellement cet équilibre qui, de la prise de vues au tirage, fixe définitivement sa préférence pour une image « anti-spectaculaire ».

La rencontre avec la famille Fresson est de ce point de vue primordiale pour la suite de son oeuvre. Elle lui révèle la douceur charnelle d’une couleur vivante, non apprivoisée, sujette au hasard et au tour de main. C’est le début d’une longue collaboration (de 1967 à aujourd’hui) qui, traversant trois générations de cette famille d’inventeurs et de tireurs, fixe définitivement le style couleur de Plossu.

Leurs tirages ont du grain, ils sont mats, comme les photos en noir et blanc…Le grain donne une ambiance proche des photos faites au Tri-X, le coté mat est anti-spectaculaire et ça me plait. Les Fressons atténuent délicatement la violence de toute lumière excessive, que ce soit en Arizona ou dans le sud de la France !

Les années 70 sont aussi celles de la collaboration avec Philippe Salaün, tireur noir et blanc qui réalise notamment, dans une période restreinte (fin des années 70), des séries entières d’images virées en sépia (Niger, Sénégal, Maroc,Nouveau Mexique…).

La mise en relation des tirages Fresson et des tirages noir et blanc (sépias compris) des années 70 résulte d’abord d’une simple évidence : celle de l’unité du regard et de l’oeuvre. Idée partie d’une simple intuition, elle s’est révélée riche de découvertes, mais aussi de bonheurs à marier ces deux pans de l’oeuvre de Plossu, habituellement séparés.

Bernard Plossu a eu la générosité de me laisser choisir dans ses archives des tirages d’époque exceptionnels et rares, reflets d’une oeuvre en train de se faire.
L’un de mes grands plaisirs a été d’y retrouver des tirages sépias de Taos, ceux-là même qui m’avaient fait découvrir son travail, en 1981, lors des rencontres d’Arles.

Le récent décès de Michel Fresson, à 84 ans, alors qu’il travaillait toujours assidûment à l’atelier, apporte naturellement une coloration d’hommage à la sortie du livre et à notre exposition. Son fils Jean-François, dernier détenteur du savoir-faire de sa famille, a bien voulu se remettre seul au travail pour réaliser une partie des tirages de cette exposition.C’est un cadeau précieux.

« J’ai eu la chance de rencontrer la famille Fresson dès 1967, Pierre et Michel : tout de suite, j’ai compris que leur papier mat et avec du grain me permettrait de montrer mes photos couleur avec la meme ambiance que celles en noir et blanc. C’était encore l’époque des films Kodachrome en diapositives.
Puis, ces dernières années, j’ai travaillé avec Jean-François, et dorénavant la plupart du temps en film négatifs couleur.
Chaque fois que je reçois un paquet d’eux, et ce depuis plus de 50 ans maintenant, j’arrête tout ce que je fais afin de les savourer tellement ils sont magnifiques ! Je ne les remercierais jamais assez. »

– Bernard Plossu

Dates

Octobre 30 (Vendredi) 12 h 00 min - Février 6 (Samedi) 19 h 00 min(GMT+00:00)