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Portrait de Rosângela Rennó, 2020 © Gabriela Massote

Pour son 5ème anniversaire, le Prix Women In Motion récompensera la photographe brésilienne Rosângela Rennó à l’occasion de la première soirée au théâtre antique à Arles, le 4 juillet prochain. Une exposition lui sera d’ailleurs consacrée dans le cadre de la programmation des Rencontres d’Arles, une monographie déployée à la Mécanique Générale. Chaque année, ce prix met en lumière la créativité et la singularité d’une femme photographe qui contribue, à travers son travail, à transformer notre vision du monde.

Dans le cadre de la 54ème édition du festival des Rencontres d’Arles, l’exposition monographique de la lauréate du Prix Women In Motion 2023, la photographe brésilienne photographe Rosângela Rennó, sera présentée à la Mécanique Générale. L’occasion pour le public de découvrir pour la première fois, une telle exposition de son œuvre en France. Il y a 10 ans, elle recevait le prix du Livre Historique pour son ouvrage autour des photos volées de la Bibliothèque Nationale de Rio de Janeiro.

Rosângela Rennó.
Sans titre (famille drama queen), série Noces,
médias mixtes, 2017.
Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
©: Gabriela Carrera.

Intéressée dans toute son œuvre par « la manière dont le système tente d’effacer ou manipuler les liens avec le passé », la photographe s’approprie et transforme le matériel photographique d’archive en installation ou en livre photographique. Son travail est une investigation systématique du temps, de l’oubli ainsi que des changements sociaux et psychologiques qui affectent la mémoire. Le Prix Women In Motion pour la photographie – soutenu par Kering – qui salue chaque année depuis 2019 la carrière d’une photographe, est accompagné d’une dotation pour l’acquisition d’œuvres de l’artiste lauréate pour la collection des Rencontres d’Arles. Il a précédemment été décerné à Susan Meiselas en 2019, Sabine Weiss en 2020, Liz Johnson Artur en 2021 et Babette Mangolte en 2022.

Rosângela Rennó est né en 1962 à Belo Horizonte, au Brésil. Elle vit et travaille à Rio de Janeiro. Son travail sur les photographies, les objets et les installations se caractérise par l’investigation de différentes politiques de la représentation et de l’absorption photographique, et des relations entre mémoire et oubli, en s’appropriant des images de différentes sources, des brocantes et des photos sur Internet aux archives institutionnelles. Des archives photographiques précaires, abandonnées et même des « dossiers morts » l’ont amenée à s’engager à clarifier et à combattre les récits récurrents d’effacement et « d’ignorance structurelle », utilisés comme stratégie d’amnésie historique et d’exclusion d’une grande partie de la population, en particulier au Brésil et dans les pays du Sud. Elle se consacre également à la création de vidéos et de livres d’artistes, toujours dans la même base conceptuelle.

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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