Mars, 2024

Saint-Cloud, le sport à la Une (1880-1950)

ven29mar(mar 29)11 h 00 mindim22sep(sep 22)20 h 00 minSaint-Cloud, le sport à la Une (1880-1950)Musée des Avelines, 60, rue Gounod, 92210 Saint-Cloud

Détail de l'événement

Hors murs dans tous les quartiers de la ville

En 2024, Paris accueille les Jeux olympiques (du 26 juillet au 15 août) et paralympiques (du 28 août au 8 septembre). Saint-Cloud bénéficie du label « Terre de Jeux ». Pour participer à cet élan international, une exposition intitulée Saint-Cloud, le sport à la Une (1880-1950) est menée conjointement par le musée des Avelines et le service Patrimoine et Archives de la Ville.
Du 29 mars au 22 septembre 2024, l’exposition Saint-Cloud, le sport à la Une (1880-1950) proposée par le musée des Avelines et le service Patrimoine et Archives de la Ville est l’occasion de découvrir l’histoire du sport à travers une exposition à la fois au musée et en façade des équipements dans tous les quartiers de la ville (gymnases, stades, lycée et Domaine national de Saint-Cloud).

Dès la fin du XIXe siècle, Saint-Cloud accueille de nombreuses compétitions sportives. Le championnat du monde de tennis, le championnat féminin de golf, les courses hippiques et automobiles, entre autres, éveillent la curiosité des Français et sont amplement relayés par la presse, dont les photographes couvrent cette palpitante actualité clodoaldienne.

Dans ce lieu de villégiature, sport rime souvent avec élégance et les compétitions sont l’occasion d’arborer tenues et coiffures à la pointe de la mode. La ville devient ainsi un espace de liberté convenue, codifiée, qui laisse peu à peu la place aux femmes lors des compétitions nationales et internationales. Le sport est un moyen de leur donner une visibilité inattendue.
Cette exposition est réalisée à partir des fonds de la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie, de la Bibliothèque nationale de France et de collections privées.

Les Olympiques de René-Jacques

L’exposition commence par un hommage à l’olympisme grâce à de magnifiques clichés noir et blanc de René-Jacques (1908-2003), l’un des plus grands photographes de son temps. Dans le cadre des Jeux Olympiques de 1924, Henry de Montherlant (1895-1972) édite une série de textes traitant de l’athlétisme, du football et de la boxe, évoquant « les heures de poésie que le sport nous fit vivre, dans la grâce – la beauté parfois – des visages et des corps de jeunesse, dans la nature et dans la sympathie ». Ces volumes sont réunis en 1926 sous le titre Les Olympiques. En 1948, René-Jacques ambitionne de les illustrer. Il se rend au Stade français de la Faisanderie, à Saint-Cloud, fait poser des athlètes, traite le geste du sportif comme des natures mortes, focalisant son regard sur un ballon de football, des gants de boxe accrochés à un ring ou le geste du lanceur de javelot. Cette suite de photographies emporte l’adhésion du poète, mais René-Jacques ne trouve pas d’éditeur prêt à se lancer dans l’aventure. Le prototype est resté en l’état et n’a jamais été publié.

Le Stade français de la Faisanderie

Les photographies de René-Jacques sont prises au Stade français, l’un des principaux équipements sportifs de Saint- Cloud, au sein du parc national. Sa construction est due à des étudiants du lycée Saint-Louis à Paris, associés depuis 1883 par la passion du ballon ovale. En 1901, le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts leur concède le terrain de la « Faisanderie » de Monsieur, frère de Louis XIV. La présence de ces étudiants provoque des « craintes de dévastation » au sein de la population rapidement rassurée par le maire Alfred Belmontet (1849-1915). En effet, le nouvel équipement sera également accessible aux écoles de Saint- Cloud ! C’est au Stade français que seront organisés les premiers matchs internationaux de rugby, puis les premiers championnats du monde de tennis sur terre battue, le marathon de Paris et de nombreuses autres compétitions.

