Mai, 2023

François Passerini

sam06mai(mai 6)14 h 30 minsam10jui(jui 10)18 h 30 minFrançois PasseriniFalaisesArrêt sur l'Image Galerie, 45 Cours du Médoc, 33300 Bordeaux

Détail de l'événement

On entre au moins deux fois dans les photographies de François Passerini. La première avec la mémoire des pièces de Baro d’evel. La seconde avec la vibrance propre à la série Falaises. Qui creuse son sillon dans la matière-même des spectacles. Qui fait oeuvre de métamorphose, depuis la brèche.

C’est une scène bien particulière qui se dresse devant nous : la scène d’une conversation entre des médiums – le théâtre, le cirque, la danse et la photographie ; une conversation aussi entre des artistes – la troupe de Baro d’evel emmenée par son couple d’ascension, Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias, et l’appareil de François Passerini. Pas plus Falaise que Là ne sont ici momifiées en attente d’un souvenir. Le spectacle est vécu comme une énigme à photographier, une énigme qu’il ne faudrait surtout pas résoudre mais bien explorer comme un volume de vies et de sensations, un espace où le noir et blanc de Baro d’evel serait passé aux fusains de la nuit de François. On entre ainsi dans une écriture du corps en morceaux, du corps depuis d’autres points de vue qui tenteraient l’invention de relations plus justes entre humains et non-humains : une écriture du vol, de la plume, du galop, une écriture du pied, du souffle et de la peau.

Et s’il y a une prière cachée dans chacune de ces images, c’est parce que chaque spectacle de Baro d’evel est une promesse guidée par le désir féroce, le désir un peu fou mais nécessaire pour tenter de vivre qu’il y aurait des gestes dont on manque. Les photographies de Falaises nous en révèlent les contours et nous invitent à les prolonger : la douceur qui est une respiration, cette qualité d’amour qui nous brûle au-dehors qui nous brûle au-dedans, voilà devant quoi se tenir, voilà ce qu’on peut continuer. En tremblant, évidemment, en se cachant, pour sûr, et avec maladresse sans doute, mais les yeux dans les yeux de l’expérience de la rencontre.

Barbara Métais-Chastanier

François Passerini est photographe indépendant.
Né en 1978 à Toulouse, il vit et travaille aujourd’hui à Bordeaux.
Après 3 années d’études à l’ETPA où il obtient le grand prix Photographie, il répond à ses premières commandes en 2003 pour la Cie Tabula Rasa et le Théâtre National de Toulouse.
Théâtre, danse, cirque actuel, musique, il réalise depuis différents travaux pour les compagnies de spectacle vivant et acteurs culturels.
Formé au sein de plusieurs studio jusqu’en 2011 (Olivier Minh, Deepix), il travaille également dans le domaine de la communication d’entreprises. Sa pratique est multiple, en extérieur comme en studio.

« Roland Barthes voyait très justement la photographie comme ce « medium bizarre » qui témoigne paradoxalement et émotionnellement de ce qui n’est plus mais qui a été. Plus que la caméra, la photographie peut alors témoigner de la spécificité fragile de la création théâtrale. Elle capte en instants quelques émanations extérieures de la réalité de la représentation, quand tout le reste – la plus grande partie – est voué à disparaître. Et c’est sans doute mieux ainsi. Mais les images de François Passerini, à bien les regarder dans leur grande simplicité, dans les manques et les vides qu’elles créent, dans leur flou, ont souvent pour moi cette grâce de réussir étonnamment à capter cette chose si mystérieuse, si impalpable qui sera capable me rendre dans un effet hallucinatoire la présence de la totalité. Elles portent l’absence. » Sébastien Bournac

Dates

Mai 6 (Samedi) 1 h 30 min - Juin 10 (Samedi) 5 h 30 min(GMT-11:00)

Arrêt sur l'Image Galerie45 Cours du Médoc, 33300 BordeauxOuvert de 14h30 à 18h30 tous les jours sauf le dimanche.