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Partager Partager L'InterviewPhoto Pierre Bessard, l’éditeur qui ne connaît pas la crise Ericka Weidmann10 mai 2021 Temps de lecture estimé : 9minsCombien de maisons d’édition françaises dédiées à la photographie peuvent se vanter de vendre la totalité des exemplaires d’un ouvrage en quelques heures ou en quelques jours ? Les éditions Bessard sont un ovni dans un secteur où la majorité des structures spécialisées rencontrent de plus en plus de difficulté à éditer. On voit de plus en plus d’appels à souscription ou de campagnes de crowdfunding pour diminuer le risque financier, lorsque le photographe ne finance pas lui-même la production d’un ouvrage. Dans ce contexte qui semble s’étendre à l’ensemble des maisons d’édition de photographie, Pierre Bessard semble quant à lui tirer son épingle du jeu… Rencontre avec cet ancien photojournaliste, reconverti en éditeur iconoclaste. Les éditions Bessard célèbrent cette année leurs 10 ans, pouvez-vous nous raconter la genèse de ce projet d’édition photo ? En 2011, lorsque le métier de reporter a commencé à souffrir réellement de l’état de santé déplorable de la presse avec la disparition des commandes et des baisses de salaire drastiques, j’ai senti qu’il fallait que je prenne la tangente. Je ne suis pas devenu éditeur par hasard. Je suis un amoureux des livres depuis toujours et un j’ai commencé à collectionner des tirages photographiques dès que j’ai perçu mes premiers salaires à l’âge de 20 ans… Officiellement, les éditions Bessard sont nées le 18 février 2011, c’est le jour d’anniversaire de Duane Michals, moi je suis du 19. Je n’avais pas de projet précis pour le premier livre. Après un temps de réflexion, le premier ouvrage est sorti en novembre, c’était « Ramadan in Yemen » de Max Pam. J’ai toujours aimé son travail et j’ai un petit regret avec lui, c’est qu’un jour j’ai acheté dans une petite galerie parisienne un tirage de ce photographe australien. J’avais payé une partie et lorsque je suis revenu pour payer le solde et récupéré le tirage, j’ai eu la mauvaise surprise de découvrir que cette galerie avait disparue. Mon tirage s’était donc envolé, et une partie de mon argent avec. J’ai donc décidé de le contacter pour réaliser ce premier livre ! Ramadan in Yemen, Max Pam Quel succès ce premier livre a t-il remporté ? Il se trouve que Martin Parr classe cet ouvrage comme le meilleur livre de l’année dans l’History Photobook. Cette publication déclenche un tsunami ! D’abord un grand nombre d’acheteurs britanniques se précipitent pour acheter le livre, puis en quelques jours, les commandes affluent de partout. Mon second livre, je le consacre à l’artiste Wang Qingsong, là encore Martin Parr le met dans le Chinese Photobook ! Je pense que ça a beaucoup joué dans le succès des éditions, Parr est un véritable influenceur de la photo, j’ai rapidement eu une portée à l’international. Ça a été déterminant. Étendre son marché au-delà des frontières est crucial. J’ai voyagé dans le monde entier, j’ai vécu longtemps en Asie, je connais bien ce territoire. Ainsi éditer Wang Qingsong était logique, par la suite j’ai publié Xu Yong. J’ai fait trois livres avec lui, dont un petit tirage intimiste à 30€ qui en vaut vingt fois plus aujourd’hui. De nombreux titres ont pris de la valeur. Par exemple, le Ren Hang vaut aujourd’hui 1800€. C’est une édition particulière car c’est une couverture thermique, dans un pays où la censure est omniprésente, on devait éviter que les livres soient confisqués par les douanes chinoises. C’est avec le directeur artistique Ramon Pez que nous avons trouvé la solution de la couverture thermique. J’ai d’ailleurs été le premier à avoir travaillé avec lui dans l’édition. Comment expliquez-vous un tel succès ? « Letzte Generation Ost », Kristin Trüb Je suis fier car le succès a été immédiat. Il y a peut-être certains livres qui ont été plus lents à rencontrer le succès, aussi parce que ce sont de jeunes talents. C’est le cas de Kristin Trüb, qui sort tout juste de l’école, mais son projet « Letzte Generation Ost » est vraiment puissant. Quand son livre est sorti, elle était totalement inconnue. Quand on publie un·e photographe débutant·e, c’est l’éditeur qui porte le projet entièrement, avec des photographes plus connus il y a une dynamique qui participe à faire vivre le livre et à le faire connaître. En parlant des femmes photographes, j’ai une amie qui me faisait remarquer que j’ai 40% de femmes photographes dans ma collection Bespoke. Je n’ai pas instauré de quota, mais c’est le résultat. C’est plus difficile de trouver parce qu’elles ont moins de visibilité, il faut aller les chercher. Je les cherche naturellement, c’est comme des lumières, tu es inondé de partout. Mes plus gros succès de cette collection, ce ne sont que des femmes ! Depuis 2, 3 ans, mes livres sont sold out en quelques jours. Je collabore avec Kummer & Herrmann, des designers de