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L’an passé, Sarah Moon et Michel Christolhomme créent le Fonds de dotation Neuf Cinq – Robert Delpire & Sarah Moon afin d’initier le Prix du Livre Robert Delpire ayant pour objectif de soutenir tous les trois ans, une œuvre authentique et une expression personnelle. Cette première édition vient d’être remise à Dolorès Marat avec une bourse de 10 000 € pour compléter et parfaire son travail, avec la réalisation d’un ouvrage dont la fabrication, la distribution et la communication seront assurés par les éditions delpire&co.

Dolorès Marat – Le chameau heureux, Tunisie, 1997
© Dolorès Marat

Pour cette première édition, ce sont 13 candidats qui ont été proposés par un jury présidé par Sarah Moon et constitué de Quentin Bajac (Directeur du Jeu de Paume, Paris), Anouk Grinberg (Actrice, peintre et écrivaine), Magali Jauffret (Journaliste), Wajdi Mouawad (Directeur du Théâtre national de la Colline), Philippe Rousselot (Chef Opérateur), Natacha Wolinski (Journaliste) et Emmanuelle Kouchner (Directrice des éditions delpire & co), membre du jury mais ne présentant pas de candidat au prix. Et c’est à l’unanimité, que la photographe française, Dolorès Marat a été élue lauréate du Prix du Livre Robert Delpire 2023.

Dolorès Marat – Le balayeur du dernier métro, Paris, 1990
© Dolorès Marat

Née en 1944 d’une mère paysanne et de père inconnu, elle est placée dans une institution catholique de 3 à 6 ans, avant d’être rendue à sa mère.
A 15 ans, elle commence à travailler comme culottière-giletière, puis est en- gagée par le photographe Claude Froissard pour effectuer des ménages dans sa boutique à Sucy-en-Brie. Elle devient ensuite son apprentie et acquiert les bases du métier : développer des films, tirer et retoucher les images. Elle réalise des reportages de mariage, des portraits d’identité et assure la vente de matériel photographique.
A la suite de son mariage, elle s’installe à Paris, où elle développe et effectue des tirages pour un photographe de rue.
En 1969, elle rejoint le laboratoire photographique en noir et blanc du ma- gazine Votre Beauté, appartenant à L’Oréal. Laborantine et tireuse, elle tra- vaille sur des commandes passées par le magazine à des grands noms de la photographie, comme Guy Bourdin, Helmut Newton, Jeanloup Sieff et Sarah Moon. A partir de 1985, lorsque l’activité du laboratoire ralentit, elle réalise des prises de vues de produits et des portraits pour Votre Beauté.
A 39 ans, en 1983, elle débute une pratique photographique personnelle et adopte le procédé Fresson pour la réalisation de ses tirage.
Elle quitte Votre Beauté en 1995 pour se consacrer à la photographie indépendante, et travaille pour des commandes de marques, journaux et magazines.
Après avoir découvert New York à l’occasion d’une commande, elle y fera des allers-retours pendant 7 ans ; elle y réalise deux expositions, à la galerie Aperture en 1996, puis à la Witkin Gallery en 1998.
Installée en Provence depuis 2011, elle découvre en 2014 le tirage d’art à l’encre pigmentaire sur papier japonais à l’atelier SHL à Arles.
Le travail de Dolorès Marat a été exposé en France et à l’international depuis 1985 jusqu’aux Rencontres d’Arles cet été, et a fait l’objet de plusieurs livres, tous épuisés. Le « Photo Poche » qui lui est consacré est paru cette année.

https://neuf5.org/

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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