Carte blanche à Maud Veith (revue FemmesPHOTOgraphes) : La photographie comme lieu de rencontre 2 jours ago
Carte blanche à Kim lan Nguyễn Thị (revue FemmesPHOTOgraphes) : Le vide et ses résonances 3 jours ago
Jeu de Paume, le festival : Interview Jeanne Mercier, commissaire, pour une émancipation des imaginaires ! 4 jours ago
Une journée au Centre Pompidou-Metz : Cerith Wyn Evans, Sud global émancipé et Katharina Grosse 2 jours ago
Centre Pompidou Metz : « Après la fin. Cartes pour un autre avenir » vers un sud global émancipé 4 jours ago
Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsLe Champ des Impossibles.03, dont la thématique centrale est l’arbre, se déroule jusqu’au 12 juin 2022. Chaque jour, nous vous proposons le portrait d’un artiste du Parcours Art & Patrimoine en Perche .03 rédigé par Emmanuel Berck. Aujourd’hui, retrouvons Edouard Wolton, un peintre mêlant techniques picturales variées (notamment le glacis) associe sa peinture à la philosophie pour évoquer et magnifier le paysage. Né en 1986, Edouard Wolton s’est formé aux techniques de peinture et de gravure aux Beaux-Arts de Paris, où il décroche son diplôme en 2010, et à l’UDK (Université des Arts) de Berlin. Si la peinture à l’huile est son mode d’expression favori, il s’intéresse à d’autres techniques, comme la gravure, la sérigraphie, le collage, l’impression sur bois, etc. Pour ces tableaux, il a développé une technique particulière s’inspirant de la gravure polychrome et basée sur l’application à plat de peinture à l’huile et de couches superposées de glacis. Cette pratique du glacis, parfois désignée comme « technique Van Eyck », est apparue au XVe siècle. Elle permet d’obtenir d’intenses graduations lumineuses en travaillant d’abord des fonds colorés avec des pigments presque à l’état pur sur lesquels se superposent plusieurs fines couches de glacis réalisées avec une forte dilution des couleurs. Les rayons lumineux traversent ainsi les couches de glacis, puis se réfléchissent sur le fond avant de parvenir à nos yeux. La couleur émane littéralement. Spectre © Edouard Wolton Sa peinture revisite la tradition du paysage Édouard Wolton travaille, depuis toujours, sur le rapport qu’entretient l’homme avec la nature, et s’intéresse plus particulièrement au paysage, un thème récurrent de l’histoire de l’art. « Je n’ai jamais peint autre chose que des paysages imaginés. Entre 2011 et 2015, j’ai réalisé un travail théorique sur le paysage à travers l’histoire de l’art occidentale, à la fois sous l’angle technique, l’évolution des motifs, et sur le plan philosophique, avec un focus particulier sur les XVIIIe et XIXe siècles. De manière concrète, j’ai repris des esthétiques particulières que j’ai réinterprétées à ma manière. Il est important de garder à l’esprit qu’avant la révolution industrielle et l’invention des tubes de peinture en aluminium, les peintres ne peignaient pas en dehors de leur atelier. Les paysages étaient principalement composés selon des codes théoriques et truffés de motifs imaginaires. Par exemple, les peintures religieuses ont souvent pour arrière-fond un paysage biblique où se situe la Jérusalem céleste ou autre exemple, celui des peintres de la fin du XVIIIe, même s’ils pouvaient dessiner préalablement sur le motif, leurs compositions paysagères sont ornées de ruines romantiques totalement imaginaires et qui ont d’ailleurs fait leur succès. Plus tard, le thème sera repris par les peintres modernes pour symboliser le basculement du figuratif vers l’abstraction. Par exemple, Mondrian adorait peindre des paysages, il a stylisé le motif de l’arbre en une succession de tableaux partant du réel jusqu’à un simple ensemble de traits. Ces tableaux ont d’ailleurs marqué les débuts de la peinture abstraite ». L’envol © Edouard Wolton L’envol © Edouard Wolton Rapport à la nature et au temps Depuis plus de 10 ans, Édouard Wolton a développé un art singulier, où l’imaginaire côtoie la rationalité. Si sa pratique est relativement lente, du fait des temps de séchage (de plusieurs jours à plusieurs mois), l’artiste produit beaucoup de tableaux simultanément, élaborant des corpus portant sur différentes thématiques. Il s’est notamment inspiré de l’ouvrage « Forgerons et