livre photo, ils ont d’excellentes idées et une belle énergie, ils ont établi des concepts forts. C’est essentiel dans le succès d’un livre. Je ne fais pas de simple catalogue, le livre ne doit pas juste être des pages qu’on tourne ! Ce qui fait que j’ai une forte reconnaissance par les professionnels des industriels du livre. Odyssey de Stefano de Luigi Par exemple, pour Odyssey de Stefano de Luigi, il y a une carte de la Méditerranée dessinée, pliée et mise à la main dans une pochette cristal. Sur la deuxième page, placés au centre, il y a de petits polaroids. À la fin, il y a un triptyque replié avec un tirage signé dans une enveloppe. Tout est collé à la main et ça coûte cher à faire en Europe ! La différence est là, chaque projet de livre est unique. J’édite à peu d’exemplaires – 500 voire 1000 copies. Il y a quelques exception… Et j’ai des collectionneurs qui peuvent parfois acheter un livre réédité, juste parce que je vais changer la couverture… « Avec le covid et l’annulation des foires, des festivals et des salons… J’ai renforcé mes campagnes d’emailings et de newsletters afin de rester en contact permanent avec les collectionneurs. C’est une communication essentielle pour générer des ventes en moins de 24 heures et rendre ainsi très vite sold out chaque livre publié. Mon objectif est simple : accélérer le processus de vente pour accorder plus de temps à la créativité et lancer de nombreux projets innovants !. » Quel est le budget d’un ouvrage ? Mon budget est illimité. Je ne regarde pas combien ça me coûte, je m’en fous et pourtant mon prix de vente est toujours le même : 75€. Parfois la marge sera très réduite en fonction des livres, mais je ne regarde pas cet aspect là. Ce qui me caractérise, c’est que je ne rentre pas dans une logique économique, car je travaille seul, je n’ai pas de bureau. Je suis un nomade j’ai juste besoin de mon ordinateur et de mon téléphone. Et ça marche ! Par exemple, le livre de Chen Jiagang est celui qui m’a coûté le plus cher à produire. Récemment, je viens de sortir un Duane Michals, il m’a couté cher, normalement j’aurai dû le vendre bien plus que 75€. Mais comme je n’ai pas de distributeur, je peux me le permettre. Je ne fais aucun dépôt en librairie, je ne vends qu’en direct. Et je me permets même de sélectionner les librairies qui vendent mes ouvrages. Je suis très exigeant et je veux que l’on respecte mes auteurs. Imaginez que dans certaines librairies, vous pouvez attendre 2/3 ans pour vous faire payer ! Ce n’est pas possible ! Vous comprenez que l’édition photo française soit en souffrance ? Non honnêtement je ne comprends pas. Car c’est tout le contraire. Ça m’échappe. Je ne demande pas d’argent aux photographes, ni aux institutions, je ne fais pas d’appel à souscription et je ne demande d’aide à personne. Je ne fais aucun concours. Je laisse les médailles aux militaires. Quand j’ai été nominé par Aperture, c’est le photographe qui a fait la demande. Je laisse la liberté aux photographes de participer, mais moi ça ne m’intéresse pas. J’ai un fichier de 2000 collectionneurs identifiés uniques qui achètent mes ouvrages. Ils n’achètent pas tout, mais ils sont fidèles. Ces collectionneurs savent ce qu’il vont trouver dans mes livres. L’impression des photographies se fait à 300 points, c’est quasiment un tirage. J’ai des ouvrages qui ne sont même pas imprimé qu’ils sont déjà tous vendus ! The Idiots Delight, Duane Michals Et avec la crise sanitaire ? Généralement je publie une douzaine d’ouvrages dans l’année, cette année je vais en avoir plus de 20 ! Curieusement avec la crise sanitaire, je n’ai jamais autant vendu. Par contre il y a eu des conséquences c’est vrai. Fedex a doublé ses prix pour les envois aériens. L’ouvrage de Duane Michals, qui est sorti pour son anniversaire en février dernier, tout ce qui est arrivé par avion est parti en une heure. Il n’y avait plus rien, j’ai du l’enlever de mon site, jusqu’à ce que je reçoive le reste par bateau. Chacun de vos livres est accompagné d’un tirage signé et numéroté Je fait ce métier pour me faire plaisir et je veux vraiment faire des objets de qualité, alors oui depuis le début tous mes livres sont accompagnés d’un tirage photo de 500 à 1000 exemplaires. Ensuite j’ai réduit à 30 exemplaires, parfois 100 en fonction des projet pour des éditions de tête. Une fois que les tirages sont réalisés je les envoie chez l’auteur – partout dans le monde – pour qu’il puisse les signer, avant de les recevoir en retour pour les intégrer à l’ouvrage. C’était naturel pour moi de mettre un tirage puisque je suis un collectionneur. Ça coûte plus cher, c’est plus compliqué, mais si on regarde un Liu Bolin ou Bill Hanson qui vend 30.000 à 60.000€ des grands tirages, leur demander de signer des tirages, il faut avoir une sacrée force de persuasion. J’ai eu la chance qu’ils acceptent. En savoir plus : https://editionsbessard.com/ Favori5
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