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Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsLe Champ des Impossibles.03, dont la thématique centrale est l’arbre, se déroule jusqu’au 12 juin 2022. Chaque jour, nous vous proposons le portrait d’un artiste du Parcours Art & Patrimoine en Perche .03 rédigé par Emmanuel Berck. Aujourd’hui, retrouvons Lisa Sartorio et ses sculptures photographiques qui traitent de la banalisation des images et du travail de mémoire. Née en Tunisie d’une famille sicilienne, Lisa Sartorio est sortie des Beaux-Arts de Paris en 1993, où elle a obtenu le 1er prix en sculpture pour un travail sur la maison et l’architecture. Elle a complété sa formation par une année à l’Institut des Hautes Études en Art Plastique, tout en faisant évoluer son approche artistique vers la performance et l’art visuel. En marge de ses activités artistiques, elle enseigne dans une école d’art à Vitry-sur-Seine, en préparation aux grandes écoles d’art. Portrait de Lisa Sartorio © Garance Corteville Son travail photographique questionne l’impact des images au sein de nos sociétés consuméristes : « Je m’intéresse à la vacuité des images et à leur banalisation extrême. A force de circuler, d’être distribuées immédiatement, l’image perd de l’impact et surtout son sens. Je cherche à lui réattribuer une place, à lui redonner de la visibilité. Pour cela, je travaille principalement sur des images de guerre et tente de faire l’expérience de l’histoire pour les ramener au présent. Ces images qui circulent n’ont pas de matérialité puisqu’elles sont visionnées à travers un écran : en les sortant de l’écran, je leur redonne une matière ainsi qu’une présence physique ». Exposition In Situ © Garance Corteville Lisa Sartorio est une artiste engagée et critique, tournée vers la cité, ses habitants, la vie. Au-delà de l’esthétique, elle s’attache à symboliser le croisement entre plastique et maux de nos sociétés contemporaines. Ayant délaissé son propre appareil photographique, elle collecte des images sans copyright sur le web, les recadre, les retravaille, prélève quelques éléments et les re-photographie parfois, en les déplaçant dans une nouvelle temporalité (dans la série « Ici ou ailleurs », elle déplace des images de ruines vers le moment où l’action qui les a constituées – explosion, incendie… – s’est déroulée). Archéologie du paysage Angle mort -sans titre 2 Voir du camp Sobibor (c) Lisa Sartorio – Galerie Binôme copie Angle mort -s ans titre 4 Road Of Bones (c) Lisa Sartorio – Galerie Binôme copie La série exposée par Lisa Sartorio à l’Écomusée de Saint-Cyr-La-Rosière, réalisée dans le cadre d’une résidence artistique, s’attache aux paysages au-delà de leur surface visible, dans leurs profondeurs, dans les couches du temps et les ombres de l’histoire. « Ces paysages, en apparence très beaux avec leurs forêts et arbres majestueux, ont été le cadre de massacres insoutenables. Ces arbres étant tous des témoins muets. Je suis une passeuse d’histoire, cette histoire ne prenant sens que si elle est réactivée au présent. Dans mon travail je passe de la surface plane d’une photographie à la 3e dimension. Je cherche une épaisseur de l’image, épaisseur physique mais aussi métaphorique. Dans « Archéologie du paysage », j’imprime des fragments d’image que je décompose sur un mouchoir. Ensuite, je reconstruis la photo en empilant les mouchoirs et en leur donnant une forme particulière. Je travaille également à partir d’écorces ou de branches, en m’attachant à l’Angle mort, le titre de la série : ce qu’on ne voit pas, mais qui est là, invisible. L’angle est un élément fondamental de l’histoire de l’art – avec notamment Malevitch et André Bloc – un endroit où deux surfaces planes se rejoignent pour créer une troisième dimension. » Dans les œuvres de Lisa Sartorio, l’écorce des arbres réincarne les déchirures de l’histoire. Les référence à l’actualité est inévitable. L’artiste, par exemple, a initié une des œuvres exposées dans le cadre du Champ des Impossibles .03, une quinzaine de jours avant l’invasion de l’Ukraine par les armées de Poutine. Cette pièce plonge dans la mémoire d’un lieu particulier : « Babi Yar » (« le ravin des bonnes femmes »), un ravin créé par une rivière aux abords de Kiev qui fut le cadre d’un massacre de très grande ampleur, perpétré par les nazis les 29 et 30 septembre 1941, où plus de 33 000 juifs furent assassinés. Dans les semaines qui ont suivi, d’autres massacres ont été commis sur des juifs, des prisonniers de guerre soviétiques, des communistes, des tziganes, des ukrainiens et des otages civils. En tout, entre 100 000 et 