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Partager Partager L'InterviewPhoto Au micro. Rencontre croisée avec Aliocha Boi et Marine Lefort Ericka Weidmann17 juin 2024 Temps de lecture estimé : 12minsAliocha Boi est photographe. Au printemps 2019, il lance son podcast intitulé Vision(s). Marine Lefort est éditrice indépendante, c’est en mars 2020, quelques jours avant le confinement qu’elle publie son premier épisode des « Les Voix de la Photo ». Tous les deux ont la particularité d’avoir choisi un média sonore pour raconter la photographie sous toutes ses formes. Rencontre croisée entre deux podcasteurs de la photographie ! Aliocha, vous venez de célébrer les 5 ans de votre podcast, pouvez-vous nous raconter comment vous en êtes venu à lancer ce projet et nous décrire l’ADN de Vision(s) ? Lorsque j’ai lancé Vision(s) en 2019, il y avait très peu de podcasts francophones autour de la culture photographique. Il y avait beaucoup de choses sur le matériel, sur la technique, mais j’avais vraiment envie d’explorer le métier sous son aspect culturel. Étant photographe, j’étais curieux d’en apprendre plus sur le parcours des photographes. Cette idée de podcast était aussi de s’affranchir des médias classiques et de donner la parole à toutes les générations. Sur les 80 invités, nous avons réussi à établir un véritable écho intergénérationnel. Portrait d’Aliocha Boi © Lucas Charrier Marine, « Les Voix de la Photo » ont été lancées au printemps 2020. Si Aliocha donne la parole aux photographes, vous avez décidé de vous intéresser aux acteurs du secteur de la photographie. Comment vous est venue cette idée ? Lorsque j’étais étudiante en histoire et en marché de l’art, j’alimentais un blog pour expliquer la cote des artistes et je m’intéressais déjà à tout cet écosystème artistique. Je n’étais pas spécialisée sur la photographie. Après avoir collaboré au sein du Quotidien de l’art en tant qu’éditrice, je lisais beaucoup la presse et j’ai commencé à écouter des podcasts. Ce format long m’a tout de suite séduite, cela m’a donné envie de donner la parole à tout un écosystème et plus précisément, celui de la photographie. À cette époque, la majorité des podcasts étaient portés par des photographes qui s’adressaient à des photographes. Moi, je voulais m’intéresser à tous ces métiers satellites de la photographie parce que j’avais, personnellement, l’envie d’en savoir plus. J’avais l’impression que ça existait dans d’autres disciplines comme la mode par exemple, mais peu dans le secteur photo. Au fil des ans, avez-vous redéfini votre axe éditorial ? Aliocha Boi : Avant de donner la parole aux photographes, on a testé deux autres formats : des tables rondes avec deux à trois invités autour d’une thématique particulière, puis des focus sur les métiers et les acteurs et actrices autour du monde de la photographie. Finalement avec la période de crise sanitaire et du confinement, j’ai eu un déclic. C’était une période où j’ai eu plus de temps de réflexion ce qui m’a permis de redessiner ce que je voulais faire avec ce podcast. Aujourd’hui dans Vision(s) on creuse le parcours d’un ou d’une photographe pendant 30 minutes à 1 heure. Les évolutions sont également techniques avec un habillage sonore qu’on essaie de faire évoluer avec le temps et c’est tout une équipe qui s’est constituée autour du projet. Au début j’étais seul, aujourd’hui il y a une équipe de monteurs, de mixeurs., parfois aussi des journalistes, rédactrices et aussi un compositeur. C’est important de travailler en équipe, cela nous permet d’être dans l’échange et de faire évoluer Vision(s). Portrait de Marine Lefort © Florian Arrivault Marine Lefort : Me concernant ce sont plutôt des ajustements techniques, les premiers épisodes ont été faits avec des personnes que je connaissais, qui m’ont fait confiance, comme Adélie de Ipanema de la galerie Polka, avec qui j’avais travaillé quelques années auparavant. Et je n’avais qu’un seul micro. Je me suis équipée d’un second micro et j’ai rencontré un ingénieur du son qui m’a conseillé d’autres modèles qui étaient bien plus adaptés au podcast. Mais j’avoue, je suis plutôt dans la recherche de la spontanéité, comme si on partageait une conversation dans un café, et les bruits autour ne me dérangent pas. Avec les années, les choses sont amenées à évoluer. L’an passé j’ai vécu un an au japon et ça m’a vraiment donné envie