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Partager Partager Temps de lecture estimé : 8minsPour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invitée de la semaine, l’artiste, chercheuse et théoricienne nous propose une plongée sensible et intellectuelle dans l’expérience de l’art. Entre interprétation, re-présentation et perception, elle partage ici quelques réflexions issues de son travail de recherche, en dialogue avec des œuvres photographiques majeures. Une dernière carte blanche sous le signe du regard, de l’expérimentation et du vivant. En forme d’ouverture à cette formidable semaine avec 9 Lives Magazine, quelques réflexions sur l’expérience en art, qui fut le sujet de mon doctorat, mais aussi sur l’œuvre, sur l’interprétation et la re présentation, le tout en bonne compagnie avec quelques artistes incontournables. [Cliquez ici pour visualiser l’image] Gábor Ősz, “The Liquid Horizon”, no. 5 Mers les Bains, (France) 19.9.1999 (exposure time: 5 h 15 min) camera obscura, cibachrome, 126 x 230,6 cm. « L’idée s’est développée qu’en transformant l’intérieur du bunker en une caméra Obscura, le bunker lui-même pourrait être en mesure de prendre une photo du paysage, dont l’observation avait été sa fonction d’origine. » « il y a un sentiment de tension des choses qui ont disparu; l’esthétique du vide; le processus de flou ; des changements, de l’épuration de l’espace, et du paysage devenant un tableau. » Interpréter c’est se reconnaître vivant. Le triomphe de l’expérience dans l’art est de donner la possibilité de se reconnaître comme être vivant qui s’est réapproprié une autonomie, un esprit critique et qui accepte, paradoxalement, une dimension de non-savoir. C’est également pour cela qu’une œuvre ne s’appréhende pas d’une seule manière. Il ne s’agit pas d’un bloc que l’on peut définir de manière textuelle ou grâce à une énonciation linéaire et ordonnée de mots. Elle se distingue dans sa forme comme dans le sens qu’elle véhicule, à supposer qu’il y ait un sens clarifié et énonçable par voie de langage. Interpréter ou traduire une œuvre ne peut résulter que d’une action subjective, même si, pour cela, il faut faire appel à l’histoire et à ce qui l’a motivée originellement. Toutefois, une interprétation reste, en quelque sorte, toujours insatisfaisante, car elle demeure multiple, déployée dans l’infini et conditionnée par les époques et les cultures qui l’engendrent. [Cliquez ici pour visualiser l’image] Joan Fontcuberta, Googlegram : Niépce, 2005. Tirage couleur à développement chromogène, 120 x 160 cm. © Joan Fontcuberta, 2005 / ADAGP, Paris 2014. Le résultat final de cette photographie est composé de 10 000 images disponibles sur internet et localisées en tapant comme requête les mots foto et photo. Les frontières inconnues Julia Kristeva, dans l’avenir d’une révolte, émet la possibilité que nous serions tous des traducteurs, des expérimentateurs d’une langue, car nous serions tous étrangers à nous même. Étranger au monde sensible ? La photographie contemporaine permet d’interroger et d’expérimenter cette étrangeté. Et, pour ce faire l’artiste doit réinventer en permanence sa propre langue. L’artiste ne s’arrange pas d’une réalité. La préoccupation de l’artiste est de tenter de repousser les frontières en permanence, celle de la singularité et de la curiosité précisément, tout en sachant que les frontières restent inconnues. Perspective Corrections, by Jan Dibbets (1967-1969) . C’est une photographie du mur de son atelier sur lequel on voit un carré tracé au crayon. Dibbets a tracé sur le mur un trapèze inversé, mais l’effet de la perspective le transforme en carré. Nous savons qu’il y a un trapèze sur le plan du mur, mais nous voyons un carré sur le plan de la photo. Les thèmes de l’illusion dans l’art et la photographie, l’écart entre la perception (ce que l’œil voit) et la représentation (ce que la caméra voit), la nature de l’objet d’art et le rôle de la photographie est une question qui a dominé l’art occidental, et ce, depuis la Renaissance, concernant la perspective. [Cliquez ici pour visualiser l’image] Perspective Corrections, by Jan Dibbets (1967-1969). Se raconter L’œuvre a besoin du spectateur pour une reconnaissance. Comme l’explique Levinas, la conscience est comprise dans une temporalité, celle de la sensation. C’est l’« autre » qui révélerait ce que nous sommes incapables