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Partager Partager L'InterviewPhoto La fin d’une utopie. Rencontre avec Catherine Derioz et Jacques Damez de la Galerie Le Réverbère Ericka Weidmann23 septembre 2024 Temps de lecture estimé : 5minsCe week-end, l’une des plus anciennes galeries dédiées à la photographie, Le Réverbère, a inauguré « Histoire(s) sans fin« , leur dernière exposition avant la fermeture. À cette occasion, j’ai rencontré les deux cofondateurs de ce qui est devenu au fil des ans, une véritable « institution » en France et en Europe, Catherine Derioz et Jacques Damez. Dans cet entretien, ils nous parlent à cœur ouvert, avec beaucoup d’émotion, de ce qu’ils estiment être la fin d’une ère. Pas (seulement) pour eux, mais pour toute la photographie. Découvrez cette rencontre passionnante et passionnée. « La photographie a toujours eu une peine inouïe à être respectée. Tout le monde est très ennuyé qu’on s’arrête mais ceux qui nous ont fait le moins de signe d’amitié, ce sont les institutions car ils sont très mal à l’aise, ils ont très bien compris les problèmes que l’on pointait. Imaginez par exemple, que nous n’avons jamais eu aucun achat de la part de nos musées à Lyon ou de nos FRAC ! » – Catherine Derioz Une décision qui tombe comme un couperet, la galerie Le Reverbère à Lyon annonce avant l’été leur fermeture, fin 2024. Une galerie qui œuvre pour une photographie d’auteur engagée depuis 43 ans. La raison à cela ? La réalité économique qui est venue les rattraper. Le plus frustrant sans doute c’est de ce rendre compte que les ventes de tirages sont toujours au rendez-vous, mais font face à l’augmentation – pour ne pas dire l’explosion – des frais de production de tirages et des frais courants de ces vingt dernières années. Ajouter à cela la baisse drastique et les demandes de plus en plus courantes de la gratuité de leur expertise et de leur savoir faire, pour les expositions hors les murs et autres commissariats d’expositions, qui ont eu raison de leur activité. Si la Covid n’a pas été un déclencheur, cela a été un véritable accélérateur. « L’effet après Covid a entraîné des augmentations de prix de production gigantesques, on a pris entre 25 et 30% sur la production des expositions, 30% sur l’encadrement – sans parler des frais fixes, ces coûts supplémentaires ne peuvent pas être répercutés sur nos prix de vente, parce que ce n’est pas facile de vendre aujourd’hui. Malgré le fait que l’on vende bien, cet écart financier ne se compense pas. Là il y a vraiment un problème de modèle qui ne fonctionne plus avec le système économique en place qui est en train de se décimer. » – Jacques Damez Un modèle économique des galeries indépendantes dédiées à la photographie qui s’effondre donc. Et qui touchent d’autres galeries, c’est le cas de Baudoin Lebon qui a annoncé également avant l’été la fermeture de sa galerie, avant d’annoncer sa collaboration avec une autre galerie parisienne, celle de Miranda Salt, pour une saison. Le marché a beaucoup évolué, et comme le précise Catherine Derioz, la photographie réflective et intellectuelle défendue par la galerie Le Réverbère ne trouve plus sa place. On observe une prédominance des foires, comme Paris Photo dont le rôle, au fil des ans, a été lentement modifié pour devenir une course à la consommation. Dans cet entretien, les deux co-fondateurs de la galerie nous font part que leur douleur n’est pas directement liée à la fermeture de la galerie, mais plutôt de perdre tout le travail et toute l’énergie déployés pendant plus de 40 ans au service de la photographie. Avec le risque que d’ici quelques années, tout soit définitivement enterré… Ne serait-il donc pas temps qu’un lieu officiel et donc institutionnel ouvre ses portes à Lyon afin de soutenir la photographie pour assurer un ancrage pérenne ? « Les résidences d’artistes ! La belle trouvaille de notre ministère de la Culture. Ils demandent aux photographes – qui sont la plupart du temps mal payés – en plus de répondre à la commande, de faire la médiation, et les œuvres sont gardées, donc on ne peut rien en faire ! Les résidences sont de plus généralement difficiles à concilier avec une vie de famille. Tout le monde s’est engouffré dans ce système-là, et je trouve qu’on transforme de plus en plus les photographes, en OS de la culture » -Catherine Derioz Une exposition manifeste d’une famille de pensée Histoire(s) sans fin est la dernière exposition de la Galerie dans le local de la rue Burdeau, elle réunit la vingtaine d’artistes de la galerie. Avec des tirages iconiques, rares, parfois uniques, mais aussi des images oubliées, cette exposition est la première signée Le Réverbère, pour montrer comment à travers les artistes avec qui ils ont collaborés, ils ont su construire une famille de pensée et créer un positionnement éthique et poétique sur le monde et sur l’art avec des partis pris. Tout au long de cette dernière exposition, 9 Lives magazine partagera avec vous les témoignages des photographes de la galerie. L’entretien est également accessible en podcast ⬇ INFORMATIONS PRATIQUES Galerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 Lyon ven20sep(sep 20)14 h 00 minsam28déc(déc 28)19 h 00 minHistoire(s) sans finExposition collectiveGalerie Le Réverbère, 38 rue Burdeau 69001 Lyon Détail de l'événementPhoto : © Denis Roche. 