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Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsChaque mois, dans notre rubrique Agenda, nous référençons des centaines de nouveaux événements photographiques en France. Pour votre été à venir, nous avons choisi de mettre en lumière une sélection spéciale de la rédaction : des expositions photographiques incontournables qui ouvrent leurs portes à Paris et en région. Qu’il s’agisse de grands noms de la photographie contemporaine ou de jeunes talents à découvrir, ces rendez-vous culturels promettent de belles émotions visuelles en ce début d’été. Et vous, quelles expositions prévoyez-vous de visiter en cet été ? À Paris © Nicolas Lala Durant tout l’été, l’Hôtel de Ville de Paris rend hommage à Nicole Lala, photographe parisienne qui, entre deux reportages, posait son regard sur la capitale. À sa mort en 2015, sa fille, Delphine Bonnet, a plongé dans ses archives pour remettre en lumière les images de sa mère. Hôtel de Ville de Paris5 rue de Lobau 75004 Paris mer16jul(jul 16)6 h 00 mindim21sep(sep 21)23 h 00 minNicole LalaPhotographiesHôtel de Ville de Paris, 5 rue de Lobau 75004 Paris Détail de l'événementD’HIER À AUJOURD’HUI De l’ombre à la lumière par Delphine Bonnet – Commissaire de l’exposition 1974 – Je devais avoir environ 13 ans ce jour où je lui dis : « Détail de l'événement D’HIER À AUJOURD’HUI De l’ombre à la lumière par Delphine Bonnet – Commissaire de l’exposition 1974 – Je devais avoir environ 13 ans ce jour où je lui dis : « Maman, ce n’est pas possible toutes ces photos en désordre dans la maison. Il faut ranger. Il faut réunir les planches contact avec leurs pochettes de négatifs respectives. Il faut légender, dater, c’est trop le foutoir ton travail. Et surtout : il faut les montrer ». Elle m’a regardée, surprise par ces remarques, ne saisissant pas ce que j’attendais d’elle et elle a dit : « Ce sont des petites photos sans importance ». Qu’est-ce qui est important, alors ? ». Elle a souri et m’a répondu : « Ma prochaine photo ! ». J’ai tout de même réussi à la convaincre de répondre à mes questions afin que je puisse annoter, au dos d’un certain nombre de planches contact, les lieux et les années des prises de vue. Mais, le « rangement/annotation/classement » s’est arrêté cet après-midi-là et tout son bazar est resté entassé dans des tiroirs, des armoires, dans le noir. Avec un seul avantage : rien ne s’est abîmé avec le temps. 2015 – Au décès de ma mère, j’ai rangé ses affaires et j’ai rouvert les meubles qui contenaient ces monceaux de photos jamais rangées, jamais montrées et qui me parlaient tellement. Rapidement et malgré moi, un violent besoin d’écrire s’est imposé et j’ai commencé à relater notre relation, nos connivences, nos rires, ma chance de vivre auprès d’une femme créative, sensible, drôle, imprévisible, pleine de doutes, et qui fut une mère très aimante. Puis j’ai montré à Gilles Favier, photographe de l’agence Vu, ce premier cahier d’une trentaine de pages et quelques tirages qu’elle avait faits car elle tirait elle-même ses photos. Il a pris le temps de lire ce petit manuscrit, de regarder les photos et il m’a dit : « Il faut que tu continues d’écrire, il faut que tu édites ce livre, il faut que tu fasses connaître ces photos ». À partir de ce jour-là, ce projet a suivi un parcours fastidieux, riche de rencontres et trop long à raconter en quelques lignes. 2025 – Dix ans plus tard, environ 20 000 photos sont maintenant rangées/ classées/numérotées/datées/légendées. J’ai ainsi pu aller présenter à Thomas Fansten, responsable des expositions à la Ville de Paris, plus de 700 photos que Nicole LALA a faites de la capitale. Il m’a tout de suite dit : « C’est la Ville de Paris qui va faire découvrir ce travail ; je vous propose 24 panneaux sur les grilles le long de l’Hôtel de Ville, côté rue de Rivoli, à l’été 2025 ». Je suis donc heureuse d’annoncer qu’une première exposition des photos de Nicole LALA se tiendra du 16 juillet au 21 septembre 2025. À l’automne de la même année, les éditions du Chêne, avec le soutien du fonds de dotation agnès b., vont éditer mon livre qui sera enrichi par une préface de Marie Robert, conservatrice photo au Musée d’Orsay. https://nicolelala.photos Dates16 Juillet 2025 6 h 00 min - 21 Septembre 2025 23 h 00 min(GMT-11:00) LieuHôtel de Ville de Paris5 rue de Lobau 75004 ParisOther Events Hôtel de Ville de Paris5 rue de Lobau 75004 ParisOuvert tous les jours de 10h à 18h30 sauf le dimanche et les jours fériés Hôtel de Ville de Paris Get Directions CalendrierGoogleCal Dans le Nord Le duo de photographes Elsa & Johanna investit l’événement « Un été au Havre » avec une installation en plein cœur de la ville et sur la plage. Huit cabanes accueillent des structures en volume, composées de panneaux photographiques imprimés et découpés sur plusieurs niveaux. Elles dévoilent une série de scènes mêlant intimité, humour et surréalisme, dans une approche à la fois photographique et ludique, ouvrant des fenêtres sur des récits visuels imaginaires. Hôtel de Ville du Havre1517 Pl. de l'Hôtel de ville, 76600 Le Havre sam28jui(jui 28)7 h 00 mindim21sep(sep 21)22 h 00 minElsa & JohannaA Cabin with a viewHôtel de Ville du Havre, 1517 Pl. de l'Hôtel de ville, 76600 Le Havre Détail de l'événementDans le cadre d’Un Été au Havre Pour un été au havre, Elsa & Johanna s’emparent des emblématiques cabanes de plage de la ville. Huit cabanes placées au fil de la ville Détail de l'événement Dans le cadre d’Un Été au Havre Pour un été au havre, Elsa & Johanna s’emparent des emblématiques cabanes de plage de la ville. Huit cabanes placées au fil de la ville sont revisitées en dioramas photographiques et ludiques, qui ouvrent des fenêtres sur des récits visuels imaginaires. Mesurant deux mètres par deux mètres, les