de rendre compte et de raconter. Se raconter, c’est se déposséder de soi et prendre conscience de nos incohérences et de nos incapacités. Se raconter, c’est faire retour sur un passé (impossible à relater parfois) et accepter de ne peut-être jamais se connaître, comme l’écrit Judith Butler. Confronter l’histoire et le monde à sa propre histoire, par le moyen de l’expérience, est donc une décision à prendre. [Cliquez ici pour visualiser l’image] Cindy Sherman, Untitled, # 434, 1976, gelatine silver print, 25,4×20,3 cm. Dans cette série, Bus Rider, Cindy Sherman incarne différents stéréotypes sociaux et culturels de voyageur dans un bus, avec déjà un œil attentif et aiguisé. C’est son premier travail sur le thème de l’identité et de sa (dé) construction, elle est encore étudiante au Buffalo State College à New York. Tout est déjà là. L’œuvre à l’épreuve L’expérience en art, sujet de mon doctorat, pourrait avoir ce rôle, à la fois de confronter la réalité du sujet à l’œuvre, de mettre le spectateur à l’épreuve de l’œuvre et lui permettre d’y être sensible. La photographie, par définition, est le résultat d’une action de la lumière sur une surface sensible. Être sensible, être capable de percevoir, de garder en mémoire pour se révéler ensuite. Il serait donc question de révélation. L’expérience nous permet d’éprouver, d’explorer, d’élargir la connaissance, de mettre l’œuvre à l’épreuve et d’en ressentir sa pertinence. Et ce qui aura été objet de l’expérience, l’œuvre, va se transformer en objet de connaissance. [Cliquez ici pour visualiser l’image] Nancy Burson. Androgyny (6 Men + 6 Women). 1982. « Androgyny (6 hommes et 6 femmes), 1982, a été l’un de mes premiers portraits composites. » « Parfois, l’image me semble plus masculine, et parfois elle a l’air un peu plus féminine. » «le portrait apparaît moins dans le processus utilisé pour le créer, il est plus dans la façon dont chacun de nous perçoit le masculin et/ou le féminin ». Depuis le début de sa carrière d’artiste, Nancy Burson s’intéresse à l’interaction de l’art et de la science. Elle a commencé à produire des portraits composites générés par ordinateur à la fin des années 1970 en collaboration avec des chercheurs. En 1981, Burson fait breveter la technologie de morphing. Burson travaille sur des questions imminemment politiques, de genre, de race et sur les normes de beauté. Révéler l’image Ces expérimentations ne se passent plus, désormais, dans la confidentialité d’un laboratoire, mais au grand jour en faisant appel au spectateur pour en développer la surface sensible. L’artiste qui reste l’opérateur fait signe au spectateur pour révéler l’image. Il doit en développer la surface visible, finir l’image, la prolonger dans des bains successifs qui lui demanderont de faire appel à ses connaissances, au vécu et à l’imaginaire pour en fixer un sens. [Cliquez ici pour visualiser l’image] Ugo Mulas (1928, Italie – 1973, Italie) Verifica 7, Il laboratorio. Una mano sviluppa l’altra fissa. A Sir John Frederick William Herschel (Le laboratoire. Une main développe, l’autre fixe) 1972 Les « Verifications » est une série de photographies conceptuelles et expérimentales. Réalisée par Ugo Mulas entre 1970 et 1973 « ayant pour thème la photographie elle-même, analyse, en quelque sorte, de l’opération photographique dans le but d’en identifier les éléments constitutifs et leur valeur en soi». Les «Vérifications» questionne l’exposition du film, le temps de pose, l’agrandissement … douze œuvres au total qui posent la question du sens de la pratique photographique et cherche à en identifier les éléments constitutifs. re présenter La photographie est un espace de représentation des mondes possibles ou en tout cas envisageables. On peut considérer qu’elle s’émancipe de plus en plus de sa soumission à l’appareil photographique et des appréciations de ce qu’elle reproduit ou pas le réel. On pourrait, à ce propos, faire référence à une œuvre importante de Joseph Kosuth de 1965 : One and Three Chairs. Cette œuvre se compose de trois éléments : une chaise, une photographie d’une chaise et une définition du dictionnaire du mot « chaise ». L’ensemble est la triple représentation d’une même chose sans qu’il y ait de répétition. En confrontant ainsi l’objet à sa représentation et à sa définition, Joseph Kosuth pousse le spectateur à s’interroger sur ce qu’il voit, et en