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Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsLe Champ des Impossibles.03, dont la thématique centrale est l’arbre, se déroule jusqu’au 12 juin 2022. Chaque jour, nous vous proposons le portrait d’un artiste du Parcours Art & Patrimoine en Perche .03 rédigé par Emmanuel Berck. Aujourd’hui on retrouve Salomé Fauc, une dessinatrice travaillant à l’encre sur de très grands formats. Exposition In Situ © Olivier Steigel Avec une grande installation à l’Église de Courcerault, produite grâce au mécénat du Fonds Régnier pour la création et une exposition au Manoir de Lormarin, le Parcours met à l’honneur cette jeune artiste française. Née en 1993, diplômée des Beaux-arts de Lyon, Salomé Fauc cultive plusieurs passions : les arts décoratifs, l’architecture, l’histoire de l’art et le végétal sous toutes ses formes. Quand le dessin devient écriture Salomé Fauc, Ombre portée, encre de Chine et fusain sur murs, La Chapelle, Uzès, 2021 Salomé Fauc, Ombre portée, encre de Chine et fusain sur murs, La Chapelle, Uzès, 2021 Dans le travail de cette jeune artiste, le motif végétal passe du rang de décor à celui de sujet principal, dans une démarche volontairement à contre-courant de l’enseignement qu’elle reçu. « Aux Beaux-Arts, on vous ordonne « d’oublier le beau »… ». Selon une citation de Christine Buci-Glucksmann, une philosophe française spécialisée dans l’esthétique, « l’ornement est un crime pour Adolf Loos, car il est trop oriental, trop féminin et trop primitif ». La démarche de Salomé prend à l’évidence le contre-pied du point de vue de l’architecte autrichien (Adolf Loos étant un adepte d’un style épuré). Avec elle, le motif floral ou végétal devient une sorte de marqueur féministe et, déployé en très grand format, il sort du cadre de la toile pour conquérir les murs, les sols et les fenêtres. Au-delà de l’échelle, la temporalité, la luxuriance et l’implication du corps sont d’autres éléments centraux de sa démarche artistique. Mêlant la technique d’un dessin « all over »* et l’installation-performance, son objectif est l’immersion, à la fois pour l’artiste et le visiteur : « J’aime le fourmillement de détails, l’explosion de motifs, l’envahissement, le foisonnement. Les trois pièces conçues lors de ma résidence au Champ des Impossibles en mars 2022 ont été réalisées sur des morceaux de papier polyester (une sorte de papier calque) que j’assemble pour aboutir à un grand format. L’idée est de les présenter debout, accrochées par en-haut, à la manière de vitraux. Le dessin est tracé au feutre, sur le sol, puis je remplis avec de l’encre de Chine, toujours en monochrome, même si le fond est coloré dans un bleu-vert rappelant le vitrail. L’Église Saint-Pierre de Courcerault qui héberge mon travail se prête particulièrement bien à l’exercice : remplie de peintures et fresques réalisées par le curé de la paroisse à la fin du XIXe siècle, elle contient également de magnifiques vitraux. » Si Salomé Fauc travaille principalement à l’encre de Chine, qu’elle applique soit au feutre, soit au pinceau, elle ne rechigne pas à utiliser parfois le fusain ou la feuille d’or. Elle cherche surtout à travailler l’intensité des noirs et leur brillance engage le spectateur à tourner autour de l’œuvre pour en découvrir toute la profondeur. Le dessin se transforme en écriture, avec une puissance d’abstraction et un foisonnement qui rappelle les motifs de l’Art Nouveau. La résidence de l’artiste d’un mois à Perche-en-Nocé pour la réalisation de son installation a été rendue possible grâce au Fonds Régnier pour la Création qui soutient les créateurs émergents. « La première semaine, je me suis surtout baladée dans la campagne autour de Nocé pour trouver des motifs et sources d’inspiration. Je suis personnellement très engagée dans l’écologie, le cœur de mon travail est centré sur le retour à la nature et bien sûr la réhabilitation du motif végétal, souvent déconsidéré, car trop commun. Le Perche se prête parfaitement à cette quête ». Salomé Fauc, Ombre portée, encre de Chine et fusain sur murs, La Chapelle, Uzès, 2021 L’église de Courcerault, où est exposé le fruit de ce travail, dans le cadre d’un partenariat avec l’association Patrimoine Courcerault, est un écrin patrimonial de toute beauté, dont le décor entre en résonance avec les œuvres de Salomé Fauc, pour le plus grand plaisir du visiteur qui sera autant étonné par les dessins contemporains que les arabesques et peintures anciennes. En parallèle, son exposition personnelle