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Ne l’oublions pas, c’est bel et bien le Musée d’Orsay qui a joué les précurseurs et a donné le ton en organisant dès 2015 l’exposition “Qui a peur des femmes photographes ?” permettant de rétablir la contribution des femmes au développement du médium. Aujourd’hui, le célèbre musée parisien sort de l’oubli l’œuvre de Céline Laguarde, l’une des figures du premier mouvement artistique de l’histoire de la photographie, le pictorialisme. Les visiteurs ont jusqu’au 12 janvier prochain pour découvrir ces œuvres du passé.

Céline Laguarde (1873-1961)
Stella, 1904. Epreuve pigmentaire 21, 7 x 14, 9 cm
Paris, musée d’Orsay – RF.MO.PHO.2017.4.16
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Céline Laguarde (1873-1961) L’Alcazar de Tolède 1914 Épreuve aux encres grasses 20, 2 x 27, 8 cm Paris, musée d’Orsay RF.MO.PHO.2017.4.134
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

S’il fallait encore une démonstration pour prouver que les femmes, malgré leur reconnaissance de leur vivant, sont effacées de l’histoire, cette nouvelle exposition ressuscite l’œuvre de Céline Laguarde. Les visiteurs pourront découvrir 130 épreuves originales réalisées par des procédés complexes développés à partir de gomme bichromatée ou d’encres grasses. Cette rétrospective est la première consacrée à Céline Laguarde mais aussi la première dédiée à une artiste photographe active en France avant la 1ère Guerre mondiale.

La redécouverte à laquelle invite cette exposition est double : celle d’une personnalité ayant atteint un degré de reconnaissance alors unique et sans précédent en France dans le cas d’une femme photographe, mais aussi, et surtout, celle d’une artiste déjà considérée, de son vivant, parmi les photographes majeurs de son temps. L’ambition première de l’exposition est de révéler une oeuvre d’une qualité, d’une variété et d’une longévité insoupçonnées.

Céline Laguarde (1873-1961)
Les Usines du Boucau 1913 Épreuve aux encres grasses 19, 4 x 28 cm Paris, musée d’Orsay RF.MO.PHO.2017.4.120
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Céline Laguarde (1873-1961)
Portrait de l’entomologiste Fabre Novembre 1913 (tirage entre 1914 et 1921) Épreuve aux encres grasses 26, 6 x 20, 5 cm Paris, musée d’Orsay RF.MO.PHO.2024.1.30
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Réunissant portraits, études de modèles, compositions d’inspiration symboliste et paysages, la sélection – ponctuellement mise en regard avec des photographies de contemporains masculins et féminins – donne également à voir les évolutions et permanences, les influences et dialogues mais aussi l’originalité et les spécificités qui caractérisent l’oeuvre de Céline Laguarde. Fruit de recherches nouvelles, l’exposition est bâtie sur une reconstitution du corpus, de la biographie, de la carrière et de la fortune critique de Céline Laguarde. Cette trajectoire individuelle est replacée dans un triple contexte : celui d’un réseau singulièrement éclectique de sociabilités artistique, littéraire, musicale et scientifique ; celui, régional, national et international, de la photographie d’art ; celui, encore largement méconnu, de la photographie féminine en France au tournant des XIXe et XXe siècles.

INFORMATIONS PRATIQUES

mar24sep(sep 24)9 h 30 min2025dim12jan(jan 12)18 h 00 minCéline LaguardePhotographe (1873-1961)Musée d'Orsay, 1 Rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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