Alchimistes » de l’historien des religions Mircea Eliade, une étude sociologique sur la connaissance parue dans les années 1970, qui compare ceux qui font (le concret) et ceux qui recherchent (l’abstraction). De fait dans ces peintures, Edouard Wolton passe allégrement du sujet réaliste à des formes quasi abstraites. Tête savante et chercheur passionné, il a également travaillé sur le nombre d’or, l’alchimie, les théories platoniciennes, la géométrie, les minéraux ; avant de s’intéresser récemment aux abysses et aux fonds marins, dans une esthétique marquée par les années 70, le New Age et la science-fiction. Le Seuil © Edouard Wolton Dans le cadre du Parcours Art et Patrimoine en Perche, Edouard Wolton expose, dans la plénitude de l’église de Maison-Maugis, un ensemble d’œuvres créé pour l’occasion, telle une invitation à voyager aux frontières du perceptible et de la réalité. Parmi les tableaux présentés certains bénéficient d’un traitement particulier qui fait surgir des lucioles dans les paysages : « Les arbres dans les tableaux sont un peu comme les murs d’une scène de théâtre : les lucioles vont prendre leur envol ! Un symbole d’élévation, renforcé par la pénombre, car je m’intéresse beaucoup à l’aurore ou au crépuscule, là où la lumière offre un passage ». Parallèlement, l’artiste propose un polyptyque monumental de 9 grandes gravures de motifs de bois, imprimées de plusieurs couches d’encre superposées qui viennent rehausser les veinures naturelles du bois pour former des aurores boréales : « C’est la suite du voyage des lucioles, qui se dirigent vers le ciel. Les lucioles, c’est aussi une référence à un film de Pasolini, où de jeunes hommes dansent au bord du feu, symboles d’une liberté menacée par la montée du fascisme ». Le discours d’Édouard Wolton est plus philosophique que politique. « Pour moi, l’écologie va de pair avec le temps nécessaire à la contemplation d’une œuvre d’art. Plus on prend le temps, plus on découvre les couleurs. On peut même les voir danser. Dans notre société contemporaine, il y a une sorte d’urgence permanente qui nous empêche de prendre le temps de réfléchir. Peindre prend beaucoup de temps, expérimenter en réclame plus encore et nécessite de plus le temps de la contemplation. Pour moi, la vraie écologie consiste à prendre son temps ». Le travail d’Edouard Wolton a fait l’objet d’expositions personnelles et collectives en France et à l’international. Il est également entré récemment dans les collections du FRAC Auvergne et du Deutches Buch und Schriftmuseum (Leipzig). Son exposition à l’Église Saint-Nicolas qui voisine le château de Maison-Maugis (Cours-Maugis-sur-Huisne) est le fruit d’une résidence. Un carnet de résidence, co-publié par les Éditions Filigranes et Art Culture & Co, relate la démarche artistique de l’artiste, dans un dialogue avec Youri Timsit, un chercheur du CNRS spécialisé dans l’ADN et la bioluminescence (le « vivant lumineux »). Il est disponible, comme les 15 ouvrages de la collection, à la boutique du Moulin Blanchard et à la Pocket Galerie de Perche-en-Nocé. Plus d’information : www.lechampdesimpossibles.com INFORMATIONS PRATIQUES Moulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé sam07mai(mai 7)10 h 00 mindim12jui(jui 12)18 h 00 minLe Champ des ImpossiblesParcours Art et Patrimoine en Perche .03Moulin Blanchard, 11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Détail de l'événementL’édition 2022 alimente le perche sud d’un souffle contemporain en investissant des lieux d’exception choisis en dialogue avec les oeuvres présentées. le parcours irrigue 70 km de vallons, à partir Détail de l'événement L’édition 2022 alimente le perche sud d’un souffle contemporain en investissant des lieux d’exception choisis en dialogue avec les oeuvres présentées. le parcours irrigue 70 km de vallons, à partir de son épicentre le Moulin Blanchard et la commune de Perche-en-Nocé pour s’élargir à d’autres communes avoisinantes de la CDC Coeur de perche, St Cyr la Rosière et cour Maugis sur Huisne. La capitale du perche, Nogent-le-Rotrou ouvre pour la première fois quelques-uns de ses lieux secrets. D’une douzaine de lieux en 2019 à 14 en 2021, ce sont 17 sites, patrimoniaux pour la plupart qui