au Manoir de Lormarin, où elle est invitée par Alban Cristin, propriétaire des lieux, permet de découvrir d’autres dessins de différentes dimensions, du mural au format traditionnel. Salomé Fauc a remporté le Prix Fénéon pour l’Art Contemporain (Paris) en 2021 et le Prix Canson Art School section Façade (Paris) en 2015. Elle a participé à plusieurs résidences d’artistes, notamment à Château-Thierry en 2019 (Silo U1), au Musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine en 2020, et à la Chapelle d’Uzes en 2021, ainsi qu’à de nombreuses expositions dans le cadre de ces résidences ou d’autres programmes culturels. Les trois œuvres monumentales (dont une de très grand format : plus de 5 m de haut), réalisées lors de la résidence sont exposées dans le cadre du parcours Art et Patrimoine du Champ des Impossibles.03, jusqu’au 12 juin 2022, à l’Église de Courcerault ouverte les samedis et dimanches de 14h à 18h30, ainsi qu’un bel ensemble de dessins au Manoir de Lormarin, ouvert du jeudi au dimanche de 14h00 à 19h00. Plus d’information : www.lechampdesimpossibles.com INFORMATIONS PRATIQUES Moulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé sam07mai(mai 7)10 h 00 mindim12jui(jui 12)18 h 00 minLe Champ des ImpossiblesParcours Art et Patrimoine en Perche .03Moulin Blanchard, 11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Détail de l'événementL’édition 2022 alimente le perche sud d’un souffle contemporain en investissant des lieux d’exception choisis en dialogue avec les oeuvres présentées. le parcours irrigue 70 km de vallons, à partir Détail de l'événement L’édition 2022 alimente le perche sud d’un souffle contemporain en investissant des lieux d’exception choisis en dialogue avec les oeuvres présentées. le parcours irrigue 70 km de vallons, à partir de son épicentre le Moulin Blanchard et la commune de Perche-en-Nocé pour s’élargir à d’autres communes avoisinantes de la CDC Coeur de perche, St Cyr la Rosière et cour Maugis sur Huisne. La capitale du perche, Nogent-le-Rotrou ouvre pour la première fois quelques-uns de ses lieux secrets. D’une douzaine de lieux en 2019 à 14 en 2021, ce sont 17 sites, patrimoniaux pour la plupart qui ouvrent leurs portes pour cette 3ème édition. dans les villages, églises, belles demeures et galeries s’ouvrent au public les week-ends, tandis que des institutions comme l’ecomusée du perche et le parc naturel régional du perche seront ouvertes en semaine, permettant aux visiteurs de découvrir l’ensemble du parcours sur deux à trois jours. Les expositions offrent une belle représentativité de la scène française, donnent à voir les travaux réalisés par les artistes en résidence et ceux d’autres auteur(e)s vivants sur ce territoire riche en créateurs. au total 32 artistes sont présentés pour la plupart à travers une exposition personnelle ou une installation in-situ tandis que le jardin du Moulin Blanchard commence à s’orner de quelques sculptures monumentales. Le fil conducteur de cette troisième édition est l’arbre. Thème fédérateur, il traverse l’humanité, abreuve la littérature et l’histoire de l’art. il est au centre de nos préoccupations environnementales, qu’il soit sujet, matière première, cosa mentale ou au coeur des débats citoyens, il étaye des démarches artistiques qui répondent par leur diversité à la volonté d’ouverture de la commissaire générale. Christine Ollier propose à travers cette trame un large panel d’expressions contemporaines en faisant résonner création et lieu d’exposition. enfin ce beau thème, s’il est de toute actualité, il rend aussi hommage au perche, territoire ancestral aux vastes étendues forestières et dont le sens éponyme signifierait “grande forêt”. LE CHAMP DES IMPOSSIBLES.03 PARCOURS ART ET PATRIMOINE EN PERCHE 2022 L’ensemble des expositions démontre de la diversité des expressions et des contenus que peuvent susciter une telle thématique. La photographie est au coeur du festival et représente plus de 50% des expositions avec des écritures fort différentes les unes des autres. Certaines forment des odes végétales aux quatre saisons avec des portraits d’arbres séculaires sublimés par l’usage de la chambre presque aussi ancestral – Chritian Vallée et Philippe Grunchec. D’autres se réapproprient des techniques anciennes, les transposent pour offrir de nouveaux regards – Anaïs Boudot, Philippe Durand. Deux plasticiennes ont mis au point des écritures inédites : Raphaëlle Peria redessine sur la surface du tirage au scalpel tandis que Lisa Sartorio exprime les écorchures de l’histoire