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Pour cette troisième carte blanche sous forme de journal intime, nos invité·es Brodbeck & de Barbuat, poursuivent le déroulé de leur parcours commun artistique. Cette avant dernière partie concerne la période 2015-2020, marquant plus de 10 ans de collaboration. Il est ici question de leur expérience à la Villa Médicis, Académie de France à Rome, leurs nombreuses rencontres vont enrichir leur regard et leur réflexion. Leurs travaux prennent un nouveau tournant avec une photographie plus dépouillée…

La villa Médicis.

En 2016, nous candidatons à la Villa Médicis, Académie de France à Rome. Une résidence d’un an pour des créateurs sélectionnés chaque année (écrivains, compositeurs, musiciens, artistes, photographes, cinéastes, architectes, historiens). Un lieu unique, qui, à l’époque des coupes budgétaires, est à protéger et à chérir comme un symbole car il vient faire rayonner la création contemporaine et l’augmenter. À Rome, notre regard s’enrichit comme rarement auparavant à la rencontre des 12 autres pensionnaires et leurs familles. Chacun dans son monde si spécifique inspirant ses camarades par son approche du travail, ses recherches ou sa personnalité.

Nous arrivons en Italie en ayant amorcé depuis un an un nouveau cycle dans notre travail. Celui d’une photographie plus dépouillée venant questionner sa propre nature. Passés par la forêt Amazonienne, sur les traces de l’anthropologue Philippe Descola, nous rapportons avec nous un ensemble d’éléments de la vie quotidienne d’une tribu Jivaro installée en Équateur. Feuilles, écorces, eau, terre, pierres, nourriture, tissus sont autant d’éléments que nous venons regarder au microscope à la recherche de traces spirituelles. Pour les populations natives d’Amazonie, tous les éléments du vivant et du non-vivant partagent avec nous une même intériorité, une âme similaire (chapitre II).

© Brodbeck & de Barbuat

© Brodbeck & de Barbuat

Réalisant des photographies uniquement avec un capteur numérique, nous tentons de capturer le monde qui nous entoure sans la traduction de l’objectif (chapitre I). Photographiant des cendres d’arbres brulés, nous reconstituons des ciels étoilés inventés (chapitre III). Rephotographiant des images issues des livres d’Histoire ou récoltées sur internet en leurs appliquant une cire épaisse, nous transformons ces photographies en empruntes illusoires venant questionner le regard et le pouvoir des images (chapitre IV).

© Brodbeck & de Barbuat

© Brodbeck & de Barbuat

© Brodbeck & de Barbuat

La rencontre et l’approche de nos amis artistes Mathieu Kleyebe Abonnenc et Olivier Kosta-Thefaine, ainsi que de Chiara Parisi, commissaire de notre exposition à la Villa Médicis, nourrit notre langage dans ce questionnement sur un certain dépouillement des images. Une étude sur la notion de post-photographie prend forme à travers l’abstraction en 4 chapitres : Images of Light and dancing spirits (2014-2018). Durant cette année de travail à Rome, le cadre de vie hors du temps, inspirant mais également rassurant d’un point de vue économique apporte une parenthèse unique dans la vie d’un artiste permettant d’allier l’introspection et la force pour un nouveau départ.

EN CE MOMENT :

mer08nov(nov 8)11 h 00 minven22déc(déc 22)19 h 00 minBRODBECK & DE BARBUATUne histoire parallèleGalerie Papillon, 13 rue Chapon - 75003 Paris

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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