ouvrent leurs portes pour cette 3ème édition. dans les villages, églises, belles demeures et galeries s’ouvrent au public les week-ends, tandis que des institutions comme l’ecomusée du perche et le parc naturel régional du perche seront ouvertes en semaine, permettant aux visiteurs de découvrir l’ensemble du parcours sur deux à trois jours. Les expositions offrent une belle représentativité de la scène française, donnent à voir les travaux réalisés par les artistes en résidence et ceux d’autres auteur(e)s vivants sur ce territoire riche en créateurs. au total 32 artistes sont présentés pour la plupart à travers une exposition personnelle ou une installation in-situ tandis que le jardin du Moulin Blanchard commence à s’orner de quelques sculptures monumentales. Le fil conducteur de cette troisième édition est l’arbre. Thème fédérateur, il traverse l’humanité, abreuve la littérature et l’histoire de l’art. il est au centre de nos préoccupations environnementales, qu’il soit sujet, matière première, cosa mentale ou au coeur des débats citoyens, il étaye des démarches artistiques qui répondent par leur diversité à la volonté d’ouverture de la commissaire générale. Christine Ollier propose à travers cette trame un large panel d’expressions contemporaines en faisant résonner création et lieu d’exposition. enfin ce beau thème, s’il est de toute actualité, il rend aussi hommage au perche, territoire ancestral aux vastes étendues forestières et dont le sens éponyme signifierait “grande forêt”. LE CHAMP DES IMPOSSIBLES.03 PARCOURS ART ET PATRIMOINE EN PERCHE 2022 L’ensemble des expositions démontre de la diversité des expressions et des contenus que peuvent susciter une telle thématique. La photographie est au coeur du festival et représente plus de 50% des expositions avec des écritures fort différentes les unes des autres. Certaines forment des odes végétales aux quatre saisons avec des portraits d’arbres séculaires sublimés par l’usage de la chambre presque aussi ancestral – Chritian Vallée et Philippe Grunchec. D’autres se réapproprient des techniques anciennes, les transposent pour offrir de nouveaux regards – Anaïs Boudot, Philippe Durand. Deux plasticiennes ont mis au point des écritures inédites : Raphaëlle Peria redessine sur la surface du tirage au scalpel tandis que Lisa Sartorio exprime les écorchures de l’histoire et du temps à travers un travail aux frontières de la photographie, du volume et de l’installation. D’autres photographes fleurtent avec les mythologies intérieures – Israel Ariño, Sandra Städeli. L’inventaire des typologies forestières à travers le monde de Laurent Monlaü évoque ce qu’il reste de la majesté de nos paradis perdus tandis qu’Andréa Mantovani raconte à travers une série documentaire – fiction l’épopée des dernières forêts primaires de l’est de l’Europe et la lutte de ceux qui se battent pour leur sauvegarde. D’autres photographes ont oeuvré sur le territoire du Perche. Patrick Bard a pénétré les taillis de la forêt plantée de milliers d’arbres par l’artiste et architecte autrichien F. Hundertwasser, site secret où il avait implanté une colonie d’artistes dans les années 60-90. Lors de sa résidence au long cours à Perche-en-Nocé Grégoire Eloy du collectif Tendance Floue, a exploré une parcelle de forêt toute proche et les êtres qui l’habitent, ou, la transforment. Il a conçu une installation documentaire à partir de l’expérience qu’il a partagé avec son complice Marc-Emmanuel Berville constructeur d’une cabane clandestine cachée parmi les arbres. Lors de ses divers séjours en 2021, le photographe Adrien Boyer a porté son regard sur le territoire percheron et ses paysages au fil des saisons. Cet ample travail documentaire est l’occasion d’un beau parcours en extérieur dans le Parc du Manoir de Courboyer qui durera tout l’été. Cette résidence a fait l’objet d’un carnet à même titre que 6 autres à paraitre en avril Chez Filigranes en coédition avec Art Culture & Co sur les artistes Grégoire Eloy, Enzo Mianes, Loïc Pantaly, Catherine Poncin, Lisa Sartorio et Edouard Wolton en conversation avec des auteurs aussi divers que Marc-Emmanuel Berville, Emmanuel Berck, Christian Michel, Christian Gattinoni, Selma Bella Zarhloul et Youry