et du temps à travers un travail aux frontières de la photographie, du volume et de l’installation. D’autres photographes fleurtent avec les mythologies intérieures – Israel Ariño, Sandra Städeli. L’inventaire des typologies forestières à travers le monde de Laurent Monlaü évoque ce qu’il reste de la majesté de nos paradis perdus tandis qu’Andréa Mantovani raconte à travers une série documentaire – fiction l’épopée des dernières forêts primaires de l’est de l’Europe et la lutte de ceux qui se battent pour leur sauvegarde. D’autres photographes ont oeuvré sur le territoire du Perche. Patrick Bard a pénétré les taillis de la forêt plantée de milliers d’arbres par l’artiste et architecte autrichien F. Hundertwasser, site secret où il avait implanté une colonie d’artistes dans les années 60-90. Lors de sa résidence au long cours à Perche-en-Nocé Grégoire Eloy du collectif Tendance Floue, a exploré une parcelle de forêt toute proche et les êtres qui l’habitent, ou, la transforment. Il a conçu une installation documentaire à partir de l’expérience qu’il a partagé avec son complice Marc-Emmanuel Berville constructeur d’une cabane clandestine cachée parmi les arbres. Lors de ses divers séjours en 2021, le photographe Adrien Boyer a porté son regard sur le territoire percheron et ses paysages au fil des saisons. Cet ample travail documentaire est l’occasion d’un beau parcours en extérieur dans le Parc du Manoir de Courboyer qui durera tout l’été. Cette résidence a fait l’objet d’un carnet à même titre que 6 autres à paraitre en avril Chez Filigranes en coédition avec Art Culture & Co sur les artistes Grégoire Eloy, Enzo Mianes, Loïc Pantaly, Catherine Poncin, Lisa Sartorio et Edouard Wolton en conversation avec des auteurs aussi divers que Marc-Emmanuel Berville, Emmanuel Berck, Christian Michel, Christian Gattinoni, Selma Bella Zarhloul et Youry Timsit. En dessin, il fut difficile de sélectionner tant il y a pléthores de pratiques. Pour n’en montrer que quelques-unes ont été privilégiées : les dessins au graphite de Mathieu Maignan, invité par le Manoir de Lormarin, qui donne à voir de grands portraits en pied subtilement stylisés par le trait et les surfaces au noir ; les aquarelles inédites de Thierry Bronchart qui esquisse précieusement des motifs auxquels il confère une autonomie plastique inattendue. Entre sculpture et dessin les arbres tranchés et les racines trouvées d‘Enzo Mianes réactivent le corps et l’histoire qui y est inscrite. En complément, La délicatesse des dessins en broderie de Frédérique Petit dialogue avec les fresques de la précieuse église de St Jean La Forêt. Ailleurs, l’installation de grandes aquarelles conçues par la jeune Salomé Fauc résonnera avec la richesse décorative de l’église de Courcerault grâce au soutien du Fonds Regnier pour la création. En peinture, même si le sujet est plus rare chez nos contemporains Gaël Davrinche, Edouard Wolton, Ashley Ashford-Brown relèvent le défi et peignent des univers où le végétal forme le trait et porte haut la couleur. Quant aux céramistes Manoli Gonzales et Murielle Joubert, elles usent de la délicatesse du biscuit pour conserver la trace des écorces ou des feuilles. La vidéo est également présente dans ce parcours d’art contemporain grâce aux films de Marcel Dinahet et de Jean-Claude Ruggirello. Enfin des sculpteurs-installateurs présentent des volumes à partir de l’arbre lui-même comme Martin Monchicourt et Sylvain Ristori. L’arbre de S. Ristori, également financé grâce au Fonds Régnier pour la Création, est placé de façon pérenne dans le jardin de sculptures du Moulin Blanchard, qui sera ouvert jusqu’en septembre pour un 1er petit parcours. Cette oeuvre monumentale voisine le Belvédère de Rico D’Ascia et d’Antoine Lauvaux mis en place en 2021 et animé des siestes sonores d’Anne Pastor et The Wholly of Holies de Téo Bétin présentée à 2019 et réinstallée au printemps dans ce futur parc tandis que la grande cour accueille les oeuvres offertes par Frédérique Petit et Pierre Tual et qu’enfin les images de Patrick Bard habitent le petit verger. 9 Lives magazine est partenaire de l’événement. DatesMai 7 (Samedi) 21 h 00 min - Juin 12 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00) LieuMoulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Get Directions CalendrierGoogleCal Les samedis et dimanches de 14h00 à 19h00 Entrée 10 euros pour les 17 sites d’expositions du Parcours – tarifs réduits (5 euros) et gratuité jusqu’à 18 ans Favori1
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