Mars, 2024

Frédéric Pasquini

sam30mar(mar 30)10 h 00 mindim23jui(jui 23)18 h 00 minFrédéric Pasquini100 titresMusée de la Photographie Charles Nègre, 1 Place Pierre Gautier 06364 Nice

Détail de l'événement

Frédéric Pasquini se place au cœur des villes aux architectures denses et s’attarde sur les gens qui les peuplent, y travaillent, s’y divertissent, se croisent. Il s’immisce dans des mouvements sociaux et capte les visages, les mots de revendications brandis. Il se pose volontiers en calme observateur, prend le hasard au rebond et capte de ses « yeux, objets patients », comme l’écrivait Paul Éluard, des scènes à double sens, à tiroir, souvent marquées par une poésie de l’instant, une douce empathie et une volonté forte de témoigner de nos cultures mêlées, du commun que nous percevons souvent comme anodin, voire invisible.

Pour l’exposition 100 titres, son approche est une sorte d’instantané narratif, « une espèce de kaléidoscope. Ces photographies existent pour elles-mêmes, comme des histoires à part entière. » Et c’est en découvrant les cent titres de chacune de ses images que nous suivons pleinement sa démarche et achevons de comprendre la scène et son sens. Le mouvement, naturellement absent de l’image fixe, apparaît grâce aux titres, où notre perception est mue par deux ou trois mots qu’il emprunte à nos cultures cinématographiques, militantes, poétiques ou historiques.
Ce qui fait verbe, c’est cette balade que notre esprit nous impose, parcourant l’image à la recherche d’un contexte, d’un mouvement, d’un indice même.

« En m’appuyant sur des références propres à notre culture commune, je cherche à créer une tension entre le réel et sa représentation, en provoquant une ambiguïté et une distorsion. Chaque titre est un point d’ancrage pour entrer dans un univers fugace comme une fête foraine de l’incidentel entre vacuité, absurdité, poésie et dérision du monde qui nous entoure. Le lieu est un indicateur bien sûr : devant la photo La Vache et le prisonnier, si on ne sait pas que c’est à Bastia, on ne comprend pas. Et même le lisant, on ne sait pas forcément le fait de l’histoire lié à Napoléon.»
Installés sur cet infime socle d’informations – un titre, un lieu, une année –, c’est donc en toute liberté que nous pouvons vagabonder et déduire. Avec parfois même un petit sourire en coin, alors que nous sommes postés devant l’image, bienheureux de faire partie d’un tout.

Auteur photographe, Frédéric Pasquini est né en 1971 à Nice où il vit et travaille.
Il occupe depuis 2023 un atelier au Pôle des cultures contemporaines de la Ville de Nice. Son travail artistique est exposé régulièrement en France et à l’étranger.
Reconnu et primé pour son travail depuis vingt ans, il gagne en 2016, le prix de la photo de ville de Paris pour le projet citoyen, Tandem, reçoit en 2017 le grand prix de la Ville de Saint-Tropez, et en 2019 le grand prix Chemins de photo.
Photographe de presse pour les plus grands titres nationaux (Le Monde, Libération, Marianne, La Croix…), membre de l’agence Hans Lucas, il est également photographe pour le cinéma et le spectacle vivant et depuis 10 ans directeur artistique de la Cie Zootrope – Le regard en mouvement.

Texte : Christine Parasote
Photo : La chienlit, oui ! © Frédéric Pasquini

Dates

Mars 30 (Samedi) 21 h 00 min - Juin 23 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00)