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Pour la seconde année consécutive la Saif, organisme de gestion collective, s’associe à Picto Foundation dans leur programme Carte Blanche Etudiants. Parmi les quatre jeunes lauréats de l’année, une bourse de 3000 euros est décernée pour le développement d’un projet artistique. Cette année, c’est le photographe allemand Florian Gatzweiler qui a été choisi pour son projet débuté au printemps dernier intitulé « Revisiting Masculinity », une analyse de la masculinité toxique par le prisme des détenus.

Actuellement étudiant à l’École de photographie d’Ostkreuz, Florian Gatzweiler (1998) a été élu lauréat de la Carte Blanche Etudiants en duo avec Sascha Levin (2000). Tous deux ont réalisé une série documentaire sur le quotidien de jeunes Ukrainiens exilés dans la petite ville polonaise de Slubice.
Pour la Bourse Saif, Florian Gatzweiler a présenté son projet « Revisiting Masculinity » débuté au printemps dernier.

© Florian Gatzweiler, lauréat Bourse SAIF Carte Blanche Etudiants 2023

© Florian Gatzweiler, lauréat Bourse SAIF Carte Blanche Etudiants 2023

Concept

Le pourcentage d’hommes détenus en Allemagne est de 94%. D’où vient la grande majorité d’hommes dans ces statistiques ? Pourquoi les hommes deviennent-ils plus de grands criminels ? Pour répondre à ces question, il faut se pencher sur l’image des hommes dans notre société et sur leur socialisation individuelle. Depuis quelques années, les comportements traditionnels des hommes dans la société et le terme de « masculinité » sont discutés dans la sphère publique. Souvent, la masculinité est critiquée parce qu’elle nuit aux personnes qui l’entourent et à elle-même par son comportement toxique. Je suis particulièrement triste que nous, les hommes, ne comprenions pas à quel point nous nuisons aux personnes qui nous entourent et à nous-mêmes. En tant qu’homme en pleine construction, ce sujet joue également un rôle important dans ma vie. J’observe dans mon entourage de nombreux hommes qui souffrent également de leur comportement. Beaucoup d’entre eux ont du mal à parler de leurs sentiments. En particulier lorsqu’ils se sentent mal, ils sont moins enclins à chercher de l’aide et restent souvent seuls avec leurs problèmes.

© Florian Gatzweiler, lauréat Bourse SAIF Carte Blanche Etudiants 2023

Mise en œuvre

J’essaie de traiter ce sujet dans mon travail photographique m’appuyant sur l’exemple des détenus masculins. Je rends visite aux prisonniers dans un établissement pénitentiaire sur une période d’un an, je leur parle et je les photographie. Il est important pour moi de suivre un rythme récurrent et de rendre visite aux mêmes prisonniers afin de créer une profondeur dans le travail. Avec eux, j’essaie de trouver des images dans lesquelles ils voient leurs sentiments et leur histoire se refléter. L’objectif global est de créer un monde d’images qui montrent une masculinité fragile. Il y aura des portraits mis en scène, des natures mortes et des détails dans l’œuvre. Le travail est réalisé avec un appareil photo analogique grand format.

Je travaille sur ce projet depuis le printemps 2023. Il s’agit de mon mémoire de fin d’études à l’université de Berlin. Dans la lignée de cette série, mon objectif principal est de créer un journal : un support qui peut être redistribué dans les prisons, sans limitation d’accès et sans coûter quoi que ce soit au détenu. Il serait également possible d’élargir le projet et de l’introduire dans d’autres prisons en Allemagne. J’espère que le journal augmentera la portée du projet et favorisera peut-être un changement de mentalité.

A LIRE
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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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