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Partager Partager Temps de lecture estimé : 8minsAnnie Maïllis est la commissaire de l’exposition Eros dans l’arène de Picasso au Musée Estrine à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Le parcours sur le double thème de la femme et du taureau est enrichi par une série de photos d’archives, et d’œuvres visuelles plus récentes. Née à Arles, Annie Maïllis a réalisé sa thèse de Doctorat en Lettres classiques sur l’écrivain Michel Leiris (1901-1990), en lien avec une approche plastique et littéraire de la tauromachie. Elle a consulté un ensemble de lettres manuscrites de ce grand ami de Pablo Picasso (1881-1973) et découvert tout un champ non étudié, notamment la figure du taureau qui traverse de façon obsessionnelle l’œuvre de Picasso. Par des tirages vintage de grande qualité, Annie Maïllis renouvelle le regard sur son cercle amical du Sud de la France et rappelle le rôle tenu par la tauromachie dans la publicité et au cinéma. AnonymeAndré Castel, Pablo Picasso, Françoise Gilot28 mai 1950, arènes de NîmesTirage photographiqueCollection A. Maïllis© DR Fatma Alilate : Le médium photo est très présent dans cette exposition, en particulier au Cabinet Taurin qui réunit soixante-dix images, un film documentaire. Annie Maïllis : Le Cabinet Taurin, j’y tenais parce que cette thématique des femmes dans l’approche de la Tauromachie de Picasso est aussi ancrée dans la réalité d’une expérience de spectateur. Je souhaitais des témoignages de sa présence dans les arènes. Il s’agit des rares moments où Picasso était parfaitement détendu et heureux. J’avais eu accès à de nombreuses photographies par la veuve d’André Castel – un ami Nîmois de Picasso et aficionado – qui m’a offert des photos. Deux d’entre elles en grand format introduisent l’exposition. Ce médium a toujours fasciné Picasso. Il a toujours gardé la maîtrise de son image et il s’est fait beaucoup photographier, on le lui a reproché. Si Dora Maar (1907-1997) l’a conquis, c’est aussi parce que c’était une femme photographe, et lui-même faisait de la photographie. AnonymePablo Picasso, Paulette & André Castel, Michel & Louise Leiris, Suzanne Ramié16 mai 1948, arènes de NîmesTirage photographiqueCollection A. Maïllis© DR FA : Pouvez-vous présenter les spécificités des photographies du parcours de l’exposition ? AM : Pour le Cabinet Taurin, il y a ce fonds privé issu de la famille de Picasso, d’institutions dont le Musée Picasso de Paris, des photos de ma collection, et un fonds qui provient de magazines. Une des photos est de Jacques-Henri Lartigue (1894-1986), d’autres sont d’Edward Quinn (1920-1997) qui était un important témoin de ces années-là. Cette belle photo de Lartigue où l’on voit son apicultrice en costume de lumière sur la Chèvre (1950) de bronze de Picasso pendant qu’il tente de lui planter ses propres pinceaux, c’est un sujet génial ! Et dans le parcours, une place est accordée à des artistes qui se sont inspirés de l’image pour la recomposer, comme Lucio Fanti (Né en 1945). Le photographe Christian Milovanoff (Né en 1948) est présent par deux photomontages, il a été professeur à l’Ecole photographique d’Arles. AnonymeFrançoise Gilot, André Castel, Pablo Picasso1950, arènes d’ArlesTirage photographiqueCollection A. Maïllis© DR FA : Vous montrez comment des artistes femmes renouvellent l’iconographie liée à la tauromachie. Pilar AlbarracínLa Revolera2012Tirage photographique en couleurs167 x 125 cmCollection particulière, courtesy galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois© Cliché Pilar Albarracín© Adagp, Paris 2025 AM : J’ai voulu confronter le regard de ces femmes artistes sur ce même sujet. Pilar Albarracín (Née en 1968), pour La Revolera (2012), est une artiste qui réalise des performances et des grandes photos où elle se met en scène. Elle s’amuse à jouer sur les clichés et retourne avec humour les points de vue. Elle est provocatrice mais toujours bienveillante. FA : Sophie Calle (Née en 1953) s’appuie sur la photo. Sophie CalleMoïse, 2020Tirage photographique en couleurs, 27,5 x 28,5 cm. Collection de l’artiste, courtesy de l’artiste et Perrotin / © Cliché Claire Dorn / © Adagp, Paris 2025 AM : Elle a fait prendre une dizaine de photos d’un taureau apprivoisé, à la fenêtre d’une chambre. Par un subterfuge, en dissimulant un quignon de pain sous son aisselle, on dirait qu’elle offre sa nudité à la langue de la bête. FA : Au niveau du Cabinet Taurin, vous proposez