Novembre, 2023

Roberto Badin

lun06nov(nov 6)11 h 00 mindim12(nov 12)20 h 00 minRoberto BadinAprès l'étéGalerie Joseph Turenne, 78 rue de Turenne 75003 Paris

Détail de l'événement

« Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment le décrire ? » – Georges Perec

Présentation

« Quand on a grandi face à la mer, le sentiment océanique ne nous quitte jamais.

Ce qui m’a le plus marqué lorsque je me suis installé sur la Côte Basque c’est la lumière et les changements d’atmosphère, qui se révèlent être encore plus forts hors saison. Ce moment où la région se vide de ses saisonniers et, comme pour toute région balnéaire, l’ambiance devient plus sereine et conviviale.

L’émotion qui s’en dégage est tellement puissante que j’ai ressenti le besoin de la retranscrire en images.

Je préfère la banalité du quotidien au reportage journalistique d’une situation imposée. L’ambiance surréaliste des villes vidées de leurs habitants lors du premier confinement en 2020 provoquait une fausse impression qui m’a empêché de continuer à photographier. Cela aurait été une autre approche, un autre sujet même. Alors, j’ai décidé d’attendre que la vie reprenne son cours normal pour que le projet puisse refaire surface.

Contrairement à un voyage, où nous arrivons dans un endroit avec un regard vierge ; arpenter les rues autour de chez soi devient un défi. Se confronter quotidiennement aux mêmes détails et aux mêmes ambiances, tout pourrait paraître presque trop banal pour attirer le regard. C’est justement ce challenge qui m’a séduit ; la simplicité des choses, la fascinante esthétique de l’ordinaire de tous les jours.

Mon exploration s’est faite uniquement à pied, pendant une période déterminée, et j’ai remarqué ne jamais dépasser un rayon de 4km* autour de chez moi.

Ce parcours est devenu un voyage avec des frontières imaginaires, laissant libre cours aux intuitions et au hasard au fur et à mesure de mes promenades.

Plutôt que l’exercice du témoignage, mon intention était d’apprivoiser un espace de façon à en extraire son identité; une sorte de cartographie dont la lumière et l’émotion ont été mes seuls guides.

Sans m’en rendre compte, j’ai polarisé mes éternelles sources d’inspiration : l’architecture, le cinéma et la littérature ; je pense notamment à ce que Georges Perec appelait “l’infra-ordinaire”.

Découvrir certaines attitudes des personnages à l’intérieur des images était devenu un plaisir quotidien en rentrant de chaque journée de prise de vues.

APRÈS L’ÉTÉ est un projet dont l’objectif n’est pas de montrer le vide, mais plutôt ce qu’il y a autour et à l’intérieur. Il s’agit d’observer un fragment de la réalité telle que je la vois et que je la ressens, sans l’ambition de raconter une autre histoire que celle que chacun peut se faire en regardant les photos.

Ce qu’on voit réellement et qu’on découvre avec le temps, simplement, en observant de plus près. »

– Roberto Badin

* 4km est la distance totale de la plage de Copacabana où j’habitais pendant mon adolescence à Rio de Janeiro.

Biographie

Né à Rio de Janeiro (Brésil), Roberto Badin s’installe en France à la fin des années 80. Photographe de nature mortes, il a collaboré avec de nombreux magazines internationaux et signé de prestigieuses campagnes dans l’univers du luxe et de la mode. Il a été invité à participer au projet « Lady Dior As Seen By » qui a parcouru les grandes capitales mondiales. En 2017, son travail personnel a été exposé chez Selfridges à Londres. Son premier ouvrage, Inside Japan, paru en 2018 aux Éditions Benjamin Blanck, a fait l’objet de plusieurs expositions photographiques, dont les prestigieuses Rencontres de la Photographie à Arles, le Musée des Arts Asiatiques à Nice et à la galerie L’ANGLE à Hendaye, en 2020.

La série « Après l’été » fait l’objet d’un ouvrage présenté en 2023 aux Éditions 37.2.

Dates

6 (Lundi) 11 h 00 min - 12 (Dimanche) 20 h 00 min(GMT-11:00)