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Depuis le 7 mai dernier, la Mairie de Paris du 3ème arrondissement présentait sur ses grilles, une exposition en mémoire au résistant et militant d’origine arménienne Missak Manouchian. Le soir même, l’exposition a été entièrement vandalisée contraignant les organisateur à déposer plainte et à retirer prématurément l’exposition. Ces actes sont une véritable atteinte à la mémoire de la Résistance ! L’exposition retraçait la manière dont leur mémoire s’est construite à travers l’histoire et la création artistique.

L’exposition « Missak Manouchian : arts, histoire et mémoire » est conçue par le musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne à l’initiative de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) Paris avec l’Association des Amis du musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne (AAMRN) et le Comité parisien de la Libération, le public était invité à (re)découvrir la figure de Missak Manouchian, FTP-MOI, résistant et poète, entré au Panthéon en février 2024, ainsi que ses 22 camarades fusillés en février 1944.

L’exposition retraçait la manière dont leur mémoire s’est construite à travers l’histoire et la création artistique. Documents d’archives, détournements de l’Affiche rouge réalisés pendant l’Occupation, poème de Louis Aragon mis en musique par Léo Ferré : autant de supports pour transmettre leur histoire et rappeler les valeurs pour lesquelles ils se sont battus : la liberté, la justice, la solidarité.

« Ils sont morts pour la liberté. Ne laissons pas leur mémoire être salie. »

Ces attaques ne visaient pas une simple exposition. Elles visaient des visages, des noms, des destins d’hommes et de femmes qui, venus de pays déchirés par la guerre et l’exil, ont choisi de donner leur vie pour le pays qui les a accueillis.

« Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement », écrivait Missak Manouchian dans sa dernière lettre. Ces mots résonnent aujourd’hui avec une force nouvelle face à la lâcheté de ceux qui, dans l’ombre, ont tenté d’effacer leur mémoire. Ils n’y parviendront pas.

Une nouvelle présentation de l’exposition, cette fois en intérieur, est en cours d’organisation avec la Mairie de Paris-Centre. Les institutions partenaires affirment leur détermination à faire vivre cette mémoire plus que jamais.

« S’attaquer à cette exposition, c’est tenter d’effacer la mémoire de ceux qui ont combattu pour les valeurs de la France et de la liberté. Mais leur engagement est inscrit dans l’Histoire, et leur courage continue d’éclairer notre présent. On ne fera pas taire leur mémoire. » déclare Georges Duffau-Epstein, président de l’AAMRN et fils du résistant FTP-MOI Joseph Epstein.

 

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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