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Carte blanche à Odile Andrieu Verguin : Pour savoir où tu vas, il faut te souvenir d’où tu viens 1/2

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Pour sa seconde carte blanche, la fondatrice et directrice du festival Les promenades photographiques, Odile Andrieu Verguin, a choisi de partager avec nous ses réflexions autour de la rédaction de cette carte blanche en tant que créatrice d’un événement photographique. Elle décide alors de rédiger cette première partie accompagnée et motivée par ce proverbe « Pour savoir où tu vas, il faut te souvenir d’où tu viens »…

Contrairement à la culture de céréales qui nourrit la panse, la culture cérébrale enrichit la pensée.

J’avais pensé écrire sur la prolifération des événements photographiques de petite ou plus grande envergure, et puis non…

J’avais pensé écrire sur l’organisation d’un festival, et puis non…
Si ce n’est jamais simple, il reste toujours de fabuleuses et incroyables rencontres.

J’avais pensé écrire sur les organisateurs de festivals, et puis non…
Si ce n’est jamais simple, ce qui nous est commun est avant tout d’être des Hommes – pont ayant la volonté de transmettre de celui qui créé à celui qui reçoit l’œuvre.

J’avais pensé écrire sur le choix des artistes dans la programmation, et puis non…
C’est très simple, ouvrir des tiroirs, découvrir des trésors, aller à la rencontre des artistes et composer sans distinctions de genre, de nationalité, de forme. Cependant ne pas pouvoir répondre oui à chaque artiste, ou ne pas disposer de moyens nécessaires à monter certaines expositions rêvées est frustrant.

Depuis quelques mois un proverbe m’accompagne : pour savoir où tu vas, il faut te souvenir d’où tu viens.

Je me souviens que j’ai grandi à Arles, je me suis nourrie à la mamelle de la louve photographique depuis la fin des années 70. Certaines éditions m’ont séduites, d’autres moins, mais toujours j’ai appris.

Je me souviens que Jean-François Leroy m’a fait confiance en 1997 et que pendant dix ans j’ai eu la chance de collaborer, comme présidente de l’ANI, à Visa pour l’image.
Là aussi j’ai appris.

Je me souviens de tous ces photographes qui viennent inquiets et timides se mettre à nu, livrer le fruit de leur labeur, attendant un  « verdict ». À leur contact j’ai appris.
Les rares artistes arrogants, je les ai oubliés.

Je me souviens de tous mes co-équipiers, co-équipières. Des rires et des larmes. Des plus jeunes aux moins jeunes, avec eux aussi j’ai appris.

Crédits photographiques : Jean Marie Heidinger, Antonin Veillith, Richard Ode, Lisa Miquet, Elsa Palito, OAV, Mael Crespo, Marcelline Rouleau, Mikael Spautz et Josselin Rocher.