Timsit. En dessin, il fut difficile de sélectionner tant il y a pléthores de pratiques. Pour n’en montrer que quelques-unes ont été privilégiées : les dessins au graphite de Mathieu Maignan, invité par le Manoir de Lormarin, qui donne à voir de grands portraits en pied subtilement stylisés par le trait et les surfaces au noir ; les aquarelles inédites de Thierry Bronchart qui esquisse précieusement des motifs auxquels il confère une autonomie plastique inattendue. Entre sculpture et dessin les arbres tranchés et les racines trouvées d‘Enzo Mianes réactivent le corps et l’histoire qui y est inscrite. En complément, La délicatesse des dessins en broderie de Frédérique Petit dialogue avec les fresques de la précieuse église de St Jean La Forêt. Ailleurs, l’installation de grandes aquarelles conçues par la jeune Salomé Fauc résonnera avec la richesse décorative de l’église de Courcerault grâce au soutien du Fonds Regnier pour la création. En peinture, même si le sujet est plus rare chez nos contemporains Gaël Davrinche, Edouard Wolton, Ashley Ashford-Brown relèvent le défi et peignent des univers où le végétal forme le trait et porte haut la couleur. Quant aux céramistes Manoli Gonzales et Murielle Joubert, elles usent de la délicatesse du biscuit pour conserver la trace des écorces ou des feuilles. La vidéo est également présente dans ce parcours d’art contemporain grâce aux films de Marcel Dinahet et de Jean-Claude Ruggirello. Enfin des sculpteurs-installateurs présentent des volumes à partir de l’arbre lui-même comme Martin Monchicourt et Sylvain Ristori. L’arbre de S. Ristori, également financé grâce au Fonds Régnier pour la Création, est placé de façon pérenne dans le jardin de sculptures du Moulin Blanchard, qui sera ouvert jusqu’en septembre pour un 1er petit parcours. Cette oeuvre monumentale voisine le Belvédère de Rico D’Ascia et d’Antoine Lauvaux mis en place en 2021 et animé des siestes sonores d’Anne Pastor et The Wholly of Holies de Téo Bétin présentée à 2019 et réinstallée au printemps dans ce futur parc tandis que la grande cour accueille les oeuvres offertes par Frédérique Petit et Pierre Tual et qu’enfin les images de Patrick Bard habitent le petit verger. 9 Lives magazine est partenaire de l’événement. DatesMai 7 (Samedi) 21 h 00 min - Juin 12 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00) LieuMoulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Get Directions CalendrierGoogleCal Les samedis et dimanches de 14h00 à 19h00 Entrée 10 euros pour les 17 sites d’expositions du Parcours – tarifs réduits (5 euros) et gratuité jusqu’à 18 ans Marque-page0
Photo Masterclass Oeildeep : Blind Spots par Benoît Allouis Cette semaine nous entamons la restitution de la Masterclass Oeildeep qui s’est achevée en décembre 2024 sous l’égide de Raphaële Bertho, Bruno ...
News SMITH, nouvel artiste de la résidence Instants Après les photographes Paul Cupido et Henrike Stahl, c’est au tour de l’artiste-chercheur SMITH de participer à la résidence artistique Instants, initiée ...
Interview Art Contemporain Interview Xie Lei, nomination Prix Marcel Duchamp 2025, exposition Semiose galerie Découvert par le public à l’occasion de l’exposition Au-delà à la Fondation Louis Vuitton en 2023, l’artiste Xie Lei, diplômé des Beaux-Arts ...
Actu Art Contemporain Une journée au Centre Pompidou-Metz : Cerith Wyn Evans, Sud global émancipé et Katharina Grosse
Actu Art Contemporain Centre Pompidou Metz : « Après la fin. Cartes pour un autre avenir » vers un sud global émancipé
Actu Art Contemporain « Chaque vie est une histoire », 13 artistes internationaux pour lever le voile au Musée national de l’histoire de l’immigration
Carte blanche à Maud Veith (revue FemmesPHOTOgraphes) : La photographie comme lieu de rencontre 2 jours ago
Carte blanche à Kim lan Nguyễn Thị (revue FemmesPHOTOgraphes) : Le vide et ses résonances 3 jours ago
Jeu de Paume, le festival : Interview Jeanne Mercier, commissaire, pour une émancipation des imaginaires ! 4 jours ago
Une journée au Centre Pompidou-Metz : Cerith Wyn Evans, Sud global émancipé et Katharina Grosse 2 jours ago
Centre Pompidou Metz : « Après la fin. Cartes pour un autre avenir » vers un sud global émancipé 4 jours ago