cabanes accueillent des installations en volume, composées de panneaux photographiques imprimés et découpés sur plusieurs niveaux, dévoilant une série de scènes qui mêlent intimité, humour et surréalisme. Inspirées par l’iconographie de la plage et des vacances, les deux artistes explorent des univers aux couleurs vibrantes, où le familier se transforme en une expérience onirique. Installées dans différents lieux iconiques au cœur du Havre, les cabanes s’illuminent à la tombée de la nuit : pop-up books géants, elles invitent les spectateurs à prendre la place des deux artistes pour photographier eux-mêmes ces univers surréalistes. Hôtel de Ville La plage Place Carrée Place Perret Quai de l’Île Dates28 Juin 2025 7 h 00 min - 21 Septembre 2025 22 h 00 min(GMT+00:00) LieuHôtel de Ville du Havre1517 Pl. de l'Hôtel de ville, 76600 Le HavreOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Dans le Sud © Hans Silvester Photo : © Edward S. Curtis / Library of Congress, Prints & Photographs Division | © Dorothea Lange / Library of Congress, Prints & Photographs Division, FSA-OWI Collection | © Ansel Adams / Library of Congress, Prints & Photographs Division Le sud est la destination par excellence pour passer un été au soleil ! Si vous êtes en villégiature dans cette partie de l’Hexagone, prolongez votre détente avec l’exposition proposée par le Musée d’Histoire de Marseille : une série de Hans Silvester consacrée à la pétanque. Si vous êtes en Occitanie, découvrez l’exposition féministe Benzine Cyprine de Kamille Lévêque-Jégo à la galerie NegPos de Nîmes. Entièrement détruite et saccagée lors d’une attaque misogyne, la galerie a choisi de la reprogrammer pour tout l’été. Toujours en Occitanie, ImageSingulières revient dans les Cévennes avec une exposition réunissant trois regards sur les États-Unis d’Amérique entre 1900 et 1945. Radiah Frye, un mannequin ayant adopté les coiffures naturelles lors d’une séance photo aux studios AJASS vers 1970 © Kwame Brathwaite © Najwa Benchebab À Bordeaux, ne manquez pas la MAP Galerie, nichée au premier étage d’un immeuble pittoresque à deux pas du Jardin Public. Elle expose la nouvelle série de Najwa Benchebab, La 7ᵉ vague, inspirée d’un mythe marocain qui donne corps à l’histoire des sept vagues d’Imourane. Le Centre photographique de Mougins a entamé en 2024 une saison consacrée à la photographie afro-américaine. Leur nouvelle exposition explore le travail de Kwame Brathwaite dans Black is Beautiful. © Øyvind Hjelmen Évidemment, comme chaque année, Arles devient la capitale mondiale de la photographie. En plus du parcours officiel et du Off, Richard Petit vous attend à la Galerie Le Lac Gelé pour un peu de douceur à travers la série Being Here du photographe Øyvind Hjelmen. Enfin, sur l’île de Beauté, le Palais Fesch-musée des beaux-arts consacre une importante exposition au photographe coréen, Bae Bien-U, fruit d’une rencontre entre un territoire et cet artiste contemplatif. Musée d’Histoire de Marseille2, rue Henri-Barbusse, 13001 Marseille ven04jul(jul 4)9 h 00 min2026dim18jan(jan 18)18 h 00 minHans SilvesterPétanqueMusée d’Histoire de Marseille, 2, rue Henri-Barbusse, 13001 Marseille Détail de l'événementJeu populaire marseillais par excellence, la pétanque fait l’objet d’une exposition inédite au sein du parcours permanent du Musée d’Histoire de Marseille. Entre culture locale, histoire sociale et mémoire collective, Détail de l'événement Jeu populaire marseillais par excellence, la pétanque fait l’objet d’une exposition inédite au sein du parcours permanent du Musée d’Histoire de Marseille. Entre culture locale, histoire sociale et mémoire collective, l’exposition explore les racines et les pratiques de ce sport à travers des photographies de Hans Silvester, des objets patrimoniaux et un parcours scénographié en cinq temps. Un hommage vivant et sensible à un art de vivre bien marseillais, aujourd’hui universel. La pétanque, loisir sportif populaire, est revendiquée par les Marseillaises et les Marseillais comme un élément fort de leur identité. Marseille en serait la capitale, avec la présence de la Fédération nationale de boules et de pétanque, de l’entreprise phocéenne La Boule Bleue et d’une compétition internationale : le Mondial La Marseillaise à pétanque. Symbole d’un paradis de convivialité de quartier, la pétanque est un véritable vecteur de sociabilité urbaine qui infuse la ville. Après un repas en famille, lors d’un apéritif entre amis sur la plage, entre collègues après le travail ou pendant les concours organisés aux beaux jours par les bars de quartier, elle est partout. Après avoir distrait les marins en escale, la pétanque s’exporte désormais à travers le monde. L’organisation d’une exposition consacrée à ce jeu « à pieds tanqués », véritable sujet historique et sociologique, s’imposait donc au Musée d’Histoire de Marseille. L’exposition s’articule notamment autour d’oeuvres marseillaises du photographe Hans Silvester (né en 1938 à Lörrach, en Allemagne du Sud), photojournaliste membre de l’agence Rapho, connue pour sa ligne éditoriale humaniste. Entre 1960 et 1970, il a constitué un corpus remarquable de photographies consacrées au jeu provençal et à la pétanque. Conçue en cinq espaces, l’exposition présente des photographies, affiches, dessins, ainsi qu’une sélection d’objets : boules de mail et de pétanque, santons, souvenirs liés au Mondial La Marseillaise. Fondée sur de solides recherches universitaires et ethnologiques, l’exposition est à l’image de la pétanque, à la fois ludique et populaire. Dates4 Juillet 2025 9 h 00 min - 18 Janvier 2026 18 h 00 min(GMT-11:00) LieuMusée d’Histoire de Marseille2, rue Henri-Barbusse, 13001 MarseilleOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal NEGPOS1, cours Némausus 30000 Nîmes ven27jui(jui 