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100 photographes se mobilisent pour la Paix en Artsakh

Temps de lecture estimé : 4mins

Fin septembre, l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, lance une attaque militaire contre le Haut-Karabakh, rebaptisé Artsakh, une province indépendantiste. Dans les années 90, une première guerre déchirant les Arméniens et l’armée azerbaïdjanaise avait fait 30 000 morts. Une trêve négociée en 1994 avait fait cesser les hostilités. Mais depuis plusieurs semaines de nouveaux combats éclatent. Face à cela, l’artiste visuelle Rebecca Topakian a décidé d’organiser une vente de photographies pour venir en aide aux habitants d’Artsakh.

Aurélie Jacquet, André Eskandar, Ivan et Sonia Seraidarian se mobilisent aux côtés de la photographe pour organiser cette vente caritative. Ils sont 100 à avoir répondu présent. Les profits de cette vente iront au Fonds Arménien de France, association française loi de 1901, reconnue d’utilité publique, qui travaille actuellement à envoyer de l’aide humanitaire sous forme de médicaments, soins hospitaliers, logements et transports aux blessés et aux personnes réfugiées du Haut-Karabagh.

© Nazik Armenakyan

Photographes pour la paix en Artsakh est une vente solidaire de tirages d’artistes, limités chacun à 10 exemplaires, dont les profits iront au Fonds Arménien de France pour apporter une aide humanitaire aux populations blessées et déplacées du Haut-Karabagh. La vente se déroule du 27 octobre au 27 novembre inclus. Les tirages seront produits et expédiés après le 27 novembre et leur réception est garantie avant les fêtes de fin d’année.

© Rebecca Topakian

Le 27 septembre 2020, les populations civiles arméniennes du Haut-Karabagh, aussi appelé Artsakh, se sont réveillées au bruit de bombardements menés par l’armée azerbaïdjanaise. Depuis cette date, une guerre sanglante oppose les forces arménienne et du Haut-Karabagh à l’armée azerbaïdjanaise, soutenue par la Turquie et appuyée par des mercenaires étrangers notamment de Syrie.

Le nombre des victimes de cette guerre est estimé à au moins 5000 morts, et 90 000 déplacées (soit 60% de la population). En ce premier mois, des journalistes et le Human Rights Watch ont attesté de nombreux crimes de guerre, y compris le bombardement ciblé d’infrastructures civiles (hôpitaux, écoles, cathédrale), l’usage par l’armée azerbaïdjanaise de bombes à fragmentation interdites par le droit international, la torture, la décapitation et la mutilation des prisonniers de guerre et la diffusion de vidéos de ces actes sur les réseaux sociaux ainsi que l’exécution de prisonniers civils. Les Arméniens et la communauté internationale s’inquiètent d’un nouveau nettoyage ethnique et culturel.

Française, j’ai séjourné à plusieurs reprises en Arménie et y ai vécu quelques mois il y a deux ans. Je suis suspendue à mon téléphone depuis le 27 septembre, attendant chaque minute des nouvelles de mes amis partis au front. Des jeunes gens, étudiants, écrivains, artistes plasticiens, photographes, réalisateurs, qui se retrouvent à prendre part à cette guerre, non pas pour défendre une cause ou une idéologie, mais éviter un nouveau génocide.

Une centaine de photographes sont réuni⸱e⸱s pour attirer l’attention sur ce conflit meurtrier et lever des fonds afin de venir en aide aux populations réfugiées du Haut-Karabagh qui en sont les premières victimes. Quelle que soit la lecture que l’on fait de cette guerre, et en attendant une solution de paix qui tarde hélas à se dessiner, il est nécessaire d’apporter de toute urgence l’aide humanitaire aux 90 000 personnes déplacées qui ont trouvé refuge dans des villes d’Arménie.

– Rebecca Topakian

Accès à la vente jusqu’au 27 novembre 2020
https://photographespourlapaix.bigcartel.com/

© Samuel Gratacap

Participants : Romy Alizée, Nazik Armenakyan, Mathieu Asselin, Vivien Ayroles, Philippe Bazin, François Bellabas, Emmanuelle Blanc, Lucile Boiron, Thomas Boivin, Anaïs Boudot, JC Bourcart, Nolwenn Brod, Anna Broujean, Thibault Brunet, Cécile Burban, Emma Burlet, Guillaume Chamahian, Philippe Chancel, Clément Chapillon, Brice Chatenoud, Dana Cojbuc, Sylvain Couzinet-Jacques, Ilaria Crosta, Amaury Da Cunha, Denis Dailleux, Raphael Dallaporta, Denis Darzacq, Martine Dawson, Stefano De Luigi, Véronique de Viguerie, Mathias Depardon, Rebekka Deubner, Tiane Doan na Champassak, Antoine Doyen, Pierre-Marie Drapeau-Martin, Isabelle Ehrler, David Fathi, Bérangère Fromont, Julien Gester, Vaghinak Ghazaryan, Nicolas Giraud, Jean-Baptiste Grangier, Samuel Gratacap, Alice Guittard, Lea Habourdin, Lola Hakimian, Thomas Hauser, Nicolas Havette, Anahit Hayrapetyan, Jean-Marie Heidinger, Julie Hrncirova, Aurélie Jacquet, Hugo Janody, Thomas Jorion, Valérie Jouve, Alain Keler, Toros Khachatryan, Karen Khachaturov, Laurent Lacotte, Yohanne Lamoulère, Marine Lanier , Céline Levain, Camille Levêque, Elsa Leydier, Julien Lombardi, Robin Lopvet, Jehane Mahmoud, Lea Mandana, Andrea Mantovani, Hakob Manukyan, Stefano Marchionini, Giaime Meloni, Sona Mnatsakanyan, Aurélien Mole, Nina Moore, Leslie Moquin, Marie Moroni, Laura Pannack, Alexis Pazoumian, Prune Phi, Paul Pouvreau, Marie Quéau, Baptiste Rabichon, Louis Cyprien Rials, Marie Rouge, Gilles Saussier, Adrien Selbert, Nelli Shishmanyan, Stéphanie Solinas, Lynn SK, Lore Stessel, Eleonora Strano, Eric Tabuchi, Charles Thiefaine, Rebecca Topakian, Emilie Traverse, Cedric Viollet, Henri Vogt, Cyrille Weiner, Vasantha Yogananthan.

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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