150 000 victimes ont été dénombrées. Angle mort -sans titre 5 Road Of Bones (c) Lisa Sartorio – Galerie Binôme copie Angle mort -sans titre 9 Rosewood (c) Lisa Sartorio – Galerie Binôme copie « Mes sculptures passent du document au monument. Elles forment un mémorial consacré à toutes ces victimes anonymes. Aujourd’hui, Babi Yar est une fosse où l’herbe et les arbres ont poussé, avec des branches devenues des racines. Mon travail consiste à faire remonter la mémoire, à lutter contre l’oubli en mettant ma conscience et celle des spectateurs en éveil. La photographie est certes une mémoire, mais pour combien de temps ? La reproductibilité massive des images dans notre société, ainsi que leur circulation effrénée, conduisent à la perte de sens ». Le travail de Lisa Sartorio a été présenté au travers de nombreuses expositions : MUDAC de Lausanne ; Musée d’art contemporain et moderne de Strasbourg ; MAMCS, Kunsthaus de Nurëmberg ; Musée des Beaux-Arts de Valence ; Maison d’Art contemporain de Chaillioux ; Palais de Chaillot, Palais de Tokyo ; le 19, Crac de Montbéliard etc. Elle participe actuellement à l’exposition « Photographies en guerre », au Musée des Armées à Paris, jusqu’en juillet prochain. Plus d’information : www.lechampdesimpossibles.com INFORMATIONS PRATIQUES Moulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé sam07mai(mai 7)10 h 00 mindim12jui(jui 12)18 h 00 minLe Champ des ImpossiblesParcours Art et Patrimoine en Perche .03Moulin Blanchard, 11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Détail de l'événementL’édition 2022 alimente le perche sud d’un souffle contemporain en investissant des lieux d’exception choisis en dialogue avec les oeuvres présentées. le parcours irrigue 70 km de vallons, à partir Détail de l'événement L’édition 2022 alimente le perche sud d’un souffle contemporain en investissant des lieux d’exception choisis en dialogue avec les oeuvres présentées. le parcours irrigue 70 km de vallons, à partir de son épicentre le Moulin Blanchard et la commune de Perche-en-Nocé pour s’élargir à d’autres communes avoisinantes de la CDC Coeur de perche, St Cyr la Rosière et cour Maugis sur Huisne. La capitale du perche, Nogent-le-Rotrou ouvre pour la première fois quelques-uns de ses lieux secrets. D’une douzaine de lieux en 2019 à 14 en 2021, ce sont 17 sites, patrimoniaux pour la plupart qui ouvrent leurs portes pour cette 3ème édition. dans les villages, églises, belles demeures et galeries s’ouvrent au public les week-ends, tandis que des institutions comme l’ecomusée du perche et le parc naturel régional du perche seront ouvertes en semaine, permettant aux visiteurs de découvrir l’ensemble du parcours sur deux à trois jours. Les expositions offrent une belle représentativité de la scène française, donnent à voir les travaux réalisés par les artistes en résidence et ceux d’autres auteur(e)s vivants sur ce territoire riche en créateurs. au total 32 artistes sont présentés pour la plupart à travers une exposition personnelle ou une installation in-situ tandis que le jardin du Moulin Blanchard commence à s’orner de quelques sculptures monumentales. Le fil conducteur de cette troisième édition est l’arbre. Thème fédérateur, il traverse l’humanité, abreuve la littérature et l’histoire de l’art. il est au centre de nos préoccupations environnementales, qu’il soit sujet, matière première, cosa mentale ou au coeur des débats citoyens, il étaye des démarches artistiques qui répondent par leur diversité à la volonté d’ouverture de la commissaire générale. Christine Ollier propose à travers cette trame un large panel d’expressions contemporaines en faisant résonner création et lieu d’exposition. enfin ce beau thème, s’il est de toute actualité, il rend aussi hommage au perche, territoire ancestral aux vastes étendues forestières et dont le sens éponyme signifierait “grande forêt”. LE CHAMP DES IMPOSSIBLES.03 PARCOURS ART ET PATRIMOINE EN PERCHE 2022 L’ensemble des expositions démontre de la diversité des expressions et des contenus que peuvent susciter une telle thématique. La photographie est au coeur du festival et représente plus de 50% des expositions avec des écritures fort différentes les unes des autres. Certaines forment des odes végétales aux quatre saisons avec des portraits d’arbres séculaires sublimés par l’usage de la chambre presque aussi ancestral – Chritian Vallée et Philippe Grunchec. D’autres se réapproprient des techniques anciennes, les transposent pour offrir de nouveaux regards – Anaïs Boudot, Philippe Durand. Deux plasticiennes ont mis au point des écritures inédites : Raphaëlle Peria redessine sur