Des clics, le podcast qui donne la parole aux femmes photographes. Entretien avec Maud Bernos 6 jours ago
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 4) 4 jours ago
Masterclass Oeildeep : « Au nom du père », un regard introspectif par Sylvain Renard 13 décembre 2024
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 3) 11 décembre 2024
Interview Célia Bernasconi, NMNM, Villa Paloma : Francisco Tropa, l’illusionniste virtuose ! 4 jours ago
Villa Arson : rencontre avec Sylvie Christophe, Responsable des relations internationales et des résidences 5 jours ago
Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsAprès une annonce abrupte au début de l’été de l’arrêt de la galerie Le Réverbère après 43 ans d’activité, nous avons décidé de rendre un hommage particulier au travail de Catherine Derioz et Jacques Damez. Nous avons interrogé leurs photographes, dans l’ordre chronologique de leur arrivée à la galerie. Cette semaine, nous touchons à la fin de ce partage de témoignages. Aujourd’hui, voici notre dernière rencontre, celle avec avec Baudoin Lotin, représenté par Le Réverbère depuis 2017. Il revient sur cette aventure photographique et se confie sur l’arrêt de cette institution qu’était la galerie lyonnaise. Huamantla, Tlaxcala, Mexique, 2018 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère Cuahautemoc, Chihuahua, Mexique, 2001 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère Acayucan, Veracruz, Mexique – 1985 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère Chamula, Mexique, 2018 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère Ericka Weidmann : Pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Catherine et Jacques et comment avez-vous intégré la galerie ? Baudoin Lotin : Je crois être le dernier à avoir intégré la galerie “Le Réverbère“. C’était en 2017. Cela a commencé par un appel téléphonique. A l’autre bout du fil, une dame me demande si je suis bien Baudoin Lotin ? C’est Catherine Dérioz qui me parle de la galerie de Lyon créée avec son compagnon Jacques Damez. Ils ont le projet de monter une exposition intitulée “Mexique, aller-retour“. Je suis surpris ! Effectivement je photographie le Mexique depuis 1982, mais comment se fait-il qu’ils connaissent mon travail? Madame Dérioz me rappelle que Bernard Plossu m’avait invité à participer à l’exposition “Visiones de México : 21 photographes“ au MuVIM de Valencia. En effet Bernard Plossu y était commissaire. Leur choix s’est arrêté sur mes images. Je suis donc entré au Réverbère par la grande porte, invité dans une galerie de légende pour côtoyer des photographes dont j’avais étudié les œuvres durant mes études au “75“ à Bruxelles. Je ne cache pas que j’ai plané suite à cet appel, mais que dire lorsqu’ils m’ont proposé de venir chez moi pour nous rencontrer et parcourir mon travail de plus de quarante années. Nous avons passé un week-end à nous découvrir, pour passer de gens inconnus à je crois deux couples qui étaient proches dans le regard, l’humour et le ressenti de la vie. Nous avons bien ri. Cette rencontre a été le départ d’une envie de nous unir pour parcourir un chemin ensemble. San Rafael, Sierra Madre occidentale, Mexique,1982 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère Patzcuaro, Mexique, 2022 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère Mexique, 2021 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère Cuautla, Morelos, Mexique – 1985 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère E. W. : Que représente pour vous cette collaboration ? B. L. : C’est une nouvelle aventure qui commençait pour moi. Je n’avais jamais intégré une galerie d’art. Les débuts sont professionnellement enchanteurs. Je tombe dans une ambiance familiale propice aux partages, aux découvertes. Le groupe est accueillant. Catherine et Jacques me présentent des passionnés de la photographie. Je me sens bien. Je retrouve Bernard Plossu et Thomas Chable deux photographes que je connaissais déjà et dont j’apprécie particulièrement les photos. Le dialogue s’engage. Je ne connaissais rien du fonctionnement d’une galerie, mais les choses ici sont claires, nous avons carte blanche pour mener notre travail comme nous le souhaitons. Nulle pression pour nous pousser dans une direction. Respect ! Petit à petit et avec les diverses expositions auxquelles j’ai participé à la galerie, mais aussi dans d’autres villes de France et