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Pour sa première carte blanche, notre invitée de la semaine, Salomé d’Ornano, directrice de la Fisheye Gallery souhaite rendre un hommage à toutes les femmes qui ont croisé son chemin à l’occasion de son voyage en Iran en 2018. Salomé a vécu à Beyrouth avant de rentrer à Paris suite à  la crise économique et à la crise sanitaire du Covid. Dans ce premier article, elle nous parle d’une jeune activiste, Hannaneh Heydari, qui réalise des portraits dans la rue. C’est aussi pour elle l’occasion de revenir sur le livre « Espace vital » d’Anahita Ghabaian Etehadieh publié chez Textuel ou encore sur « Rue Enghelab, la révolution par les livres. Iran 1979-1983 » par Hannah Darabi…

J’aimerais dédier cette première carte blanche à toutes les femmes que j’ai rencontrées lors de mon voyage en Iran en 2018 où les échanges que nous avions sur nos conditions étaient omniprésents. Depuis, j’ai peu de nouvelle de ces femmes-là. Un ami cher a du quitté le pays pour fuir la prison, il me dit régulièrement qu’il a peur et que la situation pour les jeunes iraniens va de mal en pis.

Cependant, je garde contact, parfois, mais pas régulièrement avec Hannaneh Heydari, une jeune activiste qui poste sur les réseaux – et c’est courageux – des photos d’étrangers qui la mettent à l’aise dans la rue. « Portraits of Strangers who make me feel safe on the street N.3.”.

Portraits of strangers who make me feel safe on the street © Hannaneh Heydari

Portraits of strangers who make me feel safe on the street © Hannaneh Heydari

Portraits of strangers who make me feel safe on the street © Hannaneh Heydari

Portraits of strangers who make me feel safe on the street © Hannaneh Heydari

Femmes et hommes aux cheveux courts, décolorés, violet, frange, long, crépu, mèches, attaché, détachés, voilés non voilés aux habits colorés, en robes avec des collants, sans, des jeans troués, délavées, déguisés et j’en passe. Une multitude de styles et de couleurs qui crie haut et fort « je n’ai pas peur », comme un slogan à la liberté pour la liberté. Cet acte photographique pourrait nous paraitre très anodin tant ces « étrangers » nous ressemblent. Nombreux sont ces comptes chez nous où l’on photographie les gens dans la rue. Mais ici, son travail est différent, il ne cherche pas à être artistique ou original mais dit seulement merci aux jeunes qui se battent jours et nuits pour être libre dans un pays qui les en empêche. J’aime la simplicité des photos de Hannah, j’aime son courage car elle aussi elle cri Femme ! Vie ! Liberté !

https://www.instagram.com/hannaanehheydari/ 

couverture du livre

C’est aussi l’occasion de vous recommander ce livre, « Espace vital » signé par Anahita Ghabaian Etehadieh, fondatrice de la galerie « Silk road », édité aux éditions textuelles qui je cite « invite à regarder l’Iran à travers l’objectif des femmes, dans un contexte historique où les Iraniennes revendiquent leurs droits avec détermination et courage. Trois générations de photographes cohabitent ici. »
https://www.editionstextuel.com/livre/espace_vital_femmes_photographes_iraniennes

© Sheida Soleimani

Une autre artiste iranienne engagée que j’admire beaucoup est Sheida Soleimani, j’avais écrit un coup de cœur il y a 1 an dans le magazine fisheye à retrouver ici :  https://fisheyemagazine.fr/article/lequipe-de-fisheye-partage-ses-coups-de-coeur-sheida-soleimani/

Une exposition et un livre que j’ai tant aimé : Rue Enghelab, la révolution par les livres. Iran 1979-1983 par Hannah Darabi https://www.lebalbooks.com/rue-enghelab-la-revolution-par-les-livres-iran-1979-1983

Et sur un autre sujet mais que je recommande aussi  avec le livre « There are no homosexuals in Iran » de Laurence Rasti publié aux éditions Patrick Frey : https://www.le-bal.fr/publications/there-are-no-homosexuals-iran

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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