Les matchs de rugby

À la fin du XIXe siècle, de jeunes athlètes s’intéressent au « rugby football » dont la légende attribue l’invention à William Webb Ellis (1806-1872). Avec l’installation du Stade français dans le parc de Saint-Cloud et les travaux qui y sont entrepris au début du XXe siècle, la Faisanderie devient le site référence pour pratiquer le ballon ovale. En 1904-1905, Saint-Cloud accueille ainsi le 13e Championnats de France de rugby, l’un des premiers tournois nationaux dédiés à ce sport. À cette époque, le rugby, auparavant réservé à ceux qui en ont les moyens se diffuse peu à peu vers les classes populaires. Le 26 mars 1905, le Stade français bat Le Havre Athletic Club 8-0. Les deux équipes sont photographiées par l’agence Rol. Les clichés montrent d’une part, l’équipe des Normands aux allures de Vikings et, d’autre part, celle des Parisiens, qui propose une belle mixité sociale. En finale le 27 mars, les vaillants « Stadistes » seront finalement battus par les Bordelais.

Les compétitions de Tennis

Le Tennis connaît ses heures de gloire à Saint-Cloud entre 1912 et 1923, au Stade français. Une série de compétitions est organisée par l’International Lawn Tennis Federation, sur terre battue, contrairement à la compétition de Wimbledon qui a lieu sur gazon et celle de Stockholm pratiquée en salle. Le tennis féminin est présent dès les premières éditions. L’organisation des Jeux olympiques à Paris en 1924 entraîne finalement l’annulation de la dernière édition des mondiaux. Pour autant, les compétitions de tennis continuent au stade de la Faisanderie dès 1925, avec l’organisation des Championnats internationaux de France. Les photographies de l’agence Rol, présente à toutes les compétitions, montrent des vêtements élégants, blancs et amples. Si la tenue des femmes évolue peu, en 1926, celle des hommes connaît une petite révolution. René Lacoste introduit sur le court un maillot à manches courtes initialement créé pour le polo.

Les courses hippiques

L’histoire des courses hippiques, à Saint-Cloud, est intimement liée à celle de la Société Sportive d’encouragement pour l’amélioration des races de chevaux en France. Dès 1901, elle gère l’hippodrome de Saint-Cloud créé par Edmond Blanc. De célèbres courses sont programmées, tel le « Prix du Président de la République », aujourd’hui « Grand Prix de Saint-Cloud » ; une épreuve opposant les chevaux de trois ans et leurs aînés. Cette course de plat (c’est-à-dire sans obstacle) se déroule au début de l’été et offre à la ville une renommée internationale. À l’hippodrome, on parie, on s’amuse et on se montre en société. Entre deux courses, une salle de jeu accueille les parieurs qui misent alors sur des machines à sous et des manèges. Pendant la guerre 1939-1945, les courses s’arrêtent. Une partie des pelouses est recyclée en jardins potagers, fournissant ainsi à la population locale, de précieuses denrées fraîches. Les successeurs d’Edmond Blanc vendent l’hippodrome en 1952 à l’industriel du textile et propriétaire-éleveur, Marcel Boussac (1889-1980). Il est revendu en 1974 à la société France Galop.

Les tournois de Golf

À Saint-Cloud, le golf prend place au sein de l’hippodrome qui offre de beaux espaces naturels. Inauguré en 1913, ce club privé comporte deux parcours de 18 trous, situé sur les communes de Garches, Rueil-Malmaison et Vaucresson. L’open de France y est organisé à quatorze reprises. L’étymologie populaire du golf, officiellement rejetée, est « Gentlemen Only, Ladies Forbidden », qui se traduit en français par « Hommes uniquement, interdit aux femmes ». Dès les années 1920, cependant, sont créés les championnats féminins qui se déroulent traditionnellement à Saint-Cloud. Le golf est alors une vitrine de la mode chic, au style décontracté et aristocrate, près du corps mais confortable. Les femmes se distinguent par la jupe coupée sous le genou, tandis qu’à la même époque les hommes revêtent la casquette molle et le fameux pantalon de golf, court et fermé d’élastiques au mollet.

