Octobre, 2021

Résidence 1+2 : « Photographie & Sciences » 2021

sam30oct(oct 30)9 h 30 mindim28nov(nov 28)18 h 00 minRésidence 1+2 : « Photographie & Sciences » 2021Grégoire Eloy, Laure Winants, Myriem KarimChapelle des Cordeliers, 13, rue des Lois 31000 Toulouse OrganisateurRésidence 1+2 Toulouse

Détail de l'événement

Exposition Rhizome
par Héloise Conésa, Historienne de l’art, conservatrice du patrimoine en charge de la collection de photographie contemporaine au département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France (BnF)

En échangeant avec des glaciologues, des géologues, des géomorphologues, des climatologues sur le territoire des Pyrénées, du glacier d’Ossoue au cirque de Gavarnie ou au massif de Bigorre, les trois photographes de la Résidence 1+2 ont réussi à nourrir leur processus créatif et leur imaginaire de protocoles et d’interrogations scientifiques propres à ancrer leur travail dans un réel rendu à sa complexité. Ils en ont déduit, poussant à l’extrême l’expérimentation technique, une formalisation visuelle ou plutôt des formes spéculatives : du paysage à la mise en scène d’instruments de mesure, du fragment au panorama, du noir au blanc à la couleur, du photogramme à la pellicule périmée, en passant par la photogravure ou le cyanotype incluant des échantillons de particules prélevées sur place.
L’abstraction de leurs images qui s’appuie sur le concret des sensations ressenties à l’heure de gravir le massif pyrénéen rejoint l’idée du physicien Paul Langevin selon laquelle : « Le concret est l’abstrait rendu familier par l’usage ». Ils ont ainsi conjugué observation et contemplation, confronté à leur vision fantasmée du territoire leur propre expérience physique du terrain et ajouté aux strates géologiques des strates interprétatives Grégoire Eloy souligne, non sans une certaine poésie, la proximité formelle qui lie les silhouettes des chercheurs se dessinant sur les massifs enneigés, à leur échantillonnage de carottes glaciaires ; Laure Winants propose un précipité visuel qui nous mène des étoiles observées au Pic du Midi aux particules fines du black carbon ; Myriem Karim cherche dans les plis terrestres comme dans les remous de l’eau la mémoire des hommes. Et tous, nous parlent aussi d’une nature qui change sous l’impact de l’anthropocène.
Certes leurs oeuvres se situent dans un rapport plus métaphorique aux enjeux écologiques mais dans l’émotion qu’elles convoquent, dans l’esthétique qui
les réunit, elles suscitent une prise de conscience qui s’ajuste aux discours scientifiques ou politiques.
Les photographes de cette résidence mettent au jour les affinités secrètes des forces telluriques et de ceux qui les étudient, faisant de la collecte des données un inventaire poétique ; dans leurs images, l’eau se fige en glace et la pierre coule, se fraye un chemin à travers la sinuosité de l’écorce terrestre.

Photo : © Myriem Karim: Résidence 1+2, 2021

Dates

Octobre 30 (Samedi) 20 h 30 min - Novembre 28 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00)

Lieu

Chapelle des Cordeliers

13, rue des Lois 31000 Toulouse