différents thèmes. AM : Il y a le thème de la femme spectatrice, un des fils rouges de l’exposition. Picasso s’est entouré d’une présence féminine, ses compagnes, ses filles et amies. Un panneau est centré sur deux femmes toreras qu’il a connues et admirées : Pierrette Le Bourdiec (Née en 1934) et Conchita Cintrón (1922-2009). Des photos représentent les adieux publics de Françoise Gilot (1921-2023) à Picasso. Je l’ai rencontrée en France, on a immédiatement établi une grande complicité. Je lui ai consacrée trois expositions en tant que femme peintre. En 1954, elle défile en cavalière dans la petite arène de Vallauris – ils ont vécu ensemble à Vallauris. Cocteau était malade et n’a pas pu être présent, dans une lettre avec sa belle écriture, elle lui relate avec humour et style cette journée particulière. Le public constitué de gens qu’elle connaissait la détestait, elle avait osé quitter Picasso. Ensuite, je montre l’ancrage dans le folklore andalou, par exemple la mantille. Picasso n’aura de cesse d’affubler ses compagnes et amies de mantilles. Il a réalisé des gravures. Et dans la réalité, il aimait bien cette jolie photo de Paloma enfant avec une mantille blanche, elle devait avoir huit ans. On voit aussi costumées en toreros, sa fille Maya et Jacqueline Roque (1926-1986). FA : Vous rappelez le thème de la tauromachie au cinéma, dans la publicité. MA : A une époque qui me paraît très lointaine à l’opposé de la nôtre, la femme torera ou l’homme torero étaient considérés comme des personnages positifs. Ce qui est inconcevable aujourd’hui. On n’envisagerait pas de vendre des collants ou de promouvoir une marque de rouge à lèvres. Toute cette imagerie est complètement interdite et refoulée, et j’avais envie de la rappeler. AGIP (Agence d’Illustration pour la Presse)Pablo Picasso et Pierrette Le Bourdiec1954, VallaurisTirage photographiqueCollection Bridgeman Images© AGIP / Bridgeman Images FA : Ce qui est intéressant dans cette exposition c’est que vous partagez des trouvailles, par exemple la torera oubliée Pierrette Le Bourdiec. AM : Oui, je l’éclaire. Enfant j’étais allée la voir. Je suis Arlésienne. Ça marquait beaucoup une femme blonde. Les photos d’Edward Quinn sont magnifiques. C’était une apprentie torera, venue de Paris et d’ascendance bretonne, et Picasso s’était lié d’amitié avec elle. J’ai retrouvé des courriers. Dans le cadre de mes recherches, je me suis aperçue qu’il y avait toute une histoire sur Picasso qui était restée dans l’ombre. Son amitié avec les frères Munoz qui étaient des Républicains espagnols n’est pas précisée dans ses biographies. J’essaie d’éclairer les Munoz, Paco et Luis. Le photographe Lucien Clergue (1934-2014) a occulté ces personnes, pour les relations entre Arles et Picasso. Il était pourtant natif de la ville. Les Munoz ont suivi des études de Droit et étaient taurins. Luis a monté la première école Taurine d’Arles, et son frère Paco a fini sa vie avec Pierrette. Donc c’était une sorte de tribu. Même Paulo Picasso (1921-1975) était très lié à ces personnes, on le voit par les photos présentées. C’est une histoire méconnue. AnonymePaulette Castel, Pablo Picasso, André Castelc. 1953, arènes de NîmesTirage photographiqueCollection A. Maïllis© DR FA : On se rend compte par toutes ces photos que l’amitié était son ciment, et qu’il ne fréquentait pas que des célébrités. AM : Au contraire, Picasso aimait beaucoup les gens simples. Les Munoz étaient des Espagnols qui le reliaient à son pays. Bien sûr, il y avait aussi Eluard, Max Jacob… Mais ce n’était pas leur univers. Alors qu’avec ces personnes, il pouvait parler de corridas. FA : Est-ce que vous connaissez les auteurs de ces photos ? AM : Beaucoup d’anonymes. Parfois, on retrouve. Cette photo grand format au-dessus de la cheminée où Picasso est dans les arènes : une fois il y a Paulo, une autre fois le chauffeur Marcel apparaît au côté de l’artiste. C’est le même jour, il est évident que l’un a pris en photo l’autre. Dans le film-documentaire, je n’ai jamais pu savoir qui était l’auteur d’une très belle photo de 1952, je me suis toujours dit que c’était une photo d’un professionnel. – Propos recueillis par Fatma Alilate INFORMATIONS PRATIQUES Eros dans l’arène de Picasso, Entre art populaire et art contemporain Jusqu’au 21 septembre 2025 Commissaire : Annie Maïllis Musée Estrine 8 Rue Lucien Estrine 13210 Saint-Rémy-de-Provence https://www.musee-estrine.fr/ Marque-page0
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