PhotoPortfolio

Affleure, les limites du réel par David Ropars

Temps de lecture estimé : 4mins

Cette semaine, nous avons sélectionné une série réalisée par l’artiste photographe « indisciplinaire », David Ropars. Avec « Affleure« , il choisit de nous transmettre sa vision et sa relation au réel. Ce travail vient d’être exposé à la librairie-galerie Myriagone d’Angers et nous vous proposons de la (re)découvrir et de vous laisser transporter par l’univers énigmatique de David Ropars.
Tous les vendredis nous vous proposons de partager vos séries photographiques, dans notre rubrique ‘Portfolio’ qui vous est consacrée. Vous pouvez nous soumettre vos travaux.

Affleure

Ceci n’est que ma relation au réel.
Je veux parler d’une impossibilité, de ce qui résiste en nous même, se résiste aux autres.
Quels affects persévèrent dans notre être ? 
Poussières d’étoiles « nous sommes le reste de quelque chose qui nous a consumé« *, un substrat d’archives.
* Roberto Juarroz

Corps, bâtiments, paysages soumis au regard, gris diffus et granuleux, visions légèrement floues, comme emportées par le mouvement ou trempées par l’atmosphère, cadrages resserrés et déplacés, nettetés froides produites sur des zones mortes ; les photographies de David ROPARS, tout en naviguant d’une rive à l’autre d’un point de vue formel, semblent tourner autour d’une même idée, ou plutôt d’un sentiment irréductible qui agit comme le feraient des fondations pour un bâtiment. En jouant le rôle de structure. En transmettant dans un sol commun la charge portée par l’ensemble de ces clichés. 
Ce sentiment tenace dont on perçoit la trace dans l’ensemble du travail exposé ici, c’est celui de l’absence, de la griffure dans la trace mémorielle.

Fantômes jamais loin en filigrane, corps détournés de l’objectif captés dans un mouvement perpétuel, un tremblement vital, ciels et océans tendus sur l’horizon du temps, David ROPARS cherche quelque chose qui affleure partout mais dont la quête est impossible. Son appareil se fait relai de la mémoire, aiguillon en forme de tête chercheuse de ce qui perdure, de ce qui s’accroche et de ce qui disparaît. Les prises de vue cherchent des ancrages dans les minutes creuses, tout est suspendu dans un espace qui vibre une dernière fois avant d’être enfoui. Quelque chose remonte du fond de l’existence, de ce qui est quotidiennement mis de côté, trop fugace pour être placé en marqueur sur la frise des grands événements. Nous sommes face à des images ponctionnées quelque part dans l’épaisseur nuageuse des souvenirs avant qu’ils ne se conjuguent au passé.

Ces photographies sont l’émanation d’un univers qui ne cesse de se mouvoir en cherchant inlassablement ce qui fait la vie. Y sont embrassées les bribes de ce qui a été, dans un geste intime de captation qui tente de leur réserver un lieu. Une case où survivre.

– Andéas Lemaire librairie-galerie Myriagone à Angers.

Travailleur artistique indisciplinaire,

« Photographe d’inspiration philosophique, porté par des univers pluriels »*
* Ana Corderot, Fisheye magazine

En plus de photographe, je suis metteur en scène de spectacle vivant. Dans plein de domaines, je suis un autodidacte curieux, ravi d’apprendre, parfois éparpillé, ou disons que les cases et les catégories me semblent souvent des classifications bien étranges.
A travers mes séries je piste le vide laissé, les absences, les traces, afin d’y faire se maintenir des devenirs, des possibles. Dans l’obscurité je fixe le peu de lumière, l’existant qui y demeure encore, dans l’effondré la persistance de ce qui se tient toujours, ne vacille pas complètement, résiste.
Je considère mon travail de photographe et metteur en scène assez proche. Dans les deux actes j’invente un cadre, un espace, pour venir interroger les places que nous occupons.

https://www.davidropars.com/


Vous êtes photographes et vous souhaitez donner de la visibilité et de la résonance à votre travail ? Notre rubrique Portfolio vous est consacrée !

Comment participer ?
Pour soumettre votre travail à la rédaction, il vous suffit d’envoyer à info@9lives-magazine.com

• Une série composée de 10 à 20 images. Vos fichiers doivent être en 72DPI au format JPG avec une taille de 2000 pixels dans la plus grande partie de l’image ;
• Des légendes (s’il y a) ;
• Un texte de présentation de votre série (pas de format maximum ou minimum) ;
• Une courte biographie avec les coordonnées que vous souhaitez rendre public (site web, email, réseaux sociaux…)

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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