EvénementsPhoto

Retour sur le Parlement de la Photo 2024 : Restitution des concertations de la DGCA avec les organisations professionnelles du secteur

Temps de lecture estimé : 4mins

© Martin Chang SIPA PRESS

La 5ème édition du Parlement de la Photographie sur la thématique « Penser ensemble le futur de la Photographie » s’est déroulée au Palais de Tokyo à Paris les 5 et 6 juin derniers. Au cours de l’été, le ministère de la Culture a publié les rediffusions des différentes tables rondes. Chaque jour, nous partagerons avec vous les échanges et débats qui ont eu lieu. Aujourd’hui, retour sur la restitution des concertations du Département de la photographie (DGCA) avec les organisations professionnelles du secteur autour du respect du droit d’auteur.

ACCÉDER AU REPLAY (DURÉE 1h05)

Pour la restitution de ces concertations, la journaliste Ericka Weidmann interroge trois personnalités participantes autour de différents points clés. Comme l’explique Fannie Escoulen, cheffe du Département de la photographie, les questions liées au droit d’auteur et au statut du photographe sont au cœur de leurs réflexions. En 2021, Laurence Franceschini a été missionnée par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, pour éditer un rapport sur le financement de la production et de la diffusion d’œuvres photographiques. L’une des premières mesures portait sur la question du crédit des images, du respect du droit d’auteur et le recours abusif à la mention « droit réservé ».

Suite à ce rapport, le ministère a souhaité évaluer le recours au « droit réservé » dans la presse écrite en réalisant une étude dès 2022. Sur un panel de 50 000 images, l’étude a finalement démontré que cette mention était assez peu utilisée, mais a révélé que plus de la moitié des photographies n’étaient pas ou mal créditées. Ces mauvaises pratiques peuvent être l’indicateur d’une absence de rémunération.

Une seconde étude a été menée sur la presse en ligne avec de meilleures résultats sur le manque de crédit (seulement 18 % sur 40 000 photos), en revanche 88 % des images n’ont plus leurs métadonnées, lesquelles constituent la carte d’identité numérique d’une photographie. L’écrasement des métadonnées apparait comme une problématique majeure puisqu’il favorise largement désinformation et pillage des images.

Afin de faire émerger des préconisations pour une pratique plus vertueuse du respect du droit d’auteur, les trois groupes de travail ont été accompagnés d’experts pour une meilleure connaissance des métiers et ouvrir les perspectives.

Olivier Brillanceau, directeur général de la Saif, révèle que derrière l’absence des crédits dans la presse, phénomène exponentiel depuis plusieurs années, se cache la gratuité de l’utilisation des images. Plus inquiétant encore, les images publiées en ligne sont amenées à être repartagées sur différentes plateformes et en l’absence de crédit et de métadonnées, la gratuité se prolonge.

Frédérique Founes, présidente du CLAP et directrice de l’agence Signatures aborde la question spécifique de la syndication, un système qui consiste à vendre le droit de reproduire un contenu à d’autres diffuseurs. Ainsi par exemple, certains titres de presse revendent la diffusion des photographies qu’ils ont publiées. Il s’agit d’un manque à gagner pour les agences, car la revente des photos en archives constitue des revenus réguliers pour les photographes. Les autres problèmes évoqués concernent la diminution notoire des bons de commandes et la non-revalorisation des tarifs, ou encore la baisse effrénée des prix sur la vente des photos d’archives.

Les différents groupes de travail ont, une fois analysées l’ensemble des problématiques, travaillé sur des préconisations  qui sont en cours de réflexion au sein du ministère de la Culture.

➔ Avec : Olivier Brillanceau, directeur général de la SAIF — Frédérique Founès, directrice de l’agence Signatures — Mete Zihnioglu, directeur de l’Agence SIPAPRESS, président de la FNAPPI — Fannie Escoulen, cheffe du Département de la photographie (ministère de la Culture / DGCA).
➔ Modération : Ericka Weidmann, journaliste et fondatrice de 9 Lives magazine.

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

You may also like

En voir plus dans Evénements