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Partager Partager Temps de lecture estimé : 9minsAu printemps dernier naissait une collection toute particulière, La PODA. Accessibles à toutes et à tous, ces Petites œuvres d’art ont la particularité d’être des tirages en petit format, non signés et non numérotés, directement vendus dans leur petite boite noire faisant office d’encadrement. S’il a fallu plus de dix ans pour que ce projet voit enfin le jour, cette collection rencontre déjà un vif succès. Pour l’occasion, Gilles Coulon, l’un des co-fondateurs de la PODA et photographe du collectif Tendance Floue, nous fait les présentations. Gilles Coulon, photographe.Montreuil 12 février 2022 France © Pascal Aimar Ericka Weidmann : Pouvez-vous nous présenter La PODA et nous raconter comment cette collection est née ? Gilles Coulon : L’idée remonte à une bonne dizaine d’années. C’était aux alentours de 2011/2012, avec le photographe Michel Bousquet nous réfléchissions à présenter la photographie en petit format, à l’époque on ne savait pas encore quelle forme nous voulions lui donner. On se réunissait régulièrement chez moi, à Paris, pour faire émerger un projet, le principe était d’avoir des petites boîtes pour présenter des œuvres. On a abandonné le projet, puis on l’a repris, puis on l’a réabandonné… Jusqu’à ce qu’avec mon épouse, Françoise Holzer-Coulin, nous ayons l’idée que cette boîte, qui est aussi un coffret, devienne le cadre. C’est une sorte de petite caisse américaine. Quand on ouvre ce coffret, on a cette photo que l’on peut installer au mur. Mais il fallait encore quelque chose pour que cette collection prenne vie et c’est notre déménagement à Sète, et l’ouverture d’un atelier ouvert en commun il y a un an et demi avec Patrick Tournebœuf, Sylvie Meunier et Michel Bousquet, que le projet a été remis sur la table. Tous les cinq, on s’est relevé les manches pendant six mois pour lancer la PODA. En avril 2023, on a pu faire une première exposition dans notre atelier pour présenter la PODA, ça a eu beaucoup de succès. Aujourd’hui, la PODA c’est une collection de 500 œuvres avec la participation de 14 photographes. C’est une Petite œuvre d’art et ce qui la distingue d’une grande œuvre d’art, c’est sa taille, mais sinon, le principe reste le même. Ce qui nous intéressait, c’était de rendre cette collection accessible, autant en terme des œuvres représentées qu’en terme de prix. On a lancé le site en avril dernier pour que les gens puissent choisir leur tirage, l’acheter et se faire livrer chez eux. On a travaillé une année sur le prototype test pour arriver à réaliser la PODA dont on rêvait, tant en termes de forme que de fond. E.W. : Comment se déroule la sélection des images et comment choisir les photographes qui vont rentrer dans cette collection ? G.C. : La première sélection a été simple parce que nous avons choisi des photographes avec qui nous avions échangé sur ce projet, des photographes dont on aimait le travail de façon très instinctive. Aujourd’hui, on arrive à une nouvelle étape, on se réunit tous les cinq, parce qu’il y a des avis, des envies contraires, en gardant en tête notre objectif à atteindre. Parce qu’on se rend compte que ce qui intéresse les gens, c’est que l’on propose de « vrais » auteurs, avec une véritable écriture. La PODA ce n’est pas une collection dans laquelle on met des « jolies » images. Depuis le lancement de la PODA, nous sommes énormément sollicités, mais ce qui nous intéresse c’est de trouver des écritures photographiques intéressantes. Ce n’est surtout pas un accès pas cher à la photographie, c’est un accès à des auteurs. Dans ce projet, on rend accessible la possibilité d’avoir un auteur confirmé ou un jeune auteur à découvrir. Il ne faut pas oublier nous ne sommes pas agents de photographes, ni même un collectif de photographes, on ne fait que vendre des petites œuvres d’art, ça ne vient pas en concurrence avec des galeries. La preuve, il y a des photographes qui sont à la PODA et qui sont en galerie, et ce n’est pas antinomique. Malgré les craintes du début, ça fonctionne très bien. PODA à la Librairie du Palais.Arles.FranceJuillet 2024©Patrick Tourneboeuf/Tendance Floue E.W. : En parlant de marché, ces tirages ne sont ni signés, ni numérotés, est-ce que cela ne pose pas de problème aux possibles collectionneurs de savoir qu’une même photographie est vendue à petit prix ? G.C. : Je pense que cette gêne existe, mais on voit que cela développe un nouveau type de collectionneurs, des gens qui n’auraient jamais acheté un tirage en grand format à prix intermédiaire de 3 000 €. Ce n’est pas du tout le même public, les mêmes collectionneurs. Quant aux collectionneurs classiques je dirais, ils peuvent avoir un intérêt de saisir une PODA lorsqu’une œuvre est épuisée et qu’ils n’y ont plus accès. Il ne faut pas se leurrer, on ne joue pas sur le même terrain. Quand