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C’est un tout nouveau rendez-vous international de la photo qui se tiendra du 23 novembre au 3 décembre prochain à Paris, dans le 11ème arrondissement. La jeune équipe de « The Analog Club » organise la première édition de « The Analog Days » dédié à la photographie argentique. Pendant 10 jours, activités diverses et rencontres permettront de faire découvrir ou redécouvrir le médium sous toutes ses formes en s’adressant à un très large public. Nous avons rencontré Léopold Fulconis, son co-fondateur.

© Agathe Berjaut

Bonjour Léopold, pouvez-vous nous présenter « The Analog Days » ?

Nous avons pensé « The Analog Club » comme une immersion dans la photographie argentique. On a voulu créer une expérience assez complète autour de l’argentique avec pour objectif de participer à la diffusion et la conservation de ce médium à travers son inspiration et sa pratique. Nous voulions aussi réunir la communauté de la photographie argentique à Paris, pendant 10 jours. « The Analog Days » c’est un mini festival que nous voulons reproduire chaque année en faisant intervenir plusieurs personnalités allant du photographe au tireur, en passant par le technicien d’appareils et de personnes issus du monde de la photo. Le but est d’attirer, de sensibiliser et d’inclure de nouveaux amateurs et acteurs de ce médium.

Racontez-nous l’origine de ce projet ?

A l’origine « The Analog Club », fondé par Mathis Clamens en 2016, est une communauté internationale autour de la photographie argentique. Pendant des années, nous faisions de la curation photographique sur Instagram et mettions en avant un artiste chaque jour à travers une photographie qui nous inspirait. A partir de 2021, le projet a commencé à évoluer avec l’organisation de diverses expositions et le développement de notre marque et boutique d’appareils. Notre premier produit « The Analog Box » est un kit complet contenant un appareil argentique vintage (nettoyé et révisé) mais aussi des pellicules et une notice de l’argentique pour découvrir la pratique de façon ludique. Notre but est de continuer à développer la partie galerie et boutique avec le lancement de différents produits dédiés à l’argentique. Aujourd’hui, nous sommes quatre et avons tous décidé de quitter nos anciens emplois pour nous lancer dans l’aventure de notre passion commune : l’argentique ! On est soutenus par le 104factory, l’incubateur des jeunes entreprises culturelles et créatives du CENTQUATRE-PARIS.

Rockabilly 82 © Gil Rigoulet

Quels seront les temps forts pendant ces dix jours ?

Il y aura des activités quotidiennes et des événements ponctuels. La soirée de lancement aura lieu le jeudi 23 novembre à partir de 19h, avec l’exposition « Rockabilly 82 » du photographe Gil Rigoulet qui sera exposée pour la première fois à Paris et durant toute la durée de l’événement. On pourra également y voir la scénographie d’Agathe Berjaut, pour le lancement de son fanzine « Fragments » qui sera en vente dans notre « Bookshop » avec une sélection de plus de 25 livres et fanzines venant principalement de photographes issus de notre communauté. Nous proposons aussi une boutique où le public pourra trouver des appareils photo argentiques vintages, nettoyés, révisés ou réparés par des artisans spécialisés dont nous avons financé la formation pendant plus d’un an.

Trois workshops différents sont également prévus chaque jour, sur réservation :
– une initiation gratuite à la photographie argentique pour les débutants, tous les jours à 19h,
– une initiation de 2h à la chambre photographique pour un public plus confirmé,
– un studio-photo à la chambre, où l’on pourra se faire tirer le portrait en famille ou entre amis, avec le photographe Thibaut Piel qui développera la photo sous vos yeux dans son laboratoire installé pour l’occasion.

Dimanche 26 novembre, nous organisons une conférence-rencontre autour de la « Street Photography » avec Gil Rigoulet, qui nous présentera la série que nous exposons et la pratique de cette thématique.
Le samedi 2 décembre, il y aura des lectures de portfolio gratuites avec des experts du monde de la photographie.

C’est la première fois, que nous mettons en place un rendez-vous vraiment complet autour de la photographie argentique. L’objectif étant que les gens puissent découvrir ou redécouvrir la photographie argentique sous différentes manières. C’est vraiment la voie qu’on veut suivre avec « The Analog Club ».

Rockabilly 82 © Gil Rigoulet

Quel type de public attendez-vous ?

Notre but est de rassembler la communauté argentique et ceux qui s’intéressent à la photographie.
Les jeunes tentés de découvrir ce médium pourront apprendre à pratiquer par le biais de nos initiations ou workshops. Les amateurs de l’esthétique argentique et du vintage découvriront une sélection de tirages et de livres photographiques. Les photographes auront l’opportunité de présenter leurs travaux à des experts lors de lectures de portfolios gratuites, pourront se former à la chambre photographique. L’exposition et le studio de portrait seront une expérience pour tous.
Nous souhaitons vraiment créer un espace de rencontre où les photographes, toutes générations confondues, et les passionnés pourront échanger et s’inspirer.

Comment expliquez-vous le grand retour aujourd’hui de la photographie argentique chez les jeunes générations ?

Je pense qu’il y a deux choses, une tendance esthétique autour du vintage – nous le voyons aussi avec le vinyl – et une tendance qui va à contre-courant de la profusion de contenus et de l’hyperactivité du monde d’aujourd’hui.

Il y a un fort besoin d’authenticité et d’expression artistique chez les jeunes générations. On le retrouve dans cette tendance du vintage et dans ce rapport à l’objet avec la photo argentique, son grain particulier, sa matérialité, sa réalité tangible, mais aussi avec les appareils photo que l’on collectionne et qui sont parfois de véritables chefs-d’œuvre mécaniques. Il y a une volonté aussi d’aller à l’encontre des rythmes effrénés que nous dictent les sociétés contemporaines. L’argentique nous impose un temps plus long, plus de lenteur dans l’acte de photographier, un apprentissage à faire les choses avec plus de réflexion, plus de concentration. Et puis, au fur et à mesure que l’on découvre l’argentique, on s’aperçoit que c’est un médium illimité. Ce n’est pas uniquement la prise de vue, c’est aussi le développement de la pellicule et le tirage, avec le papier, qui peuvent faire varier une photo… Ce sont d’innombrables méthodes et processus pour y parvenir, des découvertes et des pratiques artistiques différentes. L’argentique est une sorte de quête.

INFORMATIONS PRATIQUES
The Analog Days
Du jeudi 23 novembre au dimanche 3 décembre 2023
81 rue Saint-Maur
75011 Paris
Vernissage de l’événement le jeudi 23 novembre à 19h
Horaires : ouvert du lundi au mercredi de 12h à 20h du jeudi au samedi de 10h30 à 22h et le dimanche de 10h30 à 20h
Contact : contact@theanalogclub.co – 06 70 61 49 73
Tout public / Entrée libre

PROGRAMME
Retrouvez le programme complet « The Analog Days » : https://bit.ly/3uiLDi8

Instagram : @the.analog.club @the.analog.gallery
En savoir plus : www.theanalogclub.co
Site du photographe Gil Rigoulet : www.gilrigoulet.com

Christine Bréchemier
Après avoir débuté sa carrière professionnelle au service commercial et communication de l’Agence France-Presse (AFP), Christine Bréchemier intègre en 1998, l’école photo expérimentale et le collectif de l’Atelier Réflexe à Montreuil. Photographe pendant plus de 10 ans, elle rejoint en 2012 le comité artistique du festival Circulation(s) dédié à la photographie émergente en Europe. Elle devient attachée de presse indépendante et cofonde IZO Photographie. Responsable de communication, elle collabore depuis avec différents acteurs du monde de la photographie.

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