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Le jury de la 3ème Bourse Ronan Guillou – visant à accueillir en résidence un·e photographe à Sète pour développer un projet associant l’Humain et le monde marin – vient de se réunir pour choisir sa nouvelle lauréate, il s’agit de la photographe française de 40 ans, Juliette-Andrea Elie. Un projet intitulé « Ce que les nacres tissent » qui a séduit les membres du jury à l’unanimité. La photographe entrera en résidence dès le mois de mai, pour une durée de deux mois. Découvrez le projet primé et les noms des dix photographes finalistes.

© Juliette-Andrea Elie, Derrière l’horizon, tout au revers de soi, 2023-2024

© Juliette-Andrea Elie, Les bruissantes, 2023-2024

Dans ce nouveau projet, la photographe lauréate, Juliette-Andréa Elie s’intéresse à la Grande Nacre, coquillage emblématique du bassin Méditerranéen, aujourd’hui presque exclusivement présent dans l’étang de Thau et le golfe du Lion. Ce filtreur, essentiel à la biodiversité marine, est menacé par les activités humaines et un parasite dévastateur. À travers une série de photographies de terrain, elle souhaite explorer la relation active des scientifiques locaux avec cette espèce.

Le projet se nourrit également d’un aspect symbolique : la précieuse soie de mer, Le byssus, issue des filaments de nacres, qui fait l’objet d’un artisanat ancestral. La photographe imagine une trame de fils dorés, broderie ou tissage, qui viendrait recouvrir partiellement ses images. Ces écritures, poétiques et documentaires, ouvrent l’imaginaire collectif en lien avec notre capacité d’adaptation face aux défis environnementaux.

Le projet interroge aussi les enjeux futurs, tels que la recherche de nouveaux refuges, et la création de nouvelles coexistences maritimes.

© Juliette-Andrea Elie, Meteore, 2017-2019

© Juliette-Andrea Elie, Fading Landscapes, 2015-2018

Dans le cadre de cette bourse, la photographe bénéficie d’une dotation de 4.000€ et d’un hébergement à Sète du 5 mai au 5 juillet 2025 pour réaliser son projet, avec une livraison finale des éléments attendue au plus tard le 1er octobre 2025. Elle réalisera un projet photographique engagé sur des questions de société, culturelles, écologiques et/ou patrimoine mettant en lien l’humain et le monde marin. Le résultat sera partagé lors d’événements en 2025/2026.

Juliette-Andréa Elie est née en 1985, en Auvergne, dans la région des volcans. Elle est diplômée de l’E.S.B.A.N.M à Nantes (DNSEP 2010) et de la Concordia University à Montréal. Ses préoccupations se centrent sur la représentation du paysage à l’heure de l’anthropocène, sur les liens souterrains que chacun entretient avec son environnement direct ou fantasmé, et sur les autres membres du Vivant. La photographie, le dessin, la peinture, la vidéo et la voix sont des outils qu’elle pratique, avec un intérêt marqué pour l’œuvre unique, à rebours de la surabondance d’objets reproductibles.

Les photographes finalistes 2025
David Bart Lalanne, photographe français
Ismaël Bazri, photographe français
Anaïs Boileau, photographe française
De Vido Susanna, photographe italienne
Maria Di Stefano, photographe italienne
Amira Lamti, photographe tunisienne
Laura Martin Person, photographe française
Richard Pak, photographe français
Romain Peton, photographe français
Lynn SK, photographe franco-algérienne

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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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