Mai, 2024

Être là

jeu09mai(mai 9)10 h 00 mindim03nov(nov 3)18 h 00 minÊtre làExposition collectiveZONE I, Moulin de la Fontaine, 41100 Thoré-la-Rochette

Détail de l'événement

Quatre documentaires photographiques issus de la grande commande nationale Radioscopie de la France: regards sur un pays traversé par la crise sanitaire financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF.

Quatre photographes, quatre regards, composant quatre récits conjugués au présent pour questionner le territoire. Ils étudient les nouveaux modes de vie, observent les frontières de la norme à la marge, interrogent l’époque et s’aventurent sur le terrain sensible et politique de nos valeurs.
Ils ont pour point commun d’être engagés auprès de personnes, ou de groupes qui ont choisi de vivre leur conviction, de redéfinir les notions de travail et de citoyenneté dans leur quotidien, avec humilité.
Certains ont choisi de s’exclure pendant que d’autres négocient avec un système uniformisé. Certains militent pour réinjecter du vivant dans la terre, redonner vie, pour revendiquer des valeurs humanistes. D’autres ont choisi de se réfugier dans la solitude, de fuir une modernité qui les asphyxie. Et d’autres encore se rassemblent le temps de réunir leurs corps qui leur procurent une raison d’exister.
Ils font des choix, des sacrifices. Ils sont là, tous convaincus d’être au bon endroit. Ils sont unis par le désir de faire autrement, de lutter pour un autre monde.

Les grands séparés / Alexa Brunet

Marie a préféré renoncer à son métier que se faire vacciner contre le covid-19. Ben a décidé de s’installer dans un coin retiré du Cantal afin de subvenir par lui-même à tous ses besoins. François vit sans électricité, sans voiture, sans téléphone et sans montre pour vivre en toute liberté. Tom et Tine vivent dans l’abondance mais vivent sans argent. Gaultier et Marianne ont décidé de suivre l’appel du pape François pour incarner une écologie « intégrale » dans la campagne roannaise.
Tous ont un point commun : être dans le collimateur de la loi d’août 2021 dite « contre le séparatisme ». Leur désir de vivre selon leurs convictions, d’élever leurs enfants loin du « système », de se passer des organisations bancaires et étatiques, se couper des médias conventionnels et fuir les métropoles leur valent des réputations de « complotistes », de « bons sauvages » ou de « marginaux ». Pourtant, ils ne sont ni asociaux, ni dangereux – encore moins inadaptés. Qui sont donc ces hommes et ces femmes que l’État cherche à faire revenir « dans le droit chemin », celui du compte courant, de l’école publique, du smartphone, de la voiture et de la maison à crédit ?

Avec l’écrivain Marion Messina, Alexa Brunet, est partie à leur rencontre afin de comprendre un phénomène ultra-minoritaire qui gagne chaque année un peu plus de terrain dans un pays à bout de souffle et en panne de vitalité.

*

Née en 1977, Alexa Brunet est une photographe française diplômée de l’Art College de Belfast en 1998 et de l’ENSP d’Arles en 2001. Elle réalise, depuis quelques années, des photographies symboliques qui mêlent l’absurde, l’humour et le poétique. A travers des images scénarisées, elle donne à voir son interprétation de sujets de société tels que les pièges de la technologie, l’habitat, les croyances ou les dérives de l’agriculture industrielle.
Alexa Brunet est régulièrement invitée en résidence et elle expose dans des musées et des festivals de photographie. Son travail a reçu de nombreuses distinctions. Elle a publié les ouvrages POST, ex-Yougoslavie, Dystopia et Abrégé des secrets aux éditions le bec en l’air, Habitants Atypiques aux éditions Images en Manoeuvres et En Somme aux éditions Diaphane. Ses images sont diffusées par Pink/ SAIF. Elle vit et travaille en Ardèche.

+ d’infos : www.alexabrunet.fr

Abandon / Cha Gonzalez

Abandon est une série qui étend ses racines jusqu’en 2010 dans un travail réalisé à Beyrouth sur les jeunes et leur rapport à la fête dans un contexte de mémoire traumatique de la guerre. Réflexion au long cours sur le rapport paradoxal entre désir d’extase et pratiques autodestructrices – à travers les fêtes, elle explore nos guerres intérieures, notre besoin de fuir la réalité, de vivre des expériences fortes, de retrouver une chaleur – pour combler un sentiment d’insatisfaction, de frustration sexuelle, de solitude. Parfois aussi de trouver une communauté, un appartenance, une famille, quelque chose qui transcende nos existences en manque de sens.

*
Cha Gonzalez est née le 8 juillet 1985 à Paris. Elle passe son adolescence au Liban où elle réalise ses premières photos. Après le bac, elle rentre à l’École des beaux-arts de Bordeaux. Marquée par les manifestations contre le contrat première embauche (CPE) en 2006, elle se destine à devenir photographe de guerre. Elle poursuit ses études à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris, dont elle sort diplômée en 2010 avec un travail sur les nuits à Beyrouth où elle essaie de parler de la guerre de manière indirecte en photographiant la vie nocturne des jeunes.
Avec Abandon, elle poursuit en France son travail amorcé aux Arts-Déco en prenant en photo les raves, des fêtes dans des lieux squattés et en marge où les fêtards s’abandonnent dans la danse, l’alcool et les drogues. En parallèle, elle travaille en commande pour la presse – d’abord pour le Wall Street Journal, puis pour Libération pour qui elle pige régulièrement depuis 2016. Elle travaille également avec Le Monde, Télérama, Le Temps et Elle, entre autres.

