L'Invité·e

Carte blanche à François Delebecque : Corpus / La Planche – Une oeuvre assortie

Temps de lecture estimé : 2mins

Pour sa deuxième carte blanche, notre invité de la semaine, le photographe plasticien François Delebecque partage avec nous le texte de sa sœur, Brigitte de Malau, plasticienne culinaire et littéraire autour de sa série « Corpus » tout juste achevée et présentée dans une installation monumentale. Cette imposante structure circulaire est réalisée en bois brulé et l’intérieur est intégralement recouvert de tirages photographiques entreposés en séquence pour dévoiler une chorégraphie en noir et blanc…

Que d’un art délicat les pièces assorties
N’y forment qu’un seul tout de diverses parties.
Nicolas Boileau fût un poète enchanté par les mythes grecs
après sa déconvenue de la théologie.
Rompu à l’exercice de la satire, ami fidèle de Racine,
il compose l’Art Poétique pour transmettre ses valeurs,
indifférent à la notoriété mais soucieux d’éclairer son public.
François Delebecque enseigne l’art de la lumière photographique.
A Rome la statuaire accomplit sur lui, jeune photographe, un effet magistral.
Le monde de la danse y est vivant depuis l’enfance.
Corpus éclaire toute sa thématique, il tournait autour d’elle.
La maturité lui offre de se commander une oeuvre
où assortir le féminin et le masculin
sans déroger à sa règle poétique intime.
Une planche lui offre l’appui, le support, l’aide et la matière d’accroche.
Il l’installe à vue, inutile de composer avec l’artifice : tout est à nu.
Le corps qui jouera en gymnaste, en acrobate,
en anatomie vivante autour, devant, derrière cette planche,
pourra être mâle ou femelle aucune importance et aucune indécence.
L’assortiment au sens noble du terme est trouvé.
Une femme et un homme de même taille s’y donneront la réplique.
Soulever le sujet, atteindre les hauteurs
du symbole de pure admiration plastique sont à l’oeuvre.
Sincérité absolue. Délicatesse oblige.
Une structure ronde constituée des mêmes planches de bois
que celle élue pour les prises de vues, composera le salon privé
où regarder les 192 parties assorties de Corpus.
François propose une intimité échangée avec la personne qui regarde, seule.
Aucun vertige ni sens giratoire.
L’invite suppose de s’y abandonner le temps suspendu de chacun.
Corpus est une construction mobile, transportable, évolutive, organique.
Organisme vivant.
Que d’un art délicat les pièces assorties
N’y forment qu’un seul tout de diverses parties.

Brigitte de Malau
Avril 2022

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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