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Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsSi le 8 mars est la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, c’est tout le mois mars qui est devenu au fil des années, une période importante pour le combat des femmes. Frédéric Martin a souhaité donner de la visibilité aux femmes photographes mais également aux éditrices des maisons d’édition. Durant tout le mois de mars, il partagera avec nous des chroniques de livres qui se conjuguent au féminin pluriel. On termine bientôt ce rendez-vous éditorial avec l’ouvrage « Immigrazione violenza dell’anima » (Immigration, violence de l’âme), un projet photographique de Camille Carbonaro publié en 2020 par sa propre maison d’édition, Macaronibook. Fruit d’une résidence effectuée à Berlin en 2017, Immigrazione violenza dell’anima par Camille Carbonaro paru chez Macaronibook (maison d’édition que gère Camille) est un livre d’artiste interrogeant la notion complexe d’étranger, de migrant et de migration. Par ce travail, Camille Carbonaro cherche à mettre en relief ce qu’est, plus largement, vivre, s’intégrer dans un territoire qui est inconnu et donc à découvrir, comprendre et appréhender. Sujet actuel et sujet vaste parce que protéiforme, aux réponses non seulement plurielles, mais aussi changeantes et polysémiques. Une jeune femme, cigarette à la main, perdue dans des pensées que rien ne semble pouvoir troubler : qui est-elle, d’où vient-elle, où vit-elle ? Dans la rue, nous marchons et soudain surgissent les pièces éparses d’un puzzle que personne ne complétera plus. Des mains fines aux doigts immenses posées sur un livre : que cherchent-elles ? Quelle mémoire hante ces pages ? Et aussi des murs et de la neige, les portes d’entrée d’immeubles anonymes, d’autres hommes et d’autres femmes, des territoires à peine esquissés, un monde décomposé, fragmenté que nous explorons peu à peu. Parfois une phrase, en exergue, qui dit « Why do you cut your roots by crossing the border ? (Pourquoi as-tu coupé tes racines en franchissant la frontière ?) ; une autre « We are all foreigner, with the other. » (Nous sommes tous des étrangers avec/pour les autres.) Et, à chaque page de ce livre en forme de fragments reliés les uns aux autres, cette question : qui suis-je quand je ne suis plus chez moi ? Et qu’est ce que chez moi, maintenant ? Comment vais-je faire pour y vivre et m’y sentir bien ? Camille Carbonaro avec Immigrazione violenza dell’anima propose une réflexion qui, par son ancienneté et son actualité, transcende les époques et reste forcément ouverte. Ils furent des milliers, des millions à quitter leurs pays pour chercher, si ce n’est la fortune, au moins une vie meilleure aux XIXème et XXème siècles. Ils partirent aux USA, en Australie, mais parfois bien plus près : n’oublions jamais les italiens, polonais, belges, algériens et tant d’autres qui vinrent reconstruire la France après les deux guerres mondiales. Ils sont maintenant des millions aussi à fuir des guerres sans fins, une pauvreté accablante, les méfaits du changement climatique ; ils sont aussi des millions de nos jours qui partent simplement parce qu’ils veulent travailler ailleurs, dans un autre pays. Mais tous, ces femmes, ces hommes ont eût à souffrir du déracinement. Ils ont dû se réinventer une vie, des habitudes, composer avec un modèle culturel, sociétal qui n’est pas le leur. Et c’est ce que le livre de Camille Carbonaro montre avec la plus parfaite des délicatesses. Composé de petits feuillets, d’inserts, il ressemble à une broderie patiente autour des questions de l’identité, de la reconstruction, de la position d’immigré. Chaque page nous amène dans un territoire morcelé, parfois en friche, comme autant de détours, de boucles de l’âme. Immigrazione violenza dell’anima est un livre multiple, complexe, comme le sont les histoires qu’il évoque. Parce que même si on cherche le mieux, de meilleurs conditions de vie, une sécurité, quelque chose qui rendra l’existence si ce n’est plus sereine, au moins plus douce, il y a toujours cette « violence de l’âme » du titre. Il faut s’habituer à une langue que l’on ne maîtrise pas toujours, des gens que l’on ne connaît pas, des coutumes, des lois, des habitudes qui ne sont pas les nôtres. Et ça bien souvent seul, parce que notre famille, nos proches ne sont pas nécessairement avec nous. C’est toute la force et la beauté de Immigrazione violenza dell’anima de nous amener par touches successives et délicates à appréhender la profondeur et la complexité de ce que les médias englobent sous le terme bien trop vaste et générique de « migrants ». Il n’y a pas des migrants, il y a des humains qui sont de chair et d’os, de doutes, de peines, de joies et d’espoirs. Et derrière chacun d’entre eux se cache quelqu’un qui, fondamentalement, n’aspire qu’à être heureux, mais pour qui l’accession au bonheur passe par des épreuves, un investissement plein de difficultés. Au fond Camille Carbonaro nous invite, à sa manière, à reconsidérer nos préjugés, nos idées préconçues, et à nous interroger sur ce qu’est migrer, partir. Et il semble important que la photographie s’empare de ce sujet. En effet, il y a une nécessité à montrer que ces personnes vivent aussi au cœur de nos espaces et qu’elles existent « vraiment ». L’image va de fait leur donner une visibilité, une réalité que bien souvent les mots peinent trop à retranscrire. Son livre, ses photographies sont donc un plaidoyer à l’altérité et il convient de le prendre avec toute l’humanité dont nous sommes capable pour voir en l’Autre ce qu’il est avant tout : un frère ou une sœur. INFORMATIONS PRATIQUES Immigrazione violenza dell’anima Camille Carbonaro Macaronibook 14×21 cm / 30 pages Sortie : 2020 16€ https://camillecarbonaro.com/books/immigrazione-violenza-dellanima/ Biographie Née à Marseille en 1989, Camille Carbonaro est photographe, artiste visuelle, graphiste et éditrice chez Macaronibook. Elle inscrit résolument son œuvre d’auteure et d’éditrice dans une pensée de la fécondité des migrations et du multiculturalisme, en ne cessant d’interroger la transmission, l’héritage émotionnel et identitaire, la violence de ce qui est tu et de ce qui a été occulté des racines familiales. Camille confronte ses propres photographies aux images vernaculaires jouant avec les archives et le ‘mentir-vrai’ constitutif de la mémoire. Sa pratique est basée sur une approche d’investigation, d’exploration et de fouille : identité, mémoire, généalogie, transmission et immigration sont les thèmes qu’elle questionne depuis quelques années. Le livre-objet est au cœur de sa démarche : elle pense à l’harmonie entre papier, image et impression. Camille a exposé son travail dans des festivals de photographie en France, en Belgique, en Allemagne, en Italie et en Espagne. Elle est finaliste du Prix Levallois 2021, finaliste du Prix Caisse d’Epargne avec L’Image Satellite (Nice) en 2020, lauréate de la Résidence 1+2 en 2018 (Toulouse) et actuellement lauréate de la Masterclass internationale de photographie Reflexions 2.0. Favori5
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