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Pascal Maitre est né en 1955. Il entame sa carrière de photojournaliste en 1979. Son parcours le propulse au sein de différentes agences à la renommée mondiale comme Gamma, Odissey Images (co-fondateur), Cosmos et aujourd’hui MYOP. Pascal parcourt l’Afrique, du nord au sud, d’est en ouest, une quarantaine de pays au total, mais pas seulement ! Il visite aussi pour ses travaux de commande, l’Asie, le Proche-Orient, etc… L’exposition présentée en ce moment à la Seyne-sur-Mer jusqu’au 5 mai 2024 propose 7 thèmes dont le fil conducteur est l’humain.

Exposition in situ, Pascal Maitre à la Villa Tamaris, La Seyne sur mer © Frédéric Joncour

Exposition in situ, Pascal Maitre à la Villa Tamaris, La Seyne sur mer © Frédéric Joncour

L’Afghanistan

Cette série est la première exposée en entrant dans la Villa. Elle montre le travail réalisé autour du commandant Massoud et de ses combattants. On y retrouve aussi la question de la place des femmes dans la société afghane. On y reconnaît certains de ses clichés parmi les plus emblématiques, des talibans, le commandant Massoud dans les montagnes, un groupe de femmes dans la mosquée Chindawol, etc.

L’Afrique

Dans le volet consacré à l’Afrique, Pascal Maitre nous propose une sélection d’images très colorées, dans tous les sens du terme, comme ce fantastique portrait de l’artiste Julie Djikey, réalisé en République Démocratique du Congo.

Exposition in situ, Pascal Maitre à la Villa Tamaris, La Seyne sur mer © Frédéric Joncour

NIGER 2018, Agadez, école du courant islamique Zala. Ce courant réformiste de retour aux fondamentaux, adhère aux pratiques conservatrices. Ce mouvement a des liens historiques avec le fondateur de Boko Haram, Mohamed Yusuf.
© Pascal Maitre / MYOP

Peuls du Sahel

Certainement, l’une des séries les plus touchantes. Les Peuls du Sahel sont un peuple nomade d’Afrique qui, pour se protéger des persécutions, se tourne, pour certains d’entre eux, vers le djihadisme. C’est dans cette série que j’ai trouvé le portrait le plus bouleversant. Celui d’un jeune homme à la moustache naissante, le regard vide, dont on n’aperçoit rien d’autre que le noir dans ses yeux. Il s’agit d’un jeune Peul nigérien qui travaille dans une mine d’or surnommée Guantanamo, l’endroit où l’on souffre. Son regard absent dit beaucoup de sa souffrance physique certes, mais plus que tout, il renvoie avec force la souffrance d’un enfant qui pourrait être le nôtre et qui sait déjà qu’il n’a plus d’avenir…

Quand l’Afrique s’éclairera !

Vu sous cet angle, et d’un œil d’Européen particulièrement gâté en ce domaine, on n’aurait jamais imaginé à quel point, l’électricité quand elle vous fait défaut, ou pire, quand vous n’en avez pas du tout, peut franchement vous compliquer la vie ! Dans cette salle plongée dans le noir, à l’aide d’un éclairage ténu où vous avez le plus grand mal à lire les légendes des photographies, vous prenez bien la mesure du problème !!! L’Afrique manque (beaucoup) d’électricité alors qu’elle est la principale pourvoyeuse d’énergie à travers le monde pour la fabriquer !

RD Congo, Village de Kafulu Lundalu dans la région du Kwango, ces hommes chargent les camions qui vont transportés les sacs de charbon de bois jusqu’à des dépôts d’où des gros camions les transporteront jusqu’à Kinshasa. © Pascal Maitre / MYOP

Le charbon de bois : l’or noir des pauvres

C’est un désastre écologique et un désastre humain ! Les photographies de Pascal Maitre nous emmènent au Congo, essentiellement sur des sites de fabrication de charbon de bois. Savez-vous que seuls 20% du bois coupé devient du charbon de bois, le reste étant consommé pour… sa carbonisation ! Là aussi, les regards sont durs, perdus, on imagine aisément toutes les questions que se posent ces forçats, des envies certainement d’une vie meilleure, mais où ?

Exposition in situ, Pascal Maitre à la Villa Tamaris, La Seyne sur mer © Frédéric Joncour

Hybris

Dans cette série, Pascal Maitre nous alerte sur les dangers du changement climatique. Vous allez me dire, un de plus qui s’y essaie ! Ce ne sera pas faute de vous l’avoir dit, entendra-t-on peut-être d’ici quelques décennies, mais pour l’instant, la société hésite ! Don’t look up or not ?

Exposition in situ, Pascal Maitre à la Villa Tamaris, La Seyne sur mer © Frédéric Joncour

Congo river © Pascal Maitre / MYOP

Le fleuve Congo, reportage au cœur d’une légende

C’est la dernière salle, celle qui est tout en haut de la Villa Pacha et qui donne la plus belle vue sur la rade de Toulon ! Et c’est une immense pirogue qui vous attend dans le couloir qui fait office d’accueil ! Prêt pour remonter le fleuve Congo sur 1700 km ? Il s’agit d’un montage panoramique réalisé à partir de plus d’une douzaine de photographies. Petit exploit, les photographies ont été prises depuis une pirogue en mouvement. Cette série, même si elle montre une certaine rudesse dans la vie des marins et des passagers, est la plus “légère”. On y découvre la vie de celles et ceux qui naviguent sur le Congo.

Le catalogue de l’exposition
Comme pour chaque exposition, la Villa Pacha édite un petit catalogue. Pour 10€ à peine, vous repartez avec une brochure de belle facture qui couvre l’essentiel de chaque exposition. Celui de Pascal Maitre ne fait pas exception.

https://www.villatamaris.fr/fr/pascal-maitre

INFORMATIONS PRATIQUES

sam03fev(fev 3)9 h 00 mindim05mai(mai 5)18 h 00 minPascal MaitreLorsque la photo raconte le mondeVilla Tamaris, Avenue de la Grande Maison, 83500 La Seyne-sur-Mer


ET AUSSI

sam24fev(fev 24)9 h 00 mindim15sep(sep 15)18 h 00 minMarius BarLe Toulon des années 1900Villa Tamaris, Avenue de la Grande Maison, 83500 La Seyne-sur-Mer

Frédéric Joncour
Frédéric Joncour est né en 1965 à Toulon (Var). Il a pris sa première photographie vers l’âge de six ans et développé ses premiers films à douze au photo-club du village. Il s’est réellement intéressé au noir et blanc à sa majorité et s’est alors formé au Zone Système noir et blanc avec Serge Gal. Il a d’ailleurs écrit et publié un livre sur le sujet en 2018. Photographe freelance depuis 1991, il s’est spécialisé dans la photographie de peinture et a développé un système (« Mire de polarisation », breveté en 1996) qui lui permet de collaborer régulièrement avec des institutions régionales et nationales. Depuis 2018, il est locataire d’un atelier inscrit sur le Parcours des Arts (programme financé par la Communauté Européenne) de la ville d’Hyères. Il y exerce une activité d’auteur et d’artisan d’art autour du medium argentique (natures mortes, portrait, vues d’Hyères, etc.).

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