+ d’infos : www.chagonzalez.com

Zones Blanches / Arthur Mercier

L’enfer c’est les ondes.
Pour les personnes électro-hyper-sensibles (EHS), rien de pire que le contact avec les ondes électromagnétiques nécessaires au fonctionnement des téléphones portables, des antennes relais et du wifi. Migraines, dépression, insomnies, crises d’épilepsie voilà à quoi ils s’exposent. Bien qu’ils soient partiellement reconnus par les autorités sanitaires aucune solution ne leur est proposée.
Le seul remède contre ce mal est de fuir loin du réseau.
Jusqu’alors ils tenaient tant qu’ils le pouvaient dans des territoires isolés et non desservis par les opérateurs, mais en 2023 de zones sans réseaux il n’y a plus.
Caravanes en bordure de forêts, couvertures de survie sur les murs et fenêtres, combinaison anti-ondes, vie dans une grotte ou sans électricité, tous les moyens sont bon pour se protéger.
à l’heure où le déploiement de la 5G réveille la question de la possible toxicité des ondes et alors que presque aucune étude n’est menée sur la question, Arthur Mercier vous propose une plongée au cœur de la réalité complexe des ostracisés du numérique.

*
Jeune photographe vivant entre Paris et le Sud-Ouest de la France, Arthur Mercier a un rapport transversal à la création d’images.
Diplômé en études cinématographiques à l’Université de Bordeaux en 2011 puis de Nanterre en 2013, il a passé plus de sept ans à travailler sur les tournages de télévision et de cinéma en tant que cadreur et régisseur avant de se tourner vers la photographie.
Fort du sentiment de cohérence que cela lui apporte, il décide finalement d’en faire sa principale activité. En 2020 il rejoint l’EMI et la formation Reporter photographe – Photojournaliste documentaire pour compléter son apprentissage auprès de Julien Daniel et Guillaume Herbaut.
Grâce à la Bourse Laurent Troude dont il est lauréat en 2021, il réalise sa première série Icare qui se diffuse en festival et au travers d’expositions.

+ d’infos : arthurmercier.fr

Éloge de la lenteur / Olivier Laban-Mattei

« Éloge de la lenteur » raconte la vie des petits paysans français soucieux de notre environnement et de notre santé, décidés à reprendre la main sur leur production afin d’assurer leur fonction nourricière auprès de la population. La dernière crise sanitaire a mis en lumière ces « premières lignes » indispensables à notre sécurité et notre souveraineté alimentaires. À rebours d’un marché mondial nourri à l’importation et l’exportation de denrées standardisées de mauvaise qualité, des paysans développent des initiatives locales destinées à créer des alternatives solides et durables au modèle dominant. Ce travail documentaire dresse un portrait intimiste et humain de ces sentinelles de la terre, garantes d’un monde meilleur.
S’intéresser aux petits paysans, c’est d’abord honorer la mémoire et l’histoire de ces femmes et de ces hommes qui, tout au long des siècles, ont fait vivre le pays, à la sueur de leur front, à l’image de son arrière-grand-père, Charles Battesti, muletier dans un petit village de Corse dont Olivier Laban-Mattei garde un souvenir puissant. S’intéresser aux petits paysans, c’est mettre en lumière celles et ceux qui s’inscrivent dans cette filiation tout en réinventant les techniques agraires pour les adapter aux besoins de notre temps. S’intéresser aux petits paysans, c’est enfin, par extension, penser un manifeste pour une société responsable, plus équilibrée, plus éthique et plus juste, dans le respect de notre environnement, pour le bien des générations futures.

*
Olivier Laban-Mattei est photojournaliste depuis 1999. Après dix années passées à l’AFP à couvrir l’actualité internationale (guerres en Irak, en Géorgie, à Gaza, insurrection en Iran, tremblements de terre à Java et Haïti, cyclone en Birmanie, …), il s’engage, sur des projets au long cours, consacrant l’essentiel de sa réflexion à la question de la déstructuration des sociétés.
Entre 2013 et 2016, il travaille avec l’UNHCR et Solidarités International tandis qu’il poursuit ses collaborations régulières avec la presse française et étrangère. Il réalise en 2019 un film documentaire pour France 3 national, Apnée, sur les traumatismes psychologiques d’une victime de viol. En 2020 et 2021, il mène avec son fils Lisandru Laban-Giuliani, un projet au Groenland sur la société inuite contemporaine. Son travail a été récompensé à de nombreuses reprises, notamment par trois World Press Photo.
Il a publié deux livres, le premier en 2013, Mongols (éditions Les Belles Lettres) et le second, en 2024 (éditions Hemeria), Neige noire.
Il est membre de l’agence MYOP.

+ d’infos : www.myop.fr

Photo © Alexa Brunet / Grande commande photojournalisme

Dates

Mai 9 (Jeudi) 21 h 00 min - Novembre 3 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00)