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Depuis le 19 mars, la BnF accueille le projet monumental d’exposer les lauréat·es de la grande commande photojournalisme lancée en 2021. Une commande historique de 200 photographes contemporains portant leur regard sur un pays traversé par la crise sanitaire. Sur le parvis de la BnF | Site François Mitterand une sélection des images est présentée en résonance à l’exposition. Une image a été la cible de vandalisme, celle d’un portrait d’une drag queen issu du reportage de Gaëlle Matata, « Discriminé·e·s : le besoin de faire communauté ».

© Gaëlle Matata / Grande commande photojournalisme

Se dire qu’en 2024, à Paris, au sein d’une institution culturelle, il est encore possible de vivre de tels actes de vandalisme autour de la communauté queer est vraiment ahurissant ! Sur le parvis, ce sont des dizaines d’images issues des différents sujets produits dans le cadre de la grande commande photojournalisme qui sont exposées en grand format sur les vitres de l’édifice. Les sujets explorés au sein de cette commande sont particulièrement riches et variés. La photographe française Gaëlle Matata a été sélectionnée pour son projet de reportage visant à démontrer l’impact de la pandémie sur les personnes minorisées et les militantes féministes. Elle se présente comme une gouine engagée et c’était naturel pour elle de proposer ce sujet intitulé·e « Discriminé·e·s : le besoin de faire communauté ». Comme elle le décrit dans son synopsis, elle contextualise son sujet post-covid « entre anxiété sociale et souvenirs traumatiques des années SIDA, quelles sont les réminiscences du Covid dans les activités des militant.e.s féministes, pour les droits des homosexuels et pour les activistes fêtards ? »

La BnF a choisi ce portrait de la drag queen Clémence Trü, pour la présenter sur le parvis de la bibliothèque. Un portrait qui porte la citation de la personne photographiée : « Quand on est en drag, on attire forcément l’attention. Mon personnage de drag est devenu en quelque sorte un médium, comme un porte-voix, pour me faire entendre et faire résonner des discours. ». Ce portrait attire l’attention par sa composition, ses couleurs vives et sa beauté… mais il attire également les comportements abjects de ceux ou celles qui gardent une vision très étroite. C’est la seule image qui a été vandalisée, le visage a été arraché laissant paraître encore une partie de la chevelure et l’arrière plan.
Gaëlle Matata avait visé juste en réalisant ce reportage. Il est encore aujourd’hui, en 2024, essentiel de visibiliser toutes les minorités, montrer qu’elles existent et qu’elles sont fières !

© Marie Docher / Grande commande photojournalisme

Demain soir, au Quai de la Photo, la librairie Comète organise une rencontre avec la photographe Marie Docher et Anaïs Oudart aux côtés d’Emmanuelle Hascoët, chargée de mission pour la photographie contemporaine de la BnF autour de la grande commande et la représentation des minorités. Venez nombreux·ses !
En savoir en cliquant ici.

Retrouvez la série « Discriminé·e·s : le besoin de faire communauté » de Gaëlle Matata :
https://commande-photojournalisme.culture.gouv.fr/fr/gaelle-matata-discriminees-le-besoin-de-faire-communaute

INFOS PRATIQUES :

mar19mar(mar 19)9 h 00 mindim23jui(jui 23)20 h 00 minLa France sous leurs yeux200 regards de photographes sur les années 2020BnF - Bibliothèque nationale de France, Quai François Mauriac 75013 Paris

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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