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Dans l’atelier de… Pierre Clement, Poush Manifesto

Temps de lecture estimé : 5mins

Pierre Clement, atelier Poush, credit photo : Salim Santa Lucia

Poursuite de notre découverte de Poush Manifesto, l’incubateur qui a réussi le pari de s’inscrire dans l’agenda incontournable des collectionneurs et art addicts à Clichy dans un immeuble en requalification qui réunit plus de 90 artistes résidents et collectifs. Avec une programmation ultra dynamique et alors que les autres lieux culturels restaient fermés, Poush est devenu l’alternative de cette période de confinement en témoigne de nombreuses retombées presse. Pierre Clement a fait partie en juillet 2020 du Programme Spécial – La Méditerranée sous le commissariat de Gaël Charbau et Yvannoé Kruger.

Ses fictions spéculatives entre rituels new age et colonisation du vivant donnent à voir un monde en déliquescence programmée où la machine a pris dessus sur fond de cyberpunk et de dérive technologique. Représenté par la Galerie Valeria Cetraro, Pierre Clement a répondu à mes questions.

Pierre Clement @prrclmnt est né en 1981 en France. Il vit et travaille entre Paris et Bordeaux. Après avoir obtenu son diplôme à l’ESA des Pyrénées, Pierre Clement a été récompensé par de nombreux prix et bourses, parmi lesquelles, en 2013 et 2016, l’Aide individuelle à la création de la DRAC Région Languedoc-Roussillon-Midi- Pyrénées. En 2014 il est sélectionné au 59e Salon de Montrouge et l’année suivante il est lauréat du prix Mezzanine Sud (Les Abattoirs, FRAC Midi-Pyrénées). En 2017, dans le cadre de sa résidence à l’espace d’art Lieu Commun (Toulouse, France) il est finaliste du Grand Prix Occitanie d’Art Contemporain et il est sélectionné, la même année, à la 67e édition de Jeune Création (exposition en juillet 2017 à la Galerie Thaddeus Ropac, Pantin). En 2019 il est lauréat de l’aide à la production et Prix Coup de Cœur, Mécènes du Sud, Montpellier-Sète. La même année il obtient l’aide individuelle à la création, Ministère de la Culture, DRAC Nouvelle-Aquitaine, France.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Poush Manifesto et l’expérience est-elle positive ?

J’ai rejoint Poush Manifesto pour une raison très simple, je n’avais pas d’atelier à ce moment-là et le projet m’a plu. Cette ancienne tour de bureau, vue sur le périphérique, est arrivée à point au début du premier confinement en Mars 2020. Aussi, je connaissais pas mal d’artistes pressentis pour rejoindre la liste. L’expérience s’avère très positive. La mise en commun des réseaux a très bien fonctionné lors de cette année difficile pour tout le monde.

Comment définissez-vous votre univers ?

J’étais adolescent dans les années 90, et j’ai été fasciné par l’essor de la musique électronique en France à ce moment-là. Une utopie qui a trouvé ses limites, même si elle s’est largement réinventée de nos jours. L’Internet s’est démocratisé quelques années plus tard. J’ai gardé de ces moments-là beaucoup d’éléments et de manières de composer liés à cette époque, en les faisant évoluer pour faire ce que je fais aujourd’hui. Un mélange de science-fiction, de regard sur le progrès technologique en général et de recherches sur les différentes paranoïas liées à notre époque.

Sur quelles séries travaillez-vous actuellement ?

Plusieurs œuvres sont en cours à l’atelier en ce moment, surtout des “tableaux”, des bas-reliefs, alliant comme à mon habitude, transparence, images issues de mes banques de données, mises à jour quotidiennement, dessins géométriques, un mélange de gestes intuitifs et d’autres, beaucoup plus algorithmiques. De nouvelles sculptures apparaissent aussi, surtout en fibre de verre, mais toujours augmentées d’objets manufacturés. Je travaille aussi sur des sculptures plus monumentales prévues pour l’espace public.

Pierre Clement f3rox:fusION, 2020 courtesy de l’artiste et Galerie Valeria Cetraro photo Elise Ortiou Campion

Découverte et pratique de la céramique en lien avec la Bourse Mécènes du Sud

Un projet inédit où nous sommes, Nicolas Momein, Antwann Horfee et moi, partis en résidence à Sète. Nous pensions faire des productions à 6 mains, mais la découverte de ce médium a finalement été tellement intense que nous nous sommes employés à développer de nouvelles œuvres propres à chacun. Ce matériau ouvre un nouveau territoire me concernant. Tellement vaste, que je me suis interdit d’y retoucher tout de suite. J’ai besoin de digérer cette rencontre.

Pendant le confinement les solutions virtuelles ont-elles été probantes pour vous ?

J’ai participé à quelques projets qui ont effectivement pris vie de manière dématérialisée. Mais finalement, c’était déjà le cas auparavant. Cela n’a pas changé grand-chose pour moi. Au contraire, les rencontres physiques se sont multipliées et elles ont pris une dimension bien plus profonde qu’avant, car non contraintes par l’urgence.

A noter que Pierre Clement participe au festival d’art contemporain de Deauville : L’appel du large du 2 au 4 juillet et aura un solo show en septembre à la galerie Valeria Cetraro.

INFOS PRATIQUES :
Poush Manifesto
Actuellement, Lisières, une proposition de Yvannoé Kruger
Bruno Albizzati, Lucile Boiron, Anne Commet, Dana Fiona Armour, Bruno Gadenne, Laura Garcia Karras, Vincent Laval, Juliette Minchin, Alice Grenier Nebout, Lucile Piketty, Raphaëlle Peria, Sarah Valente, Ittah Yoda

Visites sur rendez-vous
https://www.poush-manifesto.com/

Actualités de l’artiste :
https://pierreclement.eu/

Galerie Valeria Cetraro :
http://www.galerievaleriacetraro.com/

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.