de me tourner vers l’international. Quel bilan tirez-vous de ces premières années d’activité ? A. B. : Nous venons de fêter nos 5 ans. Difficile d’établir un bilan parce que Vision(s) est un podcast qui est toujours en évolution. Il y a cependant des indicateurs intéressants, ce sont les retours des auditeurs, souvent, des jeunes en école de photo qui me disent qu’ils écoutent le podcast parce que c’est une forme d’enrichissement et c’est un outil complémentaire à leur formation. On creuse le parcours d’un ou d’une photographe, et on comprend bien que ce n’est pas une trajectoire rectiligne, il y a des échecs, il y a des réussites, mais il y a aussi beaucoup de questionnement. Et ça c’est un bilan que l’on peut tirer de tous les podcasts que j’ai faits. Quelque soit le profil, les photographes se questionnent beaucoup. C’est un milieu qui est intéressant à explorer en podcast parce que justement, il fait appel au questionnement et parfois aussi à l’angoisse à certains moments. Mais moi, c’est mon rôle aussi, parfois comme un psychologue, de les écouter et de les laisser s’ouvrir sur certains sujets… Aujourd’hui, je fonctionne par saison parce que je me suis rendu compte que physiquement, je ne pouvais pas tenir sur une année entière. Là on va faire six mois, on a commencé la saison en février et on va finir en juillet, juste après les Rencontres d’Arles. M. L. : Depuis le lancement des Voix de la Photo, il s’est passé beaucoup de choses. Quand j’ai commencé, j’avais un poste salarié à côté. Je viens de dépasser mon centième épisode et je suis en train de développer le podcast, en établissant des partenariats, mais aussi avec l’idée d’organiser des événements publics comme le fait Aliochat, c’est quelque chose qui m’intéresse parce qu’il y a une réelle envie de se rencontrer. Je suis à un moment un peu charnière où je suis très à l’écoute de ce qui pourrait être fait. Ce que je peux dire c’est que j’ai fait des rencontres incroyables. Même si c’est un peu cliché de le dire, à chaque entretien c’est une vraie rencontre humaine qui s’installe. Et c’est aussi la raison principale pour laquelle j’ai créé ce podcast. Et quelle évolution en terme d’audience ? M. L. : Étant dans un secteur de niche, j’ai rapidement trouvé mon audience. Le podcast a été lancé en plein confinement, les gens ont eu plus de temps pour écouter des podcasts. C’est ce qui a aussi participé à établir rapidement une communauté et il y a eu beaucoup de bouche à oreille. La première année, je publiais un podcast chaque semaine, aujourd’hui, j’ai réduit le rythme à un épisode tous les quinze jours. Les deux premières années ont été une période de croissance, s’en est suivie une période d’équilibre. Les Voix de la Photo se sont aujourd’hui à peu près 5 000 écoutes par mois. Avez-vous eu des épisodes qui ont rencontré un plus vif succès ? A. B. : On ne va pas se le cacher, le succès d’un épisode va dépendre de l’invité s’il est plus ou moins connu. Nous avons un podcast qui a très bien fonctionné et qui en plus m’a beaucoup touché, c’est celui de Dolorès Marat, que j’ai fait la saison dernière. On s’est rendu à Avignon pour faire cet entretien avec Lily Lajeunesse, la journaliste avec qui je collabore. Dolorès est une femme très touchante qui a vraiment pris le temps de nous parler. Ce succès m’a fait plaisir parce que c’estt une photographe connue, mais son travail n’est sans doute pas suffisamment mis en valeur, son exposition à Arles a eu beaucoup de succès. Ça a été un des podcasts les plus écoutés dernièrement. M. L. : Même chose de mon côté, ce sont les grands noms qui auront le plus d’écoutes. L’épisode qui a rencontré le plus de succès est celui que j’ai réalisé avec l’historien et commissaire, Michel Poivert. Il écrit beaucoup de livres, conçoit de nombreuses expositions, anime de nombreuses conférences… Il est très identifié et a inspiré beaucoup de monde, en toute logique son épisode sort du lot. Ensuite, il y a des entretiens comme celui de Valérie Fougeirol, qui a été directrice de Paris Photo et de la galerie Magnum, ou encore celui de David Fourré, l’éditeur des éditions de lamaindonne. Ce ne sont peut-être pas les épisodes les plus écoutés, mais ce sont ceux qui apportent le plus d’engagements, ceux où j’ai eu le plus de retours. Il y a des personnalités qui se sont livrées et qui ont vraiment touché les auditeurs. Aliocha, comment