4 avril 1981, Gizeh, Egypte. 45 ans d’engagement en couple pour la photographie, 43 ans de galerie dont 35 au 38 rue Burdeau à Lyon : Détail de l'événement Photo : © Denis Roche. 4 avril 1981, Gizeh, Egypte. 45 ans d’engagement en couple pour la photographie, 43 ans de galerie dont 35 au 38 rue Burdeau à Lyon : une incroyable aventure vécue intensément avec ses hauts et ses bas, ses fous rires et ses colères, ses rencontres fabuleuses avec des artistes et des collectionneurs qui ont été au cœur de tous nos débats et états d’âme ! Et puis, 20 ans après l’ouverture, l’arrivée des assistant(e)s qui nous ont offert leur énergie, leurs compétences et ont accompagné cette utopie. Ouvrir, hors Paris, en 1981, une galerie indépendante consacrée uniquement à la photographie contemporaine dans tous ses « états » et la garder ouverte pendant 4 décennies étaient un pari fou mais gagné ! Enfin presque… car depuis une dizaine d’années le marché a beaucoup changé : il s’est codifié, « financiarisé » et concentré dans les mains d’un certain goût international qui ne permet plus la même liberté d’action et de choix. Nous avons tant aimé les 15 premières années de Paris Photo où galeristes, photographes, journalistes, institutionnels faisaient communauté avec l’équipe de la foire (merci à Rick Gadella et Valérie Fougeirol) grâce à des échanges confiants et libres, tous tendus vers un seul et même but : partager notre passion pour la Photographie avec les collectionneurs pionniers ou les amateurs curieux et cultivés. Nous étions plus brouillons peut-être mais créatifs, généreux et ouverts aux débats parfois musclés ! Petit à petit chacun a dû choisir sa « place ». La langue de bois s’est installée, les discours de l’art contemporain se sont appauvris et le tout culturel a gagné du terrain… Malgré notre réputation, nos commissariats payés et partagés avec les artistes pour des expos hors les murs ainsi que nos prestations intellectuelles se sont amenuisés pour quasi disparaitre après le Covid et nous obligent aujourd’hui à fermer la galerie et arrêter sa programmation à la fin de l’année 2024. Trop de services gratuits (entrée libre des expositions, déplacements peu ou pas remboursés, prêts d’œuvres sans rétribution aucune, visites commentées ou conférences gratuites, conception et coordination de l’agenda Photographie(s) Lyon & co, aide aux dossiers des artistes pour résidences, appels d’offre, candidatures à des prix …) dévorent le temps de notre équipe. Comme nous l’avait déclaré, il y a 20 ans l’adjoint à la culture de la Ville de Lyon : vous travaillez comme un vrai service plublic sans qu’on vous le demande et sans coûter un centime à la collectivité ! Et rien n’a changé ! Pourtant en 2023, nous étions soulagés d’avoir retrouvé notre chiffre d’affaires d’avant 2020 concernant la vente des œuvres. Mais les charges ont beaucoup augmenté et l’impérialisme des foires nous piège. Triste conclusion : le modèle économique d’une galerie de notre taille, sans soutien financier public ou privé, n’est plus viable. Pour finir en beauté cette dernière année dans notre galerie, après L’éblouissement des apparences de Yves Rozet, Silence de Julien Magre, nous vous invitons à découvrir Histoire(s) sans fin avec un choix d’œuvres emblématiques, rares, iconiques ou uniques de chacun de nos photographes. Sans fin car notre amour de la Photographie reste intact ainsi que notre croyance en la force créative de nos artistes qui n’ont de cesse de se remettre en cause et de creuser leur sillon avec intelligence et sensibilité. Nous continuerons autrement à imaginer des expositions, à donner à lire des œuvres, à offrir de la beauté et des émotions au public. Pour preuve la publication de l’essai de Jacques Damez : Denis Roche – L’endroit du temps en 2026 aux éditions de La Lettre volée ainsi que la sortie en 2025 chez Actes Sud dans la collection Photo Poche d’un Denis Roche préfacé par Jacques Damez. Nous vous espérons nombreux à la rentrée (du 21 septembre au 28 décembre 2024) pour partager ce bouquet final avec les artistes et qu’il vous donnera le désir de vous offrir une ou plusieurs photographies pour enrichir votre jardin intérieur. Avec le sourire et une note d’humour pour vous accueillir bientôt… Bye Buy ! Frédéric BELLAY, Arièle BONZON, Dirk BRAECKMAN, Pierre CANAGUIER, Thomas CHABLE, Serge CLÉMENT, Beatrix VON CONTA, Jacques DAMEZ, François DELADERRIÈRE, André FORESTIER, Lionel FOURNEAUX, Rip HOPKINS, William KLEIN, Géraldine LAY, Baudoin LOTIN, Jean-Claude PALISSE, Philippe PÉTREMANT, Bernard PLOSSU, Marc RIBOUD, Denis ROCHE, Yves ROZET DatesSeptembre 20 (Vendredi) 1 h 00 min - Décembre 28 (Samedi) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuGalerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 Lyon Galerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 LyonUne galerie en province. 300m2 sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon. C'est le Réverbère, qu'anime un double regard aigu, exigeant et sans complaisance : celui de Catherine Dérioz et Jacques Damez, ses créateurs, dont, au fil des années, les qualités se sont faites vertus. Du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous en dehors de ces horaires Get Directions CalendrierGoogleCal A LIRE Galeries photo : des fermetures en cascade… Favori2
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