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Lela Panchvidze, la photographe géorgienne lauréate du prix IWPA & TAF Photography 2024

Temps de lecture estimé : 4mins

L’IWPA, l’International Woman in Photo Association et le Tbilisi Art Fair ont lancé en février dernier leur appel à candidatures pour la première édition du prix IWPA & TAF Photography Challenge à destination exclusive des photographes d’Europe de l’Est et d’Europe centrale. Compte tenu de l’actualité, le jury a choisi de mettre en lumière le travail de femmes photographes personnellement concernées par ce conflit. C’est la photographe géorgienne Lela Panchvidze qui est nommée lauréate et la photographe ukrainienne Veronika Mol reçoit une mention spéciale.

La série lauréate de Lela Panchvidze : Unanswered Questions

« Le passé n’est jamais mort. Il n’est même pas passé » – William Faulkner

© Lela Panchvidze

« Prises en 1983, mes photos noir et blanc d’Abkhazie contrastent fortement avec mon récent travail en couleur. Depuis la guerre de 1992-1993, la distance autrefois étroite entre ces lieux semblent maintenant insurmontable. Ces vieilles photos posent de poignantes questions sur les frontières, nos chers disparus, et les paysages qui n’existent plus. A travers ces juxtapositions, je cherche à renouer avec de merveilleux souvenirs et à reconnecter des êtres chers à leur lieu d’origine. »

Mention spéciale pour Recovery de Veronika Mol

La série Recovery montre le parcours de Veronika Mol pour retrouver de la force parmi le chaos apporté par la guerre. Ses images symbolisent son « grandissement » intérieur ainsi que sa résilience, alors qu’elle capture le désespoir entrelacé d’espoir et explore la vulnérabilité. Par le biais du montage photographique, l’artiste souhaite transmettre des expériences transformatrices. En se connectant avec des agrafes, Veronika Mol témoigne du pouvoir de la convalescence. Les polaroïds, pliés et froissés, reflètent notre complexité humaine commune.

Les 4 autres finalistes

© Olia Koval

Olia Koval (Ukraine) 12 Frames
Dans 12 Frames de 2023, Olia Koval documente l’adaptation, la capacité d’amasser, les changements d’environnements mais aussi l’unité contre un ennemi commun en temps de guerre. Dans un format cinématique obtenu avec un appareil moyen-format, la série explore les transformations des paysages et les combats des populations vulnérables. Ces panoramas non édités, mesurant chacun 80x 6 cm, offrent un portrait cru de la vie au milieu des conséquences de la guerre.

Lali Binyatova (Azerbaïdjan) Masalli
Retournée à Baku à l’âge de 16 ans avec sa mère, Lali Binyatova pleure, pendant la pandémie, la perte de son père (un modèle pour elle) à Masalli, le berceau de la famille. Résignée à sa nostalgie, elle y retrouve réconfort et un but derrière l’objectif. En s’immergeant dans son récit familial à travers la photographie argentique, elle retrouve des parents depuis longtemps perdus de vue et se plonge dans la mystique de Masalli. Pendant quatre années, ce projet n’a pas seulement capturé son héritage mais a également révélé une part d’elle même qu’elle avait longtemps cherché à redécouvrir.

Ekatarina Koldaeva (Biélorussie) Search for New Routes
“Depuis que j’ai quitté la Biélorussie en 2021, je suis constamment à la recherche de nouveaux itinéraires et de la définition de « chez soi », ne passant souvent pas plus d’un mois dans une ville. Ces photos, prises entre 2021 et 2023, documentant mon voyage, accompagnées de cartes postales envoyées à des proches, fusionnent le documentaire et l’auto-fiction. À travers ce projet multidisciplinaire, j’explore l’essence de la “maison’, en me demandant si c’est un lieu ou les gens qui la définissent.”

© Tamar Grigolishvili

Tamar Grigolishvili (Géorgie) Halcyon (That dog won’t hunt) 
Inspirée par La Bataille d’Anghiari de Léonard de Vinci et la bataille de Didgori (1121), cette série se déroule principalement sur le mont Didgori (Géorgie), où paradoxalement solitude et sérénité règnent. Contrairement au chaos de la bataille, Tama Grigolishvili cherche à capturer le calme de l’après-conflit, en dépeignant des lieux abandonnés et la résilience que l’on trouve dans la solitude. Cette série sert à documenter l’expérience humaine, incitant les spectateurs à faire face aux conséquences des conflits tout en trouvant du réconfort dans la désolation.

Pour plus d’informations :
https://iwpa.fr/iwpa-taf-challenge-2024/

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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