quelqu’un achète une œuvre à 49 €, c’est en effet une petite œuvre d’art de par son format et son prix, évidemment, mais cela reste une œuvre ! Si je prends par exemple ma série « White Night », elle est vendue en galerie entre 3 000 et 4 000 €, tu peux l’avoir en PODA pour 45€, c’est la même photographie tirée de la même façon mais on n’est pas du tout sur le même objet, donc le prix diffère. C’est vraiment une façon de rendre possible l’accès aux œuvres et c’est pour cela que j’aime prendre cet exemple. Aujourd’hui on a des gens qui achètent de la photo, qui ne l’avaient jamais fait auparavant ! Plus on multipliera ce type de projets, plus les gens viendront acheter des œuvres parce que c’est un prix accessible, parce qu’ils ont une vraie œuvre dans les mains. Et c’est ça qui m’intéresse. Lors de notre exposition à la galerie Les Filles du calvaire, beaucoup de jeunes sont venus pour en acheter une, deux, voire trois en disant qu’ils étaient heureux d’avoir acheté des œuvres avec des noms connus. Ils ont compris le projet et je suis rassuré car ma grande crainte était que les gens ne comprennent pas. On a mis beaucoup d’énergie pour que la PODA soit belle, on a des gens qui se baladent avec dans leur sac, d’autres les posent ou les accrochent chez eux. Ils s’en saisissent complètement ! E.W. : Où peut-on se procurer les PODA ? Sur le site web, mais j’imagine qu’il est préférable de les « voir » en vrai pour faciliter l’achat ? G.C. : Oui, on peut acheter sur le site, mais évidemment, lorsque les gens les voient en vrai, l’achat est beaucoup plus facile parce qu’ils se rendent réellement compte de ce qu’ils ont entre les mains. Ils peuvent avoir peur de la petitesse de l’œuvre, mais sur le mur on se rend compte que ça marche très bien. Dernièrement, on a organisé une exposition PODA à la galerie Far West à Penmarch dans le Finistère, qui est un très beau lieu dirigé par Françoise Lebeau. Cet été, elle a vendu 250 PODA en moins de deux mois, et ce n’est pas fini, parce qu’elle la prolonge jusqu’à la Toussaint face au succès rencontré par le public. Il y a une vraie intimité qui se crée avec ces œuvres, parce qu’elles sont toutes petites, donc les gens se rapprochent évidemment pour bien voir l’image. Il y a vraiment quelque chose qui se passe à ce moment-là. Quand on les voit, c’est vrai qu’on se dit : « j’en achète une ! ». Et c’est une sensation tout à fait particulière, que les gens qui se rendent aux expositions puissent décrocher l’œuvre, l’acheter et repartir avec, je n’avais jamais vu ça avant ! Pour le site, je pense que ça va prendre un peu plus de temps. Il faut que les gens connaissent, voient les œuvres pour pouvoir ensuite les acheter en ligne. C’est pour cela que les événements sont importants et que nous avons prévu d’en organiser deux ou trois par an. PODAà la galerie des Filles du Calvaire, Paris14 & 15 juin 2024.rue des filles du Calvaire, Paris.France.14.06.2025©Patrick Tournebeouf/Tendance Floue E.W. : Concernant la production des tirages, comment fonctionnez-vous ? Est-ce produit à la demande ? Avez-vous des stocks ? G.C. : On produit à la demande, mais on a quand même un petit stock, c’est-à-dire qu’on a toutes les œuvres en double. On a monté une collaboration avec le laboratoire Picto parce que c’est un partenaire de longue date et on s’assure de la qualité du tirage fourni. On a toujours deux PODA à l’avance sur les commandes, ce qui veut dire que dès qu’une PODA est vendue, on en recommande une autre. Pour les boîtes, on a un stock beaucoup plus important pour ne jamais être en manque, parce que c’est très délicat d’avoir à chaque fois la même production au millimètre près. Plus c’est petit, plus c’est complexe, plus c’est délicat à mettre en cadre. Si on des différences entre les tirages et le format des boites, cela ne fonctionne plus. Et puis pour ne rien faciliter à notre organisation, nous avons aussi huit supports papiers différents, puisque l’on reste dans la même réalisation que les œuvre originales des photographes. Chacun choisit le papier sur lequel il veut tirer. Au dos de chaque PODA, on retrouve le détail du tirage et ça représente un gros travail, parce qu’on en a presque 500 aujourd’hui ! Pour les expositions, cela nécessite d’anticiper un minimum. Car il faut remplacer les PODA qui sont achetées, mais on se sait jamais vraiment à l’avance quelles images vont avoir plus de succès que d’autres. Les photographes de La PODA : Michel Bousquet, Gilles Coulon, Bertrand Desprez, Fatoumata Diabaté, Gabrielle Duplantier, Gilles Favier, Jean-Marc Fiess, Justine Fournier, Marine Lanier, Stéphane Lavoué, Sylvie Meunier, Flore-Aël Surun, Patrick Tourneboeuf et Laure Vasconi. INFOS PRATIQUES PODA – La Petit œuvre d’art 9×12 cm 49€ https://www.poda-photo.com/ Entretien réalisé pour le numéro #373 de Réponses Photo. Favori1
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