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Partager Partager L'EditionPhoto Trois mers et quatre terres, un objet proteiforme de Stéphane Charpentier et Damien Daufresne Frédéric Martin3 avril 2024 Temps de lecture estimé : 6minsAvec le film musical Trois mers et quatre terres, Stéphane Charpentier nous entraîne dans un projet protéiforme qui mêle ses photographies, des extraits de film Super 8 de Damien Daufresne, et un accompagnement musical d’Alyssa Moxley (field-recordings, synthétiseur, sound-design) et de Gaspar Claus (violoncelle). Il s’agit bien ici d’un tout où la musique, les sons, la photographie et la vidéo s’intriquent, se croisent. La première (projection avec bande-son jouée live) a eu lieu à Zone I le 9 septembre 2023 pendant le week-end du festival annuel ‘Rencontre Images et Environnement’, Stéphane nous livrant ici un montage de 22 minutes extrait de cette cession d’une durée initiale de 42 minutes. Zone I © Stéphane Charpentier copie Projection © Cloé Harent Projection © Mat Jacob Une ville immense et inconnue. Une enfant. Des visages anonymes, les fumées des cheminées. On quitte le lieu, la folie du monde, on part vers un ailleurs, un horizon lointain où l’eau le ciel et la terre ne forment plus qu’un. La route s’étale, s’étire. Des kilomètres. Des kilomètres et des heures encore des heures. Puis c’est un navire au loin, les îles, la lumière qui blanchit le monde. Les chiens se dressent sur la plage, la fillette est joie, les enfants sont lumière. Musique. Sons. Encore les lancinantes notes du violoncelle. Des synthétiseurs en nappe. Les cris de joie. Et les oiseaux. La mer, les mers, la terre, les terres, des arbres refuges, des arbres jeux, les enfants sont bonheur. On croise des visages, on surprend des rires. Il y a un bonheur qui parcourt les peaux et les âmes. Vingt-deux minutes plus tard, quand le film s’achève, quand la dernière note est jouée, le dernier son entendu, le spectateur reste comme en suspension avec cette impression diffuse d’avoir abordé quelque chose d’essentiel, touché du doigt une sorte d’absolu. Parce qu’avec Trois mers et quatre terres, Stéphane Charpentier et Damien Daufresne, mais aussi Gaspar Claus et Alyssa Moxley nous livrent une œuvre polysémique et envoûtante. D’abord parce qu’on retrouve dans les images de l’un et de l’autre cette sensation de vertige qui traverse leurs œuvres respectives. Prolongement de The Eclipse ou de Undertow, Trois mers et quatre terres est encore et toujours un récit d’humanité, un récit de vie. Stéphane a choisi de plonger dans les archives Super 8 de Damien pour créer ce film, pour parvenir à tisser une narration, en associant les vidéos analogiques et ses photographies argentiques. Projection © Cloé Harent Projection © Vodoje Projection © Cloé Harent Ensuite, parce que les enfants, la jeune fille de l’histoire ici proposée, sont. Tout simplement. Ils ne cherchent pas à exister, ils ne cherchent pas de vérités, ils se contentent de s’offrir aux regards des deux artistes, personnages symboliques habitant le monde. Et partant de là, les espaces dans lesquels ils existent, que ce soit la ville anonyme ou ces mers comme des berceaux d’humanité, deviennent des lieux absolus. Derrière la ville se cache, peut-être, un monstre étrange et inquiétant, Moloch de béton et d’acier qu’il faut quitter pour ne pas se perdre en lui, pour ne pas inexister. Derrière la mer naît un lieu nouveau, un Paradis Terrestre retrouvé, à réinventer. Un Ailleurs. Il y a là la lumière, une mer, deux, trois ; des terres pleines, un monde comme un jardin d’Eden : immense, vide, à appréhender, à s’approprier. Damien, Stéphane, mais aussi les deux musiciens dessinent les contours d’un espace où tout est. Il suffit, simplement, de s’arrêter, de lire les rides à la surface, d’offrir son visage au soleil, à l’eau. Il suffit de vivre. Bien évidemment, le spectateur ne peut que se questionner sur de tels endroits puisque chaque image, chaque morceau de film crée une géographie nouvelle, une poétique des écarts et qu’il n’y a pas de marqueurs. Mais, peu à peu, on abandonne cette idée. Après tout, nous sommes bien ici, il y a des rires, des roulades, des oiseaux dans le ciel. Une étrange liberté retrouvée… C’est le premier matin du monde, le commencement. La grande force de ce travail est qu’il opère un envoûtement. Lentement, pas à pas, instant après instant, note après note, le spectateur se dépouille (et c’est ici, pourtant, la version courte de l’œuvre) de ses croyances, de ses attentes. Il avance, regarde, s’abreuve de ce qu’il voit. Il redevient un instant non pas un enfant mais plutôt quelqu’un de libre et sans préjugés, quelqu’un de joyeux. Il redevient la Nature, le roc, l’arbre penché par les vents ; il pince son nez quand sa tête plonge sous l’eau, il oublie les contingences de la vie. Il naît, enfin, à la poésie. L’œuvre résonne avec sa propre vie, ses propres expériences. Il faut souligner, ici, l’importance poétique du projet. L’opposition entre la ville et la mer, le dépouillement opéré peu à peu dans les images, mais aussi les choix musicaux ou sonores conférent à l’ensemble une sensation d’absolu difficilement exprimable par les mots. © Damien Daufresne Trois mers et quatre terres peut se regarder indéfiniment, comme une boucle musicale et visuelle où le Tout immense nous berce. Mais surtout et avant tout, il se vit, bien plus qu’il ne se raconte ou s’écrit. On retrouve régulièrement cet aspect immersif dans les films de Stéphane Charpentier (que ce soit avec Temps Zero ou dans ses projets personnels), mais une étape semble franchie dans celui-ci. Le seul regret, finalement, que nous pouvons avoir est de ne pas avoir été présents dans cette nuit de fin d’été quelque part vers Thoré-la-Rochette et le seul espoir que nous devons avoir est que le film soit projeté et joué une ou plusieurs autres fois ailleurs ! Avis donc à ceux ou celles qui voudraient recréer la magie encore une fois… https://stephane-charpentier.com/ https://www.damiendaufresne.com/ https://www.alyssa-moxley.com/ https://gasparclaus.com/ https://www.zone-i.org/ Favori1
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