la surface du tirage au scalpel tandis que Lisa Sartorio exprime les écorchures de l’histoire et du temps à travers un travail aux frontières de la photographie, du volume et de l’installation. D’autres photographes fleurtent avec les mythologies intérieures – Israel Ariño, Sandra Städeli. L’inventaire des typologies forestières à travers le monde de Laurent Monlaü évoque ce qu’il reste de la majesté de nos paradis perdus tandis qu’Andréa Mantovani raconte à travers une série documentaire – fiction l’épopée des dernières forêts primaires de l’est de l’Europe et la lutte de ceux qui se battent pour leur sauvegarde. D’autres photographes ont oeuvré sur le territoire du Perche. Patrick Bard a pénétré les taillis de la forêt plantée de milliers d’arbres par l’artiste et architecte autrichien F. Hundertwasser, site secret où il avait implanté une colonie d’artistes dans les années 60-90. Lors de sa résidence au long cours à Perche-en-Nocé Grégoire Eloy du collectif Tendance Floue, a exploré une parcelle de forêt toute proche et les êtres qui l’habitent, ou, la transforment. Il a conçu une installation documentaire à partir de l’expérience qu’il a partagé avec son complice Marc-Emmanuel Berville constructeur d’une cabane clandestine cachée parmi les arbres. Lors de ses divers séjours en 2021, le photographe Adrien Boyer a porté son regard sur le territoire percheron et ses paysages au fil des saisons. Cet ample travail documentaire est l’occasion d’un beau parcours en extérieur dans le Parc du Manoir de Courboyer qui durera tout l’été. Cette résidence a fait l’objet d’un carnet à même titre que 6 autres à paraitre en avril Chez Filigranes en coédition avec Art Culture & Co sur les artistes Grégoire Eloy, Enzo Mianes, Loïc Pantaly, Catherine Poncin, Lisa Sartorio et Edouard Wolton en conversation avec des auteurs aussi divers que Marc-Emmanuel Berville, Emmanuel Berck, Christian Michel, Christian Gattinoni, Selma Bella Zarhloul et Youry Timsit. En dessin, il fut difficile de sélectionner tant il y a pléthores de pratiques. Pour n’en montrer que quelques-unes ont été privilégiées : les dessins au graphite de Mathieu Maignan, invité par le Manoir de Lormarin, qui donne à voir de grands portraits en pied subtilement stylisés par le trait et les surfaces au noir ; les aquarelles inédites de Thierry Bronchart qui esquisse précieusement des motifs auxquels il confère une autonomie plastique inattendue. Entre sculpture et dessin les arbres tranchés et les racines trouvées d‘Enzo Mianes réactivent le corps et l’histoire qui y est inscrite. En complément, La délicatesse des dessins en broderie de Frédérique Petit dialogue avec les fresques de la précieuse église de St Jean La Forêt. Ailleurs, l’installation de grandes aquarelles conçues par la jeune Salomé Fauc résonnera avec la richesse décorative de l’église de Courcerault grâce au soutien du Fonds Regnier pour la création. En peinture, même si le sujet est plus rare chez nos contemporains Gaël Davrinche, Edouard Wolton, Ashley Ashford-Brown relèvent le défi et peignent des univers où le végétal forme le trait et porte haut la couleur. Quant aux céramistes Manoli Gonzales et Murielle Joubert, elles usent de la délicatesse du biscuit pour conserver la trace des écorces ou des feuilles. La vidéo est également présente dans ce parcours d’art contemporain grâce aux films de Marcel Dinahet et de Jean-Claude Ruggirello. Enfin des sculpteurs-installateurs présentent des volumes à partir de l’arbre lui-même comme Martin Monchicourt et Sylvain Ristori. L’arbre de S. Ristori, également financé grâce au Fonds Régnier pour la Création, est placé de façon pérenne dans le jardin de sculptures du Moulin Blanchard, qui sera ouvert jusqu’en septembre pour un 1er petit parcours. Cette oeuvre monumentale voisine le Belvédère de Rico D’Ascia et d’Antoine Lauvaux mis en place en 2021 et animé des siestes sonores d’Anne Pastor et The Wholly of Holies de Téo Bétin présentée à 2019 et réinstallée au printemps dans ce futur parc tandis que la grande cour accueille les oeuvres offertes par Frédérique Petit et Pierre Tual et qu’enfin les images de Patrick Bard habitent le petit verger. 9 Lives magazine est partenaire de l’événement. Dates7 Mai 2022 10 h 00 min - 12 Juin 2022 18 h 00 min(GMT-11:00) LieuMoulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-NocéOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Les samedis et dimanches de 14h00 à 19h00 Entrée 10 euros pour les 17 sites d’expositions du Parcours – tarifs réduits (5 euros) et gratuité jusqu’à 18 ans Marque-page1
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