juxtaposant ces trois éléments, il l’invite à réfléchir également sur ce que pourrait vouloir dire re présenter. ( affaire à suivre … ) [Cliquez ici pour visualiser l’image] Joseph Kosuth, (1945, États-Unis) , One and Three Chairs, 1965. THE END¹ Derniers jours “re présentation photographique“ à Topographie de l’art, jusqu’au 18 juin Un commissariat de Catherine Rebois. Un catalogue est édité à cette occasion par La Manufacture de l’Image INFORMATIONS PRATIQUES Topographie de l'art15 rue de Thorigny 75003 Paris jeu17avr(avr 17)14 h 30 minmer18jui(jui 18)18 h 30 minre présention photographiqueExposition collectiveTopographie de l'art, 15 rue de Thorigny 75003 Paris Détail de l'événementPhoto : Brodbeck & de Barbuat, « Étude d’après Dorothea Lange, Migrant mother, Nipomo, California, 1936 », 2022 Tirage unique sur papier Baryta, 47 x 39 cm. Courtesy des artistes Détail de l'événement Photo : Brodbeck & de Barbuat, « Étude d’après Dorothea Lange, Migrant mother, Nipomo, California, 1936 », 2022 Tirage unique sur papier Baryta, 47 x 39 cm. Courtesy des artistes et galerie Papillon, Paris – Topographie de l’Art Topographie de l’art donne carte blanche à la photographe et théoricienne Catherine Rebois, qui élabore depuis 2014 une série d’expositions autour de la photographie contemporaine et souvent expérimentale. Pour cette édition 2025, elle invite à exposer et à dialoguer des artistes photographes sur le thème de la reprise. re présenter c’est présenter une nouvelle fois. C’est faire un retour, une reprise. C’est une présentation qui en redouble une autre en y intégrant de nouveaux enjeux. C’est la volonté d’envisager une nouvelle interprétation, qui renouvèle et oblige le regard. C’est réfléchir sur ce qui s’est déjà présenté et sur ce qui pourrait se re présenter dans l’espace et dans le temps.1 L’art, on le sait, naît avec la copie et l’imitation d’une réalité. L’artiste ne produit jamais ex nihilo ; sa pratique est toujours nourrie de références. L’art reproduit du (pré-) existant. L’intérêt de la re présentation réside dans l’écart qui se crée et s’élabore entre l’origine qui fait référence et la nouvelle création. Voir et regarder impliquent donc de voir et regarder une seconde fois, de re considérer, de re penser et de re mettre en cause. Il y a ce que l’on regarde et ce qui se révèle. La photographie apparaît comme un terrain d’expérimentation privilégié du statut de la représentation. De l’épuisement du réel vers l’abstraction à la réalité de l’image virtuelle générée par un robot dit intelligent, l’ambition de cette exposition est de nous dévoiler comment les artistes photographes travaillent et envisagent cette question. re présenter prend-il encore les formes du réel et fait-il toujours référence ? Dans tous les cas, la photographie fait appel à nos connaissances et à nos expériences, car re présenter c’est développer les qualités particulières d’un modèle ou plus exactement d’une idée. Le réel, ce n’est pas forcément ce qui se voit, « le réel c’est ce qui déjoue le jeu » écrit Alain Badiou « le réel c’est le moment où le semblant est plus réel que le réel dont il est le réel » c’est aussi, sans doute, envisager la réalité de ce qui n’est pas présent dans le visible de l’image photographique et qui s’incarne ou inspire autrement. Montrer pour induire ailleurs. Extrait du texte d’introduction de Catherine Rebois 1 « Qu’est-ce que représenter, sinon présenter de nouveau (dans la modalité du temps) ou à la place de… (dans celle de l’espace). » Louis Marin. Avec : Eric Antoine Patrick Bailly-Maître-Grand Brodbeck & de Barbuat Arina Essipowitsch Marina Gadonneix Laurent Lafolie Isabelle Le Minh Julien Mérieau Jean de Pomereu Catherine Rebois Lisa Sartorio Pierrick Sorin Laure Tiberghien Joel-Peter Witkin Commissariat : Catherine Rebois Des performances sonores seront organisées le samedi 3 mai 2025, avec Camille Lacroix et RG Rough, ainsi qu’une visite commentée de l’exposition. Dates17 Avril 2025 14 h 30 min - 18 Juin 2025 18 h 30 min(GMT+00:00) LieuTopographie de l'art15 rue de Thorigny 75003 ParisOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal ¹ (Comme pour un film, une série … ou une chanson des Doors … ) Photo de couverture : Animalité, 2010, 120×120 cm, tirage noir et blanc sur papier baryté @ Catherine Rebois, ADAGP Marque-page0
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