L'Invité·e

Carte blanche à Emmanuelle de l’Ecotais : Soutenir la scène photographique française

Temps de lecture estimé : 3mins

Pour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invitée de la semaine – la directrice de Photo Days – Emmanuelle de l’Ecotais, attire notre attention sur le manque de visibilité de la scène photographique française, mais du manque de soutien également. Dans cette tribune qu’elle partage avec nous, il est question d’une prise de conscience pour changer drastiquement nos (mauvaises) habitudes afin de mettre en lumière la photographie française sur notre territoire mais aussi à l’étranger !

On ne le répètera jamais assez : il faut soutenir nos artistes, en France comme à l’étranger. Cela passe par des commandes évidemment, mais aussi des aides à la production, des acquisitions, des expositions itinérantes, des publications internationales… Cela passe aussi par des actions : recevoir les artistes, les conseiller, les guider. Pendant longtemps au Musée d’Art moderne, j’ai réservé tous mes jeudis après-midi à des « lectures de portfolio ». Je prenais le temps (minimum une heure) pour échanger réellement avec eux. Je considérais que cela faisait partie de ma mission. Aujourd’hui, les lectures de portfolio sont payantes partout, et les conservateurs reçoivent rarement les photographes…

Les institutions françaises sont souvent critiquées pour leur manque de soutien aux artistes français, et il est vrai qu’en matière de photographie en tout cas, il faut chercher les grandes expositions dédiées à la scène française… On pourrait pourtant assez facilement organiser tous les dix ans une exposition sur la jeune génération. On pourrait aussi rendre hommage plus naturellement et plus fréquemment à nos grands photographes, sans attendre leur disparition. Il faut saluer à ce titre l’exposition Sarah Moon en ce moment au MAM. Mais pourquoi, quand Sabine Weiss ou Lucien Hervé sont exposés par le Jeu de Paume, c’est uniquement au Château de Tours et pas à Paris ? Et qui rendra hommage à Frank Horvat cette année ?

Les galeries font également un travail formidable, notamment toutes celles qui ont des partenariats ou des antennes à l’étranger ; et on attend avec impatience le retour des foires internationales. Parallèlement, on est en droit d’espérer des conservateurs français expatriés à l’étranger qu’ils saisissent cette opportunité pour valoriser la scène française. Afin de favoriser les échanges internationaux, on pourrait d’ailleurs mettre en place une sorte de programme Erasmus pour les équipes scientifiques des institutions…

Les visuels présentés ici sont issus de l’exposition « Une certaine scène française » présentée à la Galerie Clémentine de la Ferronnière, dans le cadre de Photo Days.

sam28nov(nov 28)11 h 00 min2021sam30jan(jan 30)19 h 00 minUne certaine scène françaiseExposition collectiveGalerie Clémentine de la Féronnière, 51 Rue Saint-Louis en l'Île, 75004 Paris

La Rédaction
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