Les courses cyclistes

Les premières courses cyclistes sont organisées dans le parc de Saint- Cloud dès 1868 par la Compagnie parisienne, fabricante des vélocipèdes de type Michaux. En 1894, la Société vélocipédique de Saint-Cloud demande à la Ville son soutien pour l’organisation d’une course organisée jusqu’à Rambouillet. Le maire Belmontet et les membres du conseil accordent une somme de cinquante francs dans le but « d’encourager ces sociétés d’exercices corporels ». Deux ans plus tard, une « course de lenteur » dont le but est d’arriver dernier sans s’arrêter et sans tomber, est organisée dans la pente de la rue Dailly. Les courses cyclistes se poursuivent durant tout le XXe siècle, comme avec le championnat de la Presse sportive, organisé par le quotidien L’Auto dans les années 1920, alliant course à pied, cyclisme et marche.

Le cross-country

Le cross-country – terme désignant l’action de courir à travers la campagne –se développe dès le XIXe siècle. Le premier championnat de Francede cross masculin est organisé en 1889 et, dès 1893, dans le parc deSaint-Cloud. Grâce à la fondation, en 1917, de la Fédération dessociétés féminines sportives de France, le championnat de France decross-country s’ouvre aux femmes en 1918, également dans le parc deSaint-Cloud. Avec la pratique de la course en championnat et aux Jeux olympiques dès 1912 se multiplient les initiatives privées. Le territoire clodoaldien est alors traversé par toutes sortes de courses : les cross internationaux, les courses scolaires, militaires, les cross des As, des Patronages, des Petites Amicales, des Ancêtres ou des Vieux, les cross des boxeurs, des non-licenciés. S’ajoutent à cela les cross, mis en place dans leur plan de communication, par les journaux Le Petit Parisien, Le Vélo ou L’Auto.

Les courses d’aviron

Les abords de Saint-Cloud sont aussi traversés par des événements sportifs dont bénéficient les Clodoaldiens mais qui sont organisés par les villes voisines. C’est le cas des courses d’avirons dont témoigne le tableau de Jean-Louis Petit, Course d’Avirons sur la Seine près de Saint-Cloud, daté de 1849. Cette oeuvre est l’une des premières représentations françaises de ce sport venu d’Angleterre. La course d’aviron consiste à propulser une forme, étroite et allongée, de traînière à l’aide de rames en forme de pelles. Du côté de Paris, les compétitions sont attestées dès 1834 et regroupent de célèbres équipages de canotiers dont Le Six du Prince de Joinville, et plus tard, l’Eva, la Véléda, Le Duc de Framboisie ou La Sorcière des Eaux. Les exploits de ces équipages sont relatés dans la presse et font même l’objet de paris. En 1853 les Championnats de la Seine sont créés, puis dotés du Prix du Président de la République.

Le circuit de l’autoroute de Saint-Cloud

En 1946, la Ville de Saint-Cloud veut concevoir un événement international, à l’image du circuit de Monaco qui se situe en milieu urbain. Elle créé son propre circuit pour voitures et motos, célébrant ainsi l’ouverture d’un tunnel d’autoroute qui ouvre sur la Bretagne et la Normandie. Le 9 juin, la boucle de six kilomètres est parcourue vingt fois par « ces hommes pleins de vigueur, beaux garçons, qu’une ronde peut-être mortelle va emporter ». Cependant, la course ne fait pas que des émules : « Pour les uns ce fut une magnifique épreuve sportive. Pour d’autres, ce fut un grand rassemblement de foules bien gênant, troublant la quiétude de notre cité, paralysant la circulation ». Malgré une importante recette de 500 000 francs, distribuée à Lessay et Wittenheim, deux communes sinistrées par la, de trop nombreux habitants s’opposent à son renouvellement et le grand prix n’a lieu qu’une seule fois.

Photo : René-Jacques, René Giton dit (1908-2003) Le lancer de javelot : athlète tenant le javelot , 1948 Projet d’illustration pour Les Olympiques (1926) de Henry de Montherlant (1895-1972) au Stade français Tirage moderne, inv. 77LG00723 © Donation René-Jacques, Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion RMN-GP

Dates

Mars 29 (Vendredi) 22 h 00 min - Septembre 22 (Dimanche) 7 h 00 min(GMT-11:00)

Lieu

Musée des Avelines

60, rue Gounod, 92210 Saint-Cloud