Planches Contact Festival : Naïma Lecomte, Lauréate du Prix du Jury de la Jeune Création photographique

Le 25 octobre 2025, Rima Abdul Malak, ancienne ministre de la Culture, en présence de Philippe Augier, maire de Deauville et président des Franciscaines, a décerné le Prix du Jury de la Jeune Création photographique du Planches Contact Festival à Naïma Lecomte, pour son projet documentaire sur le fleuve de la Touques. Naïma Lecomte bénéficiera d’une résidence artistique à La Villa Pérochon – Centre d’art contemporain photographique à Niort. Ce Prix, ouvert aux photographes de 18 à 35 ans, est un soutien fort à l’émergence artistique.

Une photographe engagée

Résidence Jeune Création, Planche Contact Festival 2025 © Naïma Lecomte

Résidence Jeune Création, Planche Contact Festival 2025 © Naïma Lecomte

Résidence Jeune Création, Planche Contact Festival 2025 © Naïma Lecomte

Naïma Lecomte a suivi le cours de la Touques, le fleuve né dans l’Orne qui à son embouchure sépare Deauville et Trouville. Elle a traversé à pied, en vélo des paysages et rencontré des gens. La photographe travaille en moyen format argentique et réalise les tirages en couleur – ce qui est assez complexe. Les périodes de pause entre les résidences ont permis un temps de distanciation pour le développement des photographies, et les techniques d’impression.
Diplômée en 2021 de l’ENSP d’Arles, la pratique photographique de Naïma Lecomte est basée sur l’observation dans un temps long. Le territoire est un point de départ qui lui permet d’étudier les personnes.

Résidence Jeune Création, Planche Contact Festival 2025 © Naïma Lecomte

Résidence Jeune Création, Planche Contact Festival 2025 © Naïma Lecomte

En 2023, la photographe est récompensée par la Lucie Foundation pour son immersion auprès d’enfants et d’adolescents en grande difficulté sociale à La Bergerie de Faucon, un lieu de vie institutionnel dans les Alpes-De-Haute-Provence. L’éducateur référent lui avait indiqué que ces jeunes séparés de leurs familles n’étaient pas photographiés à leurs différentes étapes de vie et évoluaient sans album de famille. Ses travaux passionnants avec propositions d’ateliers révèlent une photographe engagée qui s’intéresse aux autres et crée du lien par l’art.

Résidence Jeune Création, Planche Contact Festival 2025 © Naïma Lecomte

Résidence Jeune Création, Planche Contact Festival 2025 © Naïma Lecomte

Pour cette résidence à Deauville, Naïma Lecomte souhaitait un sujet ouvert. Ce qui borde est une série documentaire autour des rives de la Touques, avec une dimension humaine. Pour l’artiste, la photographie favorise une curiosité partagée. En quête d’indices et de sens, elle choisit de partir en découverte, pour faire des rencontres et ouvrir des discussions.
Ses qualités narratives ont plu au Jury qui a salué sa capacité à montrer de l’inattendu par des images qui peuvent apparaître au premier abord comme ordinaires. Naïma Lecomte ne connaissait pas la Normandie, elle est née à La Rochelle et s’est établie dans le Sud de la France.

Une autre nature, d’autres couleurs, des lumières

La jeune photographe s’est confiée sur sa démarche artistique : « L’idée était de me laisser porter au rythme de la marche par les endroits découverts au fur et à mesure des trois périodes de résidence. Il y a des endroits qui reviennent plus souvent que d’autres, à Lisieux et Pont-l’Evêque, car ces lieux sont davantage habités et des personnes pouvaient être recroisées. » La série se termine par des images en bordure de Deauville et Trouville. Naïma Lecomte a découvert une autre nature, d’autres couleurs, des lumières qui l’ont agréablement surprise. Délicatement, sous chaque photographie exposée aux Franciscaines, elle a noté au stylo les légendes.

Jérémy Appert, Second Prix du Jury de la Jeune Création photographique – résidence artistique au Festival InCadaqués (Espagne) -, a investi les salles de sport de la Normandie pour rendre compte du culte du corps, des relations avec la machine. L’effet est étonnant avec des références artistiques des années 1920, voire antérieures. Une photographie rappelle les Grisailles de Jacques Réattu.

Nexus © Jérémy Appert | Les attendants © Simon Bouillère