de Belgique, le Réverbère nous a toujours soutenus. Par exemple j’ai pu rencontrer Marjolaine Vuarmesson de la “Baxton Galery“ pour une exposition au Festival de la Photographie de Bruxelles en 2023 et cet automne pour une présentation de mon reportage sur le Kurdistan. Au “Réverbère“ il y a du cœur, mais aussi du savoir artistique, du ressenti, de la qualité humaine, du vécu et du partage. Après plus de 40 années à mettre en valeur la photographie et les photographes, il faut être plus que passionnés. Guanajuato, Guanajuato, Mexique – 1982 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère Xochitlan de Romero Rubio, Puebla, Mexique – 2013 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère Kurdistan TurcRécolte, 1999 © Baudoin Lotin / Courtesy Galerie Le Réverbère E. W. : Comment voyez-vous la suite, sans Le Réverbère ? B. L. : La nouvelle de la fermeture de la galerie m’a affecté. Je ne m’y attendais pas. Oui, le covid à bien changé des choses… Mes pensées vont vers Catherine et Jacques, mais aussi vers l’équipe qui œuvrait à leurs côtés. Des passionnés encore. Ils font aussi partie de l’âme de la galerie Pour moi, la diffusion de mon travail s’arrête avec le réverbère. La lumière s’éteint, mais l’artiste reste et l’amitié aussi. Merci pour vos combats photographiques et bonne route à vous vers de nouveaux projets. E. W. : Cherchez-vous une autre galerie pour vous représenter (ou avez-vous déjà trouvé) ? Si oui, que recherchez-vous dans une collaboration avec une galerie ? B. L. : L’expérience était trop belle pour tout recommencer. Je préfère rester sur les beaux sentiments vécus avec Catherine, Jacques et la bande. La photographie et le photographe ne s’arrêtent pas. D’octobre à janvier prochain je ferai un parcours dans le rif marocain. C’est ma route. INFORMATIONS PRATIQUES Galerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 Lyon ven20sep(sep 20)14 h 00 minsam28déc(déc 28)19 h 00 minHistoire(s) sans finExposition collectiveGalerie Le Réverbère, 38 rue Burdeau 69001 Lyon Détail de l'événementPhoto : © Denis Roche. 4 avril 1981, Gizeh, Egypte. 45 ans d’engagement en couple pour la photographie, 43 ans de galerie dont 35 au 38 rue Burdeau à Lyon : Détail de l'événement Photo : © Denis Roche. 4 avril 1981, Gizeh, Egypte. 45 ans d’engagement en couple pour la photographie, 43 ans de galerie dont 35 au 38 rue Burdeau à Lyon : une incroyable aventure vécue intensément avec ses hauts et ses bas, ses fous rires et ses colères, ses rencontres fabuleuses avec des artistes et des collectionneurs qui ont été au cœur de tous nos débats et états d’âme ! Et puis, 20 ans après l’ouverture, l’arrivée des assistant(e)s qui nous ont offert leur énergie, leurs compétences et ont accompagné cette utopie. Ouvrir, hors Paris, en 1981, une galerie indépendante consacrée uniquement à la photographie contemporaine dans tous ses « états » et la garder ouverte pendant 4 décennies étaient un pari fou mais gagné ! Enfin presque… car depuis une dizaine d’années le marché a beaucoup changé : il s’est codifié, « financiarisé » et concentré dans les mains d’un certain goût international qui ne permet plus la même liberté d’action et de choix. Nous avons tant aimé les 15 premières années de Paris Photo où galeristes, photographes, journalistes, institutionnels faisaient communauté avec l’équipe de la foire (merci à Rick Gadella et Valérie Fougeirol) grâce à des échanges confiants et libres, tous tendus vers un seul et même but : partager notre passion pour la Photographie avec les collectionneurs pionniers ou les amateurs curieux et cultivés. Nous étions plus brouillons peut-être mais créatifs, généreux et ouverts aux débats parfois musclés ! Petit à petit chacun a dû choisir sa « place ». La langue de bois s’est installée, les discours de l’art contemporain se sont appauvris et le tout culturel a gagné du terrain… Malgré notre réputation, nos commissariats payés et partagés avec les artistes pour des expos hors les murs ainsi que nos prestations intellectuelles se sont amenuisés pour quasi disparaitre après le Covid et nous obligent aujourd’hui à fermer la galerie et arrêter sa programmation à la fin de l’année 2024. Trop de services gratuits (entrée libre des expositions, déplacements peu ou pas remboursés, prêts d’œuvres sans rétribution aucune, visites commentées ou conférences gratuites, conception et coordination de l’agenda Photographie(s) Lyon & co, aide aux dossiers des artistes pour résidences, appels d’offre, candidatures à des prix …) dévorent le temps de notre équipe. Comme nous l’avait déclaré, il y a 20 ans l’adjoint à la culture de la Ville de Lyon : vous travaillez comme un vrai service plublic sans qu’on vous le demande et sans coûter un centime à la collectivité ! Et rien n’a changé ! Pourtant en 2023, nous étions soulagés d’avoir retrouvé notre chiffre d’affaires d’avant 2020 concernant la vente des œuvres. Mais les charges ont beaucoup augmenté et l’impérialisme des foires nous piège. Triste conclusion : le modèle économique d’une galerie de notre taille, sans soutien financier public ou privé, n’est plus viable. Pour finir en beauté cette dernière année dans notre galerie, après L’éblouissement des apparences de Yves Rozet, Silence de Julien Magre, nous vous invitons à découvrir Histoire(s) sans fin avec un choix d’œuvres emblématiques, rares, iconiques ou uniques de chacun de nos photographes. Sans fin car notre amour de la Photographie reste intact ainsi que notre croyance en la force créative de nos artistes qui n’ont de cesse de se remettre en cause et de creuser leur sillon avec intelligence et sensibilité. Nous continuerons autrement à imaginer des expositions, à donner à lire des œuvres, à offrir de la beauté et des émotions au public. Pour preuve la publication de l’essai de Jacques Damez : Denis Roche – L’endroit du temps en 2026 aux éditions de La Lettre volée ainsi que la sortie en 2025 chez Actes Sud dans la collection Photo Poche d’un Denis Roche préfacé par Jacques Damez. Nous vous espérons nombreux à la rentrée (du 21 septembre au 28 décembre 2024) pour partager ce bouquet final avec les artistes et qu’il vous donnera le désir de vous offrir une ou plusieurs photographies pour enrichir votre jardin intérieur. Avec le sourire et une note d’humour pour vous accueillir bientôt… Bye Buy ! Frédéric BELLAY, Arièle BONZON, Dirk BRAECKMAN, Pierre CANAGUIER, Thomas CHABLE, Serge CLÉMENT, Beatrix VON CONTA, Jacques DAMEZ, François DELADERRIÈRE, André FORESTIER, Lionel FOURNEAUX, Rip HOPKINS, William KLEIN, Géraldine LAY, Baudoin LOTIN, Jean-Claude PALISSE, Philippe PÉTREMANT, Bernard PLOSSU, Marc RIBOUD, Denis ROCHE, Yves ROZET DatesSeptembre 20 (Vendredi) 1 h 00 min - Décembre 28 (Samedi) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuGalerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 Lyon Galerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 LyonUne galerie en province. 300m2 sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon. C'est le Réverbère, qu'anime un double regard aigu, exigeant et sans complaisance : celui de Catherine Dérioz et Jacques Damez, ses créateurs, dont, au fil des années, les qualités se sont faites vertus. Du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous en dehors de ces horaires Get Directions CalendrierGoogleCal A LIRE Galeries photo : des fermetures en cascade… La fin d’une utopie. Rencontre avec Catherine Derioz et Jacques Damez de la Galerie Le Réverbère Favori0
Photo Masterclass Oeildeep : « Odyssées », les passagers de Julien Roux Pour cette première publication de portfolio de l’année 2025, nous poursuivons la restitution de la Masterclass Oeildeep qui s’est déroulée l’an passé ...
News Elles & Cité, les lauréates de l’année 2025 dévoilées Les photographes lauréates de la seconde édition du programme Elles & Cité, viennent d’être dévoilées. Pour la deuxième année consécutive, six femmes ...
Interview Art Contemporain Les 70 ans de la BRAFA : Interview avec Beatrix Bourdon, directrice générale La BRAFA fête ses 70 bougies en 2025 autour de 130 exposants en provenance de 16 pays, transformant Brussels Expo en un ...
L'Interview Des clics, le podcast qui donne la parole aux femmes photographes. Entretien avec Maud Bernos
Des clics, le podcast qui donne la parole aux femmes photographes. Entretien avec Maud Bernos 6 jours ago
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 4) 4 jours ago
Masterclass Oeildeep : « Au nom du père », un regard introspectif par Sylvain Renard 13 décembre 2024
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 3) 11 décembre 2024
Interview Célia Bernasconi, NMNM, Villa Paloma : Francisco Tropa, l’illusionniste virtuose ! 4 jours ago
Villa Arson : rencontre avec Sylvie Christophe, Responsable des relations internationales et des résidences 5 jours ago