27)10 h 00 minmer15oct(oct 15)18 h 00 minKamille Lévèque-JégoBenzine CyprineNEGPOS, 1, cours Némausus 30000 Nîmes Détail de l'événementBENZINE CYPRINE, brulot féministe, composé par Kamille LÉVÊQUE-JÉGO, nous emportera dans une fiction auto-proclamée d’un gang de filles qui s’oppose aux violences faites aux femmes. Celles-ci ne sont pas, comme Détail de l'événement BENZINE CYPRINE, brulot féministe, composé par Kamille LÉVÊQUE-JÉGO, nous emportera dans une fiction auto-proclamée d’un gang de filles qui s’oppose aux violences faites aux femmes. Celles-ci ne sont pas, comme vous l’aurez deviné, ces « Trad wifes » ni ces « bimbos » si chères à Trump et consorts, elles montrent les dents et sortent aussi les griffes. Maniant avec brio les ressorts dramaturgiques de la rhétorique photographique, empruntant à la publicité et à la mode leurs esthétiques « vilement » séductrices, Kamille LÉVÊQUE-JÉGO nous embarque dans un remake survitaminé et contemporain de Faster, pussycat ! Kill ! Kill !(1965, Russ Meyer). Plus proche de nous et sans doute plus en phase avec la thématique évoquée est le filmFoxFire (2012) dont l’action se situe aux États-Unis (1955) et met en scène cinq jeunes filles formant un gang dont l’objectif est de lutter contre le machisme et l’emprise des hommes sur les femmes. Par les mises en scènes de Kamille et leur côté cinématographique, on se laisse prendre au jeu confondu par la véracité des images et des situations. Petit chef d’oeuvre visuel et emblématique d’une époque où les femmes depuis « #meetoo », les prises de paroles de Judith Godrèche et Adèle Haenel, le procès tonitruant de Dominique Pélicot ne se laissent plus soumettre à la volonté d’hommes, figures monstrueuses et décadentes d’un patriarcat en train de vivre ces derniers jours… ? Espérons-le, car l’heure a sonné d’une féminité sans plus de complexes d’infériorité. Patrice LOUBON Directeur artistique de NegPos Centre d’art et de photographie de Nîmes Dates27 Juin 2025 10 h 00 min - 15 Octobre 2025 18 h 00 min(GMT+00:00) LieuNEGPOS1, cours Némausus 30000 NîmesOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal MAP Galerie13 rue du Professeur Demons 33000 Bordeaux ven04jul(jul 4)15 h 00 minsam19(jul 19)19 h 00 minNajwa BenchebabLa 7ème vagueMAP Galerie, 13 rue du Professeur Demons 33000 Bordeaux Détail de l'événementDepuis juin 2022, la MAP Galerie – acronyme de « manipuler avec précaution » – propose au public un espace d’exposition singulier. Nichée au premier étage d’un immeuble pittoresque à Détail de l'événement Depuis juin 2022, la MAP Galerie – acronyme de « manipuler avec précaution » – propose au public un espace d’exposition singulier. Nichée au premier étage d’un immeuble pittoresque à deux pas du Jardin Public, la galerie s’est imposée comme un lieu vivant dédié à la photographie contemporaine. Elle met en lumière des artistes engagé·es dans les champs du documentaire, du reportage, du photojournalisme ou encore de la photographie humaniste. Avec Najwa Benchebab, c’est une mémoire vibrante et engagée qui prend place sur les cimaises. Sa pratique photographique ne se limite pas à la captation du réel : elle fouille, questionne, réveille ce qui semblait oublié, enfoui. Par un geste à la fois poétique et politique, elle redonne forme à l’invisible, non pas dans la nostalgie, mais dans une résistance douce et tenace. Depuis plusieurs années, son travail creuse les marges de l’histoire, là où s’étendent les silences, les zones d’ombre, les récits écartés. Chez elle, la mémoire n’est jamais figée : elle circule, s’incarne, se transforme. Elle devient matière sensible et vivante, en mouvement. Sa nouvelle série, La 7ᵉ vague, s’inscrit pleinement dans cette démarche de réactivation symbolique. Inspirée d’un mythe marocain transmis de génération en génération – souvent réduit à une légende folklorique – elle donne corps à l’histoire des sept vagues d’Imourane. Chaque année, de jeunes femmes se rendent sur un rocher face à l’océan, portées par l’espoir d’amour, de fécondité ou de bénédiction. Mais Najwa ne s’arrête pas à la surface du rituel. Elle en explore les strates profondes, à la recherche de Mourane, déesse amazighe de l’amour, figure oubliée mais persistante dans la mémoire collective. En croisant images fusionnées, symbolisme visuel et éléments naturels – eau, feu, terre, air – elle façonne une oeuvre où chaque photographie devient un tableau traversé par des forces ancestrales. Dans ces paysages où le sacré affleure, les femmes se dressent, silencieuses, face à l’horizon, selon le rite qui exige de ne ni parler ni se retourner. Mais cette injonction au silence, que ditelle aujourd’hui ? Et si le temps était venu de faire réapparaître Mourane – non pour la vénérer, mais pour libérer la parole, redessiner les désirs, affranchir l’amour des normes imposées ? Najwa Benchebab ne se contente pas de raconter un mythe : elle le déconstruit, le transforme, le fait résonner avec notre époque. À la croisée de l’archive et de l’imaginaire, entre anthropologie et poésie, son oeuvre ouvre un espace de réinvention des récits. Là où les mémoires enfouies trouvent enfin un langage. C’est cette recherche sensible, audacieuse et profondément féminine que la MAP Galerie est honorée d’accueillir. SERGIO CORONA Dates4 Juillet 2025 15 h 00 min - 19 Juillet 2025 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuMAP Galerie13 rue du Professeur Demons 33000 BordeauxOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal La Cure7 rue Tra l’église - 30770 Aumessas sam02aou(aou 2)15 h 00 mindim31(aou 31)19 h 00 minimageSingulières en Cévennes. Trois regards sur les États-Unis d'Amérique de 1900 à 1945Edward S.Curtis | Dorothea Lange | Ansel AdamsLa Cure, 7 rue Tra l’église - 30770 Aumessas Détail de l'événementPhoto : © Edward