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Partager Partager Pour sa deuxième carte blanche, notre invitée de la semaine Lise Bruyneel – Fondatrice du laboratoire créatif La fabrique des regards, revient sur l’exposition Dans tes brumes présentée à la galerie Les Filles du Calvaire à Paris entre le 7 décembre et le 22 février dernier, dont elle a assuré le commissariat. Cette exposition nous plongeait dans la brume, dans l’effacement, la disparition à travers les œuvres de 9 photographes belges… Plus qu’une simple « expo photo », Dans tes brumes explorait surtout les transversalités, chères à La fabrique des regards, mêlant ainsi l’image à la littérature et la musique. Vue de l’exposition Dans tes brumes © Rebecca Fanuele Vue de l’exposition Dans tes brumes © Rebecca Fanuele Il est beaucoup trop tôt — mes yeux pleurent malgré moi, toujours ce mal fou à essayer de me conformer aux horaires du monde. On est mercredi, c’est du train que j’écris, la Flandre défile, c’est aussi plat que chez Brel. Les paysages sont engloutis par la brume, il ne reste rien du monde. Quand un arbre se profile, il est comme scénographié, il apparaît sous un visage complètement neuf. © Katrien De Blauwer © Renée Lorie © Laure Winants C’était l’intuition de départ de l’exposition Dans tes brumes, à l’invitation de la Galerie Les Filles du Calvaire, qui vient de fermer : travailler autour de la brume et, par là, de l’effacement, de la disparition — disparition au niveau individuel et au niveau collectif et global, destruction de la nature et du vivant… mais aussi évoquer ce qui surgit de la brume, la révélation, l’apparition, des yeux qui redécouvrent le monde. Nous n’avions pas imposé de thème précis : partant de ces intuitions de départ, nous avons laissé se tisser des questions et des échos entre les différentes œuvres de 9 photographes de la scène belge plasticienne : Dirk Braeckman, Julie Calbert, Katrien De Blauwer, Antoine De Winter, Renée Lorie, Stéphanie Roland, Dries Segers, Lore Stessel et Laure Winants. © Antoine De Winter © Stéphanie Roland © Lore Stessel Comme j’avais accepté le principe d’une galerie aux murs blancs, j’ai voulu y faire entrer une vie non visuelle et creuser d’autres approches transdisciplinaires que celles que j’avais imaginées jusqu’ici. Plutôt que de penser les images qui dialogueraient avec une musique précise, j’ai fait l’inverse : imaginer la musique, mais aussi les citations littéraires, qui élargiraient le ressenti face aux oeuvres exposées. Et comme on est toujours plus forts ensemble, j’ai fait ce travail extra-photographique avec un dramaturge de théâtre et d’opéra avec qui je forme un binôme à multiples facettes, Simon Hatab. C’est à quatre mains que nous avons écrit le texte qui expose les grandes lignes de notre projet : C’est une exposition qui parle de l’énergie d’une ville, de l’effacement et de l’oubli, du surgissement et de l’inattendu. C’est une exposition sur les conditions météorologiques de la disparition : un espace blanc, envahi par la brume, au sein duquel les visiteurs peuvent jouer à disparaître et rêver au monde qui continue sans eux. Alors que l’on nous somme perpétuellement d’être disponibles, c’est une exposition qui nous rend indisponibles. © Dries Segers © Dirk Braeckman © Dries Segers C’est une exposition où les artistes jouent eux aussi à s’absenter de leurs œuvres en intégrant dans leur processus de création le hasard et l’accident. C’est une exposition sur la frontière entre les arts, sur des photographies qui ressemblent à de la peinture et des peintures qui sont presque de la photographie, des photographies sur pierre, des photographies sans appareil, des photomontages aux ciseaux de corps volés dans des magazines. C’est une exposition où l’on utilise pour lentilles des bulles d’air vieilles d’un million d’années, où l’on ouvre grand la focale pour laisser entrer la lumière jusqu’à brûler le film. © Julie Calbert © Julie Calbert C’est une exposition qui se demande ce que nous emportons des paysages que nous avons regardés, ce que nous gardons des gestes de celles et ceux que nous avons aimés, ce qui demeure en nous du monde quand nous fermons les yeux. Face à l’urgence de la crise climatique, c’est une exposition qui interroge notre désir de reproduire l’image avec exactitude en étant incapables de préserver sa source. C’est une exposition qui nous confronte au spectre de notre propre disparition. C’est une exposition où la science flirte avec la science-fiction, qui nous plonge au coeur des océans et des glaciers, où la glace crée des dégradés de