arrive t-on à parler de photographie sans les montrer ? A. B. : Pour moi, le podcast est un média qui peut être très évocateur et qui peut faire appel assez rapidement à l’imaginaire. Je l’ai conçu de cette manière d’ailleurs, le format Vision(s) démarre par la description d’une image, c’est-à-dire qu’on rentre tout de suite dans l’univers de l’artiste avant de lui donner la parole. C’est aussi une manière pour que les auditeurs et auditrices fassent appel à leur imagination. Ils ont la possibilité de voir l’image sur notre site et sur Instagram, mais c’est eux qui choisissent d’être accompagnés ou non par les images. Le plus beau défi c’est de réussir à ce que les auditeurs imaginent les images et qu’ils les consultent après le podcast. C’est Brigitte Patient (ndlr : qui a longtemps animé une émission de radio sur la photographie et qui a lancé le podcast « Ecoutez voir ») qui résume cela très bien en disant : « À la radio, on parle de philosophie, de littérature ou de cinéma alors pourquoi pas de photographie ? » Quels sont les podcasts qui vous inspirent ? M. L. : Il y en a un qui m’a marqué et que j’écoute encore religieusement aujourd’hui, c’est TheBoldWay (anciennement Entreprendre dans la mode) qui a été lancé par Adrien Garcia. Il réalise des formats longs, certains peuvent durer jusqu’à deux heures. Il donne la parole à toutes sortes d’entrepreneurs, artistes et créatifs. Et vraiment, pour moi, c’est le podcast français qui m’a beaucoup inspiré et qui m’inspire encore ! A. B. : Pour être tout à fait honnête, j’ai écouté très peu de podcasts avant d’en faire. C’est le confinement (encore!) qui m’a permis de m’y plonger réellement. Et je pense a un podcast qui n’a rien à voir dans le fond, mais plutôt dans sa forme. C’est « Habitudes » du magazine L’Etiquette, un podcast sur la mode masculine, ils ont un habillage sonore très poussé et le fait qu’on n’entende pas la voix de l’animateur interviewé m’intéressait. Ces transitions sonores, c’est ce qu’on essaie de faire dans Vision(s) et d’avoir cette touche musicale qui était pour moi importante. Je parlais de Brigitte Patient, et pour cause, j’étais un fervent auditeur de son émission « Regardez voir » sur France Inter. Ca m’a vraiment nourri. Elle a été l’une des premières à parler de photographie à la radio, c’est important de la citer ! Quel est le modèle économique de vos podcasts ? A. B. : Nous sommes un podcast de niche et c’est ce qui plaît aux partenaires qui nous financent. Et qui nous permettent concrètement de rémunérer l’équipe. On choisit des partenaires qui vont être pertinents dans le monde de la photo. Le modèle économique reste aléatoire selon les podcasts. Et je précise que mes principaux revenus proviennent de mon activité de photographe. M. L. : J’étais salariée jusqu’à il y a peu de temps, donc ce n’est que maintenant quelque part que j’essaye de mettre en place un modèle économique, il se construit avec des partenaires sur le long terme, peut-être avec du contenu co-construit, mais ce sont des choses qui prennent du temps à se mettre en place. J’essaie aussi d’avoir des projets dans mon activité d’éditrice indépendante qui puissent nourrir le podcast, en tout cas, il est important de garder un lien étroit. Aliocha vous venez de lancer votre premier Live Vision(s) à la librairie La Comète, pourquoi avoir décidé de rendre public ces entretiens ? A. B. : J’avais vraiment envie de sortir de ce format podcast qui est très intime. Généralement, les gens se plongent dans les épisodes avec leur casque et se coupent de leur environnement. J’avais envie de créer un contraste pour mener les auditeurs à un événement physique qui permet de se rencontrer et qui est ouvert aux échanges. C’était une envie de nouveauté et de faire évoluer le podcast sous d’autres formes. En l’occurrence, ici, il ne s’agit pas d’enregistrer un podcast. Et ça, je le souligne parce que j’ai beaucoup de demandes. Les trois premiers sont organisés au Quai de la photo et je ne vais pas trop en dire, mais peut-être un autre à Arles cet été. L’envie aussi, c’est de sortir de Paris et d’aller dans d’autres villes où il y a beaucoup d’effervescence. Le 3ème Live de Vision(s) a lieu samedi 22 juin à 19h à la librairie La Comète. C’est événement est gratuit mais nécessite une inscription préalable en cliquant-ici. Favori0
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