S. Curtis / Library of Congress, Prints & Photographs Division | © Dorothea Lange / Library of Congress, Prints & Photographs Division, FSA-OWI Collection | © Ansel Adams Détail de l'événement Photo : © Edward S. Curtis / Library of Congress, Prints & Photographs Division | © Dorothea Lange / Library of Congress, Prints & Photographs Division, FSA-OWI Collection | © Ansel Adams / Library of Congress, Prints & Photographs Division (Cliquez sur l’image pour la voir dans son intégralité) Le moment nous parait opportun de revenir, en raison de l’actualité, sur un pan de l’histoire moderne des États-Unis, de 1900 à 1945. Nous avons choisi trois des plus grands photographes américains pour illustrer ce propos. Edward S.Curtis qui documenta la culture amérindienne alors que ces peuples natifs et leur culture étaient menacés. Dorothea Lange appelée à participer à l’aventure de la FSA (Farm Security Administration) et ses images iconiques de la grande crise de 1929. Ansel Adams dans un registre inhabituel, lui le grand paysagiste, et son travail sur l’internement d’américains d’origine japonaise en Californie. C’est avec l’une des plus fascinantes aventures photographiques de la première moitié du vingtième siècle que débute cette exposition, et les célèbres clichés du photographe des Amérindiens de l’Ouest américain et de l’Amérique du Nord : Edward Sheriff Curtis. De 1900 à 1930, il produisit plus de 50 000 images. Il incarne l’un des plus impressionnants exemples d’une photographie documentaire, entre anthropologie, ethnologie, enquête et documentation centrée sur un sujet unique. Dans ce travail d’une vie, Edward S. Curtis, celui que les indiens nommèrent « l’Attrapeur d’Ombres », réussit le pari de saisir pour l’éternité la beauté d’un monde à jamais disparu. L’exposition se poursuit par le travail de la célèbre photographe Dorothea Lange, dont le portrait qu‘elle fit en 1936 de Florence Owens Thompson, plus connue sous le nom de «migrant mother» est devenu iconique. C’est à la suite de la grande crise de 1929 que Dorothea Lange est recrutée par La Farm Security Administration (FSA, un organisme américain créé par le Ministère de l’Agriculture pour venir en aide aux fermiers les plus pauvres), et intègre la section photographique auprès d’autres grands noms comme Walker Evans. Son travail emblématique sur la grande Dépression qui témoigne des conditions de vie et de travail des Américains ruraux est d’une grande force émotionnelle visant à dénoncer les injustices et infléchir l’opinion publique. La dernière partie de l’exposition traite d’un sujet peu connu. Pendant la Seconde Guerre mondiale, quelques cent dix mille ressortissants américains « mais » d’origine japonaise ont été placés dans des camps d’internement à partir de 1942 après la débâcle de Pearl Harbour. C’est en 1943 qu’Ansel Adams se décide à documenter le plus célèbre d’entre eux, le camp de Manzanar, situé au pied de la Sierra Nevada, au nord de Los Angeles en Californie. Celui qui deviendra par la suite l’un des photographes américains les plus réputés y réalisera plus de deux cent portraits à la chambre 4×5, mais rendra aussi compte de la vie quotidienne des prisonniers. Et les quelques paysages qui émanent de ce travail préfigurent son œuvre future. Dates2 Août 2025 15 h 00 min - 31 Août 2025 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuLa Cure7 rue Tra l’église - 30770 AumessasOther Events La Cure7 rue Tra l’église - 30770 AumessasDu vendredi au mardi de 15h à 19h. Fermé mercredi et jeudi Entrée libre La Cure Get Directions CalendrierGoogleCal Centre de la photographie de Mougins43 rue de l’Église 06250 Mougins sam05jul10 h 00 mindim05oct19 h 00 minKwame BrathwaiteBlack is BeautifulCentre de la photographie de Mougins, 43 rue de l’Église 06250 Mougins Détail de l'événementPhoto : Radiah Frye, un mannequin ayant adopté les coiffures naturelles lors d’une séance photo aux studios AJASS vers 1970 © Kwame Brathwaite Depuis son ouverture, le Centre de la photographie Détail de l'événement Photo : Radiah Frye, un mannequin ayant adopté les coiffures naturelles lors d’une séance photo aux studios AJASS vers 1970 © Kwame Brathwaite Depuis son ouverture, le Centre de la photographie de Mougins s’est donné pour mission d’explorer le médium photographique dans toute sa complexité à travers des cycles de réflexion, des récits au long cours. La trilogie consacrée à la photographie afro-américaine, amorcée à l’été 2024, illustre cette volonté : celle de penser l’exposition non comme un point final, mais comme un chapitre dans un ensemble, une entrée parmi une constellation de récits. Trois photographes choisis, trois regards, trois discours complémentaires pour aborder la question de la représentation d’une communauté. Avec Stephen Shames, nous étions plongés à l’intérieur des luttes des « Panthères noires ». Accompagnant leurs revendications, il était question de rendre hommage à toutes ces femmes qui ont porté les soixante programmes d’assistance et les points du programme du Black Panther Party. Stephen Shames, photographe blanc, progressiste, proche du mouvement, a constitué une archive militante unique, révélatrice d’un moment de mobilisation intense dans l’histoire des droits civiques américains. Le deuxième volet, consacré à Bayeté Ross Smith, dépassait la question raciale de la représentation noire et du ghetto. En déjouant les codes visuels, en jouant avec les stéréotypes, en subvertissant les signes de reconnaissance, l’artiste posait la question de la réappropriation de l’image de soi. L’exposition « Kwame Brathwaite : Black is Beautiful » met à l’honneur un photographe dont l’oeuvre, commencée à la fin des années 1950, se présente comme une mémoire vive de la culture afro-américaine. Inspiré par le panafricanisme de Marcus