couleurs fabuleux, où des cartes postales apparaissent à la chaleur de nos mains, où l’on visite des îles fantômes et des communautés si petites que les relations humaines y semblent grossies à la loupe. C’est une exposition qui libère l’espace de stockage, qui laisse la place aux visiteurs pour recevoir les œuvres, qui ouvre l’expérience sensorielle aux odeurs et aux sons, qui fait apparaître des arcs-en-ciel, des images holographiques et autres mirages. C’est une exposition où le temps est nuageux et les températures légèrement au-dessus des normales saisonnières. Et d’abord, à Bruxelles, il ne pleut pas. https://www.lafabriquedesregards.eu/ INFOS PRATIQUES Galerie Les filles du calvaire17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris sam07déc(déc 7)11 h 00 min2025sam22fev(fev 22)18 h 30 minDans tes brumesExposition collective sous le commissariat de Lise BruyneelGalerie Les filles du calvaire, 17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris Détail de l'événementPhoto : Renée Lorie, Through binoculars, Série Shelter, 2020, Photographie analogique, impression numérique sur une sculpture. Courtesy Renée Lorie C’est une exposition qui parle de l’énergie d’une ville, de l’effacement et Détail de l'événement Photo : Renée Lorie, Through binoculars, Série Shelter, 2020, Photographie analogique, impression numérique sur une sculpture. Courtesy Renée Lorie C’est une exposition qui parle de l’énergie d’une ville, de l’effacement et de l’oubli, du surgissement et de l’inattendu. C’est une exposition sur les conditions météorologiques de la disparition : un espace blanc, envahi par la brume, au sein duquel les visiteurs peuvent jouer à disparaître et rêver au monde qui continue sans eux. Alors que l’on nous somme perpétuellement d’être disponibles, c’est une exposition qui nous rend indisponibles. C’est une exposition où les artistes jouent eux aussi à s’absenter de leurs œuvres en intégrant dans leur processus de création le hasard et l’accident. C’est une exposition sur la frontière entre les arts, sur des photographies qui ressemblent à de la peinture et des peintures qui sont presque de la photographie, des photographies sur pierre, des photographies sans appareil, des photomontages aux ciseaux de corps volés dans des magazines. C’est une exposition où l’on utilise pour lentilles des bulles d’air vieilles d’un million d’années, où l’on ouvre grand la focale pour laisser entrer la lumière jusqu’à brûler le film. C’est une exposition qui se demande ce que nous emportons des paysages que nous avons regardés, ce que nous gardons des gestes de celles et ceux que nous avons aimés, ce qui demeure en nous du monde quand nous fermons les yeux. Face à l’urgence de la crise climatique, c’est une exposition qui interroge notre désir de reproduire l’image avec exactitude en étant incapables de préserver sa source. C’est une exposition qui nous confronte au spectre de notre propre disparition. C’est une exposition où la science flirte avec la science-fiction, qui nous plonge au coeur des océans et des glaciers, où la glace crée des dégradés de couleurs fabuleux, où des cartes postales apparaissent à la chaleur de nos mains, où l’on visite des îles fantômes et des communautés si petites que les relations humaines y semblent grossies à la loupe. C’est une exposition qui libère l’espace de stockage, qui laisse la place aux visiteurs pour recevoir les œuvres, qui ouvre l’expérience sensorielle aux odeurs et aux sons, qui fait apparaître des arcs-en-ciel, des images holographiques et autres mirages. C’est une exposition où le temps est nuageux et les températures légèrement au-dessus des normales saisonnières. Et d’abord, à Bruxelles, il ne pleut pas. L’exposition réunit le travail des photographes Dirk Braeckman, Julie Calbert, Katrien De Blauwer, Antoine De Winter, Renée Lorie, Stéphanie Roland, Dries Segers, Lore Stessel et Laure Winants, accompagnés de sons pianistiques brumeux et autres incursions transdisciplinaires. Dates7 Décembre 2024 11 h 00 min - 22 Février 2025 18 h 30 min(GMT-11:00) LieuGalerie Les filles du calvaire17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 ParisOther Events Galerie Les filles du calvaire17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 ParisLa galerie Les Filles du Calvaire, fondée en 1996 à Paris, a pour vocation de montrer et de défendre la création contemporaine. Ouvert du mardi au samedi de 11h à 18h30 Galerie Les filles du calvaire Expand Get Directions Adresse CalendrierGoogleCal Marque-page0
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