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Rencontre avec Pascale Arnaud, lauréate du Prix Picto de la Mode 2017

Temps de lecture estimé : 4mins

La vingtième édition du Prix Picto de la Mode a été remportée par Pascale Arnaud, jeune photographe de 23 ans, originaire d’Aix-en-Provence. Tout juste diplômée de l’Ecole des Gobelins, elle s’intéresse au portrait avant de se spécialiser dans la photographie de mode. Ce sont deux de ses séries « Xiaotong » & « Emerging Adulthood » qui décideront le jury de lui remettre le premier Prix. Nous avons interrogé la jeune lauréate sur sa nomination. Rencontre.

« Je souhaiterais faire partie de cette nouvelle génération de photographes de modes qui osent innover, photographier tout type de personnes, faire passer un message positif, aux jeunes femmes en particulier. » P. A.

9 lives : Vous venez de remporter le Prix Picto de la Mode, pouvez-vous nous en dire plus sur les travaux que vous avez proposés au jury ?

Pascale Arnaud : J’ai présenté deux séries au jury. La première est un projet de longue haleine nommée Emerging Adulthood, qui se traduit par « l’Emergence de l’Âge adulte » en français. C’est le nom qui est donné depuis quelques années à la période se situant entre l’adolescence et l’âge adulte, décrit comme un nouvel âge. Etant moi-même une adulte émergente plongée dans cette période, j’ai eu l’envie de livrer ma propre interprétation de cet âge « entre-deux ». En me basant surtout sur les émotions et les sentiments que l’on peut ressentir pendant cette tranche de vie, j’ai mis en scène des modèles pour retranscrire, à ma façon, l’émergence de l’âge adulte. « Emerging Adulthood » parle d’exploration identitaire, d’expérimentation, de la vision que l’on a de notre propre corps, de complexes, de rapports amoureux, d’instabilité…

La deuxième série traite du même sujet mais en réalisant, cette fois-ci, le portrait d’une jeune adulte Chinoise, Xiaotong, rencontrée et photographiée à Hangzhou. Elle porte des vêtements créés par un jeune créateur de mode Chinois. Je me suis plongée dans cette culture le temps d’un voyage et malgré l’écart culturel, j’ai retrouvé en elle cet « entre-deux ». La barrière de la langue et la timidité de Xiaotong m’a obligé à essayer de lire sur son visage à défaut d’entendre le son de sa voix, et c’est par la photographie que j’ai retranscrit ce que je percevais d’elle.

9 lives : Comment vous situez-vous par rapport à la photographie de mode d’aujourd’hui ? 

P. A. : J’ai commencé à faire de la photographie de mode car j’aimais créer des ambiances, des images à l’esthétique travaillée. Puis je me suis mise à créer des séries plus personnelles basées sur des sujets qui me tiennent à coeur. Il y a des sujets, comme par exemple l’acceptation de son corps, que j’aimerais continuer à aborder par le biais de la photographie de mode. A mon échelle, je souhaiterais faire partie de cette nouvelle génération de photographes de modes qui osent innover, photographier tout type de personnes (pas seulement des mannequins), faire passer un message positif, aux jeunes femmes en particulier.

9 lives : Quelles sont vos inspirations dans votre création photographique ?

P. A. : Je ne me sens ni adolescente, ni adulte, mes dernières séries sont inspirées de ce que je vis actuellement, ainsi que de ce que j’observe avec mes proches. Je retranscris à ma manière nos découvertes, nos expérimentations, nos joies et nos doutes. Des photographes comme Nhu Xuan Hua ou Marton Perlaki m’inspirent aussi beaucoup en créant des mises en scènes qui font de leur travaux des images à la frontière de la photographie de mode et de la photographie plasticienne.

9 lives : Avec l’arrivée du Palais Galliera comme partenaire de cette 20ème édition du Prix, une de vos œuvres entre au Musée de la Mode de la ville de Paris, qu’est ce que cela représente pour vous d’entrer dans cette collection ?

P. A. : Je crois que je n’ai pas encore réalisé. C’est une reconnaissance formidable. Les deux séries que j’ai présenté au jury du Prix Picto me tiennent à coeur et c’est un immense plaisir de pouvoir les exposer, les partager, et faire entrer une des ces images au Musée de la Mode !

INFORMATIONS
Picto
53bis, rue de la Roquette
75011 Paris
http://www.picto.fr/prixpictodelamode/
https://pascalearnaud.fr

A LIRE :
> Article sur les résultats du Prix Picto de la Mode 2017 :
http://9lives-magazine.com/25776/2017/10/10/resultats-de-vingtieme-edition-prix-picto-de-jeune-photographie-de-mode/
> L’interview d’Elsa et Johanna, 2èmes lauréates du Prix Picto de la Mode 2017 (accessible dès jeudi 12 octobre)
> L’Interview de William Waterworth, 3ème lauréat du Prix Picto de la Mode 2017 (accessible dès vendredi 13 octobre)

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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