Garvey, Brathwaite a placé la beauté noire au coeur d’un projet politique, esthétique et culturel. Ses photographies incarnent un mouvement d’émancipation fondé sur la reconquête de soi. Complémentaire aux deux volets précédents, ce chapitre rend compte d’un discours totalement autonome sur la communauté afro-américaine. Là où Shames observait et soutenait, où Ross Smith déconstruisait, Brathwaite affirme une manière d’habiter le monde – la société américaine, une conscience et une prise d’identité, la revendication d’une vie en quelque sorte. Black is Beautiful Kwame Brathwaite Si chacun d’entre nous connaît l’expression « Black is beautiful », peu de gens savent qui l’a popularisée. C’est à un photographe africain-américain que l’on doit, plus qu’un slogan, une esthétique propre à la communauté. Originaire de Brooklyn, Kwame Brathwaite (1938-2023) fonde, dans les années 1960, un mouvement dont l’ambition est de rendre compte d’une culture originale qui s’émancipe de la culture dominante. À travers l’AJASS – African Jazz-Art Society & Studios, collectif fondé avec son frère Elombe Brath – il crée un espace de production artistique, musicale et photographique qui redéfinit les canons esthétiques de la beauté noire. Les Grandassa Models, figures militantes de cette contre-culture, participent à des happenings qui conjuguent mode, performance et revendication politique. Parées de coiffures africaines, de bijoux symboliques et de vêtements faits main, elles incarnent une fierté nouvelle : celle de se réapproprier son corps et son image. Brathwaite inaugure avec le médium photographique un mode de représentation libre du corps noir. On ne se défrise plus, la couleur de peau est célébrée. Ces actions s’inscrivent dans une dynamique communautaire plus large, à l’image du Marcus Garvey Day, célébré chaque 17 août à Harlem depuis 1965, qui rend hommage à la pensée panafricaine et à l’autonomie noire. Brathwaite participe activement à ces célébrations : il y photographie des concours de beauté tels que le Miss Natural Standard of Beauty, manifeste visuel et politique affirmant une beauté noire. Sa photographie, nourrie par la musique afro-américaine dans toute sa diversité – jazz, soul, funk, gospel, blues ou calypso – témoigne d’une scène en effervescence. Très tôt, il collabore avec plusieurs maisons de disques. Sur les pochettes de vinyles, ses images capturent la puissance et la dignité d’artistes comme Abbey Lincoln ou Max Roach, et devient le photographe attitré de Stevie Wonder ou encore du groupe The Stylistics. L’exposition est la première rétrospective du photographe organisée en Europe. Kwame Brathwaite (1er janvier 1938-1er avril 2023, New York) est un photographe afro-américain dont le travail a été déterminant dans la définition visuelle du mouvement « Black is beautiful » à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Influencé par les écrits de Marcus Garvey et les enseignements de Carlos A. Cooks, il développe, à travers la photographie, une esthétique célébrant la beauté noire et contribuant à la réaffir-mation identitaire des communautés afro-américaines. Il est cofondateur de l’African Jazz-Art Society & Studio (AJASS) et des Grandassa Models, deux structures essentielles à cette démarche. Son oeuvre s’inscrit dans un engagement artistique et politique de plus de six décennies, couvrant les domaines de la musique, de la mode, de la performance et de la culture diasporique. À partir de la fin des années 1950, Kwame Brathwaite s’implique avec AJASS dans l’African Nationalist Pioneer Movement (ANPM), dirigé par Carlos A. Cooks, et soutient les luttes pour la libération de l’Afrique australe. Il organise et documente de nombreux événements culturels, notamment des concerts au Club 845 dans le South Bronx, qu’il accompagne de performances artistiques, de lectures de poésie, de spectacles de théâtre et de danses africaines. Dans les années 1970, Brathwaite s’impose comme l’un des photographes culturels les plus influents de son temps. Il collabore avec des figures majeures, telles que Stevie Wonder, Bob Marley, James Brown et Muhammad Ali, dont il contribue à façonner l’image publique. Il prend sa retraite en 2018, résidant à New York avec son épouse, Sikolo Brathwaite. L’année suivante, l’Aperture Foundation publie la première monographie consacrée à son oeuvre. Entre 2019 et 2023, son travail fait l’objet d’une importante exposition itinérante, « Kwame Brathwaite : Black Is Beautiful », présentée successivement au Skirball Cultural Center (Los Angeles), au Museum of the African Diaspora (MoAD, San Francisco), au Columbia Museum of Art (Columbia, Caroline du Sud), au Blanton Museum of Art (Austin), au Detroit Institute of Arts, à la New York Historical Society, et à l’Abroms-Engel Institute for the Visual Arts (Birmingham, Alabama). Ses photographies sont aujourd’hui conservées dans plusieurs collections publiques, dont celles du Los Angeles County Museum of Art (LACMA), du Museum of Fine Arts de Houston, du Pérez Art Museum Miami, de la National Portrait Gallery (Smithsonian Institution, Washington), du Museum of Modern Art (MoMA, New York), du Whitney Museum of American Art (New York), et du Sharjah Art Museum (Émirats arabes unis). Dates5 Juillet 2025 10 h 00 min - 5 Octobre 2025 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuCentre de la photographie de Mougins43 rue de l’Église 06250 MouginsOther Events Centre de la photographie de Mougins43 rue de l’Église 06250 MouginsOctobre 10h → 19h Fermé les mardis Novembre → Janvier 13 h → 18h Fermé les lundis et mardis, 25 décembre et 1er janvier Centre de la photographie de Mougins Get Directions CalendrierGoogleCal Galerie le lac gelé27 rue du grand couvent 13200 Arles lun07jul(jul 7)14 h 00 mindim13(jul 13)20 h 00 minØyvind