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Pour ses deux dernières cartes blanches, notre invité de la semaine, Freddy Coudray, Président de l’association Festival de l’image / Les Photographiques, a choisi deux photographes coups de cœur. Aujourd’hui, il nous parle du travail d’un photographe rencontré lors des lectures de portfolios des Rencontres Photographiques de Boulogne Billancourt, Bastien Deschamps. Et en particulier de sa série « Le poulpe au regard de soi(e) », un travail réalisé avec l’Intelligence Artificielle. Bastien Deschamps compte parmi les photographes finalistes pour la résidence 2024 des Photographiques…

Chant III © Bastien Deschamps

Bastien Deschamps est un jeune artiste, croisé aux lectures de portfolios des Rencontres Photographiques de Boulogne Billancourt, un des rares auteurs à m’avoir touché avec un travail utilisant l’Intelligence Artificielle.
Il fait partie de ceux qui savent l’utiliser de façon constructive. Lorsqu’il m’a présenté son travail « Le poulpe au regard de soi(e) », réinterprétation des Chants de Maldoror du Comte de Lautréamont, oeuvre qui fit longtemps partie du panthéon de mes lectures de jeunesse, j’ai été bluffé par la pertinence de cette articulation entre technique de photographie ancienne (cyanotype), poésie surréaliste et donc intelligence artificielle. Ce travail de longue haleine, toujours en cours, est découpé en six séries, à l’image des six chants de Maldoror, évolue techniquement, connaît des
variantes, tout comme chaque chant évoluait dans son style littéraire.

Chant I © Bastien Deschamps

Le principe mis en oeuvre est le suivant : Il soumet de longs extraits de la prose surréaliste à un outil de génération d’images par intelligence artificielle ? Il en résulte une première forme de visuel prêt à servir de base de travail. S’ensuit un collage d’autres éléments générés à partir du même passage.
De façon quasi tentaculaire, de fragments en fragments, se créent ainsi des images complètes, tirées ensuite en négatifs pour permettre la création de cyanotypes (processus vieux de deux siècles, dont l’invention coïncide avec la naissance de l’auteur des Chants). Une fois tirés, ces cyanotypes sont soumis à différents processus (contrecollages à la feuille d’or, morsures par la rouille et des produits chimiques corrosifs, supports différents …).
Le résultat est surprenant, d’un esthétisme troublant. Un travail à suivre …

INFORMATIONS PRATIQUES

sam16mar(mar 16)10 h 00 mindim14avr(avr 14)19 h 00 minLes Photographiques 2024 OrganisateurAssociation Festival de l’image

La Rédaction
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