HjelmenBeing HereGalerie le lac gelé, 27 rue du grand couvent 13200 Arles Détail de l'événementAvec Being Here, Øyvind Hjelmen nous convie à une immersion dans les méandres du souvenir et de la perception. Cette exposition dévoile l’univers sensible et introspectif de l’artiste à travers Détail de l'événement Avec Being Here, Øyvind Hjelmen nous convie à une immersion dans les méandres du souvenir et de la perception. Cette exposition dévoile l’univers sensible et introspectif de l’artiste à travers une scénographie qui joue sur l’échelle et la proximité. Fragments visuels teintés d’une douce mélancolie, les photographies d’Øyvind Hjelmen évoquent des instants suspendus, des traces éphémères du passage du temps, comme autant de réminiscences flottant à la lisière du visible. Son oeuvre interroge la persistance du souvenir et la fragilité de l’instant, dans un équilibre subtil entre ce qui demeure et ce qui s’efface. Les petites images, délicatement mises en scène, rappellent l’objet-livre dont elles sont issues. Devant un gigantesque tirage (tels ceux d’Andreas Gursky par exemple), on fait face à un belvédère, on redoute de tomber dans l’image. Les images d’Øyvind Hjelmen au contraire, sont de petits trésors ; on s’en approche tout près pour les entendre chuchoter, on voudrait les porter sur son coeur. On hésite à dire que ces images ont été tirées avec un “agrandisseur” tant elles sont minuscules. Elles nous montrent des fragments, de ce qu’on croit avoir vu, dont on imagine se souvenir… l’obscurité de son laboratoire dans la lointaine Norvège est le repaire de l’alchimiste de nos rêves. Le lac gelé, toute petite galerie qui n’hésite jamais à montrer des images gigantesques, est fier d’exposer les miniatures d’Øyvind Hjelmen. Lors du vernissage, il signera son beau livre dont les images se sont échappées sur les murs. Richard Petit | curateur Dates7 Juillet 2025 14 h 00 min - 13 Juillet 2025 20 h 00 min(GMT-11:00) LieuGalerie le lac gelé27 rue du grand couvent 13200 ArlesOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Palais Fesch-musée des beaux-arts50-52 rue Fesch 20000 Ajaccio ven11jul2026dim01fevBae Bien-UDes forêts, des esprits et des hommesPalais Fesch-musée des beaux-arts, 50-52 rue Fesch 20000 Ajaccio Détail de l'événementExerçant l’art de la photographie depuis plus de quarante ans, Bae Bien-U est aujourd’hui reconnu comme le plus grand photographe sud-coréen. Ses œuvres, au langage universel, reflètent la profonde préoccupation Détail de l'événement Exerçant l’art de la photographie depuis plus de quarante ans, Bae Bien-U est aujourd’hui reconnu comme le plus grand photographe sud-coréen. Ses œuvres, au langage universel, reflètent la profonde préoccupation du peuple coréen pour une relation harmonieuse avec la nature. Spécialiste de la photographie panoramique, Bae Bien-U capture une nature en perpétuel mouvement à travers ses séries emblématiques sur les arbres sacrés, l’océan et les Orums – collines volcaniques de Corée. En plus des quatre séries majeures de l’artiste (Alhambra, Venise, Sonamu, Jeju), l’exposition présente une restitution de la résidence artistique de Bae Bien-U en Corse, où il a exploré des paysages d’une grande similitude avec ceux de son pays natal. Les œuvres réalisées durant cette résidence témoignent de sa vision sur une nature vivante, où les arbres et montagnes prennent une dimension spirituelle et intemporelle, à l’instar des forêts sacrées qu’il a photographiées en Corée. Commissariat scientifique Sophie Makariou, conservatrice générale du Patrimoine, Directrice honoraire du Musée national des arts asiatiques – Guimet Commissariat général Marie-Laure Mosconi-Mattei, conservatrice du Patrimoine, Directrice du Palais Fesch – musée des Beaux-Arts En partenariat avec la galerie RX&SLAG, Paris et New York Dates11 Juillet 2025 9 h 15 min - 1 Février 2026 18 h 00 min(GMT+00:00) LieuPalais Fesch-musée des beaux-arts50-52 rue Fesch 20000 AjaccioOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal À l’Ouest © Bertien van Manen, Let’s Sit Down Before We Go, Ljalja, Odessa, 1991 © Pentti Sammallahti Pour la première fois en France, vous pourrez découvrir l’œuvre féministe et engagée de Bertien van Manen au Centre d’art GwinZegal, à travers quatre séries photographiques majeures réalisées aux Pays-Bas, aux États-Unis, en ex-URSS et en Chine. Voyageur discret et poète de l’image, Pentti Sammallahti parcourt le monde avec une attention rare portée aux détails et à l’invisible. Son œuvre est célébrée à la Galerie La Chambre Claire à Douarnenez. Centre d'art GwinZegal4 rue Auguste Pavie 22200 Guingamp jeu26jui(jui 26)10 h 00 mindim12oct(oct 12)15 h 30 minBertien van ManenLes échos de l'ordinaireCentre d'art GwinZegal, 4 rue Auguste Pavie 22200 Guingamp Détail de l'événementPhoto : Bertien van Manen, Let’s Sit Down Before We Go, Ljalja, Odessa, 1991 Les photographies de Bertien van Manen (1935-2024) ne tiennent ni du journal intime, ni de l’album de Détail de l'événement Photo : Bertien van Manen, Let’s Sit Down Before We Go, Ljalja, Odessa, 1991 Les photographies de Bertien van Manen (1935-2024) ne tiennent ni du journal intime, ni de l’album de famille. Si certains codes visuels peuvent y faire penser, elles ne répondent à aucun de leurs prérequis. Il n’est question ni d’elle, ni de rituels, d’événements ou de mises en scènes planifiées. Elles ne correspondent pas non plus aux canons du spectaculaire et aux lieux communs du photojournalisme ; les événements historiques ou politiques sont bien absents du centre de l’image. Son oeuvre pourrait se définir comme une chronique intime et subjective de la vie des gens ordinaires, qui, ballottés par les vents d’une histoire qui s’écrit sans eux et parfois les dépasse ou les écrase, tentent de s’en sortir du mieux qu’ils peuvent — et c’est souvent bien plus héroïque qu’on ne le croit. Le hasard d’un autoportrait nous montre la photographe, une femme audacieuse, les cheveux en bataille, manches retroussées : on l’imagine libre, forte, rebelle et tenace. Une éphémère carrière de mannequin conduit Bertien van Manen à passer de l’autre côté de l’objectif pour commencer une vie de photographe de magazine. Elle montre vite cependant une acuité sociale et un engagement en réalisant plusieurs reportages sur des femmes migrantes, turques, marocaines, yougoslaves… venues aux Pays-Bas pour travailler et échapper au déterminisme de leur condition. C’est en feuilletant Les Américains (1958), livre de Robert Frank, que Bertien van Manen aura le déclic de la photographie qu’elle veut réellement faire et du monde qu’elle souhaite raconter. C’est dans cette distance et cette proximité qu’elle souhaite désormais s’inscrire. Elle ne cherchera plus à illustrer le monde, mais à le vivre en étant au plus proche des êtres et des choses, des communautés qui la fascinent. Fille d’un ingénieur des mines de charbon des Pays-Bas, elle part en 1985 aux États-Unis, dans les Appalaches, à la recherche de femmes travaillant dans les mines. Ces travailleuses du charbon vivent dans des petites maisons, ou parfois entassées dans des caravanes, des mobil-homes ou des constructions improvisées dans les bois. La photographe délaisse son matériel photographique professionnel pour arborer un petit appareil 35 mm d’amateur. Adieu les commandes de mode ou de magazine, c’est dans une autre temporalité qu’elle accède à une intimité intense et sans artifice, qui lui fera partager la vie de cette communauté pendant plus de trente ans, lors de multiples séjours. Jamais cyniques, ses images oscillent entre beauté et chaos, on peut y suivre sur plusieurs générations la vie quotidienne de ces familles dans leurs difficultés et dans leurs rires. Elle y façonne un style documentaire et subjectif qu’elle exprimera pleinement par le livre plus que par l’exposition. Elle gardera aussi de l’ouvrage de Robert Frank la soif insatiable du voyage et des rencontres, qui ne cesseront d’alimenter son existence. « Je ne dors nulle part aussi profondément que lorsque je voyage, dans un lit anonyme, dans un endroit étrange, me réveillant sans savoir où je suis, pensant que personne d’autre ne le sait non plus », peut-on lire dans les pages de son journal. Ce n’est sans doute pas un hasard si le lit, comme élément de mobilier, apparaît de manière récurrente dans son oeuvre. C’est le lieu le plus privé, où l’intimité se déploie dans le sommeil, les rêves ou les étreintes. Bertien van Manen sera l’une des premières à se glisser derrière le rideau de fer pour documenter la vie post-soviétique en Russie, Moldavie, au Kazakhstan, en Ouzbékistan et en Ukraine, lors de dizaines de voyages entre 1991 et 2009. Elle n’est pas une photographe de rue, les relations qu’elle tisse sont plus intimes : c’est à l’intérieur des appartements, de leurs cuisines, salons et chambres à coucher, qu’elle nous emmène, tard dans la nuit ou tôt le matin. « Je dois aimer les personnes que je photographie. Je dois ressentir une attirance, une fascination », confesse la photographe. C’est avec le même appétit des autres qu’elle tentera, au tournant des années 2000, de faire le portrait d’une société encore plus opaque : en Chine, où la sphère privée et l’individu ont été rendus suspects par la Révolution culturelle et soixante-dix ans de communisme. Cette exposition nous fait découvrir pour la première fois en France une artiste profondément féministe et engagée. Quatre séries photographiques majeures y sont regroupées : aux Pays-Bas, aux États-Unis, en ex-URSS et en Chine. Cette oeuvre fait surgir une réflexion sensible, au-delà des réalités politiques, sur ce qui relie les individus et les sociétés plutôt que ce qui les sépare. Spectacle de vies ordinaires et humbles, la photographie de Bertien van Manen, loin du sensationnalisme et des récits dominants, construit une oeuvre documentaire singulière, portée par une empathie de tous les instants. Exposition réalisée avec la Fondation Bertien van Manen, Amsterdam, en coproduction avec le Centre de la photographie de Mougins. Avec le soutien de l’ambassade du royaume des Pays-Bas. I am the only woman there est le premier projet documentaire de longue haleine de Bertien van Manen. Il a également donné lieu à son premier livre de photographies en 1979, Vrouwen te gast (« Les femmes comme invitées »). « Je ne supportais plus le rythme effréné du travail pour les magazines, je désirais avoir plus de temps pour réaliser des photographies moins superficielles. J’ai compris ce que je devais faire en lisant la préface du Septième homme (A Seventh Man: Migrant Workers in Europe, 1975), le livre de John Berger et Jean Mohr. Berger souligne le fait que lui et Mohr n’avaient documenté que les expériences de travailleurs immigrés masculins. Il pensait qu’un autre livre devait être consacré aux femmes et à leurs histoires. » « Personne n’avait jamais accordé la moindre attention à la première génération de femmes qui, issues de Turquie, du Maroc, d’Espagne, d’Italie, du Portugal, de Yougoslavie ou de Grèce, avaient migré dans d’autres pays d’Europe pour travailler. J’ai décidé de me concentrer sur les Pays-Bas. Personne ne s’était jamais intéressé à leur situation sur le marché du travail ou à la manière dont elles dépendaient de leurs maris. En vérité, personne n’avait conscience de leur existence parce qu’on les voyait à peine. Elles restaient enfermées dans leurs chambres et n’étaient pas autorisées à grand-chose. Je les ai un peu fait sortir de l’ombre avec ce livre, et j’en suis fière. Je les ai photographiées chez elles, au travail, pendant des fêtes. La plupart des femmes dont j’ai réalisé le portrait étaient d’origine campagnarde, elles avaient suivi leur mari et se retrouvaient du jour au lendemain cloîtrées dans un petit appartement au troisième étage d’un immeuble. J’ai aussi photographié des femmes célibataires venues d’elles-mêmes aux Pays-Bas pour trouver du travail. » « Il existait beaucoup de centres sociaux destinés aux hommes immigrés, et l’un de ces centres proposait des cours de couture pour leurs épouses. Ils m’ont mis en contact avec elles. À partir de là, les choses se sont enchaînées : je réalisais le portrait d’une femme puis je continuais avec la tante, la soeur ou une amie. » « Les hommes musulmans ne permettaient pas que leurs épouses soient montrées chez elles dans des activités “ordinaires”. Ils voulaient des portraits “en bonne et due forme”. Mais au final, je me suis aussi débrouillée pour prendre des images plus spontanées, où je sentais que j’avais réussi à me rapprocher des femmes. La combinaison des deux a d’ailleurs bien fonctionné. » « Le livre a été publié par une maison d’édition féministe d’Amsterdam nommée Sara. Malgré tout, je me sentais en désaccord avec le mouvement des femmes aux Pays-Bas, j’avais le sentiment qu’elles ne faisaient rien pour sensibiliser à la situation des migrantes. Sans être une passionnée de politique, une fois le sujet trouvé, j’ai profondément senti le besoin de représenter à ma façon ces femmes invisibles. Le livre a été un succès, dans le sens où il a déclenché différentes initiatives. Il a eu de l’effet. Des offres de cours de néerlandais ont été créées. Les voisins de ces femmes se sont mis à aller vers elles, certaines ont pu sortir de leur isolement. Les médias en ont parlé. » Cette série marque l’engagement documentaire de Bertien van Manen et pose les bases de son style et de sa démarche : photographier au plus près, avec empathie, des communautés relativement fermées. Dates26 Juin 2025 10 h 00 min - 12 Octobre 2025 15 h 30 min(GMT+00:00) LieuCentre d'art GwinZegal4 rue Auguste Pavie 22200 GuingampOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Galerie - La chambre claire3, rue Voltaire 29100 Douarnenez sam05jul(jul 5)10 h 30 minsam06sep(sep 6)19 h 00 minPentti SammallahtiPhotographiesGalerie - La chambre claire, 3, rue Voltaire 29100 Douarnenez Détail de l'événementNous sommes très heureux d’exposer à La chambre claire Galerie de Douarnenez une trentaine de photographies de Pentti Sammallahti, ce photographe merveilleux de délicatesse, de poésie, d’humour, d’humanité… et, comme Détail de l'événement Nous sommes très heureux d’exposer à La chambre claire Galerie de Douarnenez une trentaine de photographies de Pentti Sammallahti, ce photographe merveilleux de délicatesse, de poésie, d’humour, d’humanité… et, comme une évidence, internationalement reconnu. Les trente photographies proposées ont été choisies dans toute son oeuvre, du paysage épuré à l’animal malicieux ou à l’humain amoureux. Henri Cartier Bresson ne s’était pas trompé, qui avait acquis une de ses photographies pour l’inclure parmi les cent destinées à l’inauguration de sa fondation en 2003. Cette exposition, réalisée en partenariat avec la galerie Camera Obscura (Paris) se tiendra du 5 juillet au 6 septembre 2025. « Parce que ses photographies sont drôles, émouvantes, silencieuses sans effroi, Pentti Sammallahti nous sauve de la délectation morose et du dégoût pour l’époque. Peut-être aussi parce que l’artiste finlandais s’intéresse davantage à l’atemporalité et à la dimension du sacré dans les situations apparemment les plus anodines qu’aux fissures de terreurs quotidiennes. La nature n’est pas encore un tombeau, les animaux fraternisent, on a le droit à l’innocence.» Extrait du site « l’intervalle » de Fabien Ribery Les photographies de Pentti Sammallahti empreintes d’empathie et de douceur, non dénuées d’humour, nous régalent par la qualité des tirages dont il ne laisse à personne le soin d’en révéler les nuances et la palette des gris. Par ses cadrages, l’espièglerie des oiseaux ne lui échappe pas, la tendresse de l’animal respire, l’humanité n’est pas en reste. La chambre claire Galerie Pentti Sammallahti est né en 1950 à Helsinki dans une famille d’artisan (Son père était orfèvre). Il est le petit fils de la photographe Hildur Larsson, d’origine suédoise. Dès son adolescence, il commence à pratiquer avec passion la photographie et le tirage. Il rejoint le Camera Club d’Helsinki à 14 ans. Étudie l’histoire de l’art, la musicologie et les mathématiques à l’université, mais n’obtient aucun diplôme. Parallèlement, il commence à travailler pour de petits périodiques culturels et s’occupe du laboratoire du photographe Matti A. Pitkänen. Sa première exposition personnelle a lieu en 1971. Pacifiste, il refuse de faire son service militaire. En 1974, il expose au Musée de la photographie d’Helsinki et commence à enseigner (École d’art de Lahti, Université d’art et de design d’Helsinki). La reconnaissance de son travail se confirme en 1975 lorsqu’il reçoit le prix national finlandais de photographie, qu’il obtiendra à nouveau en 1979, 1992 et 2009. En 1991, l’octroi d’une bourse artistique d’état pour une période de 15 ans lui permet de quitter l’enseignement et de se consacrer à son oeuvre. Première exposition en France en 1996 (Institut Finlandais, dans le cadre du Mois de la Photo). Dates5 Juillet 2025 10 h 30 min - 6 Septembre 2025 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuGalerie - La chambre claire3, rue Voltaire 29100 DouarnenezOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Beaucoup d’expositions que nous vous avons présentées en juin se dérouleront également tout l’été, retrouvez nos préconisations : Les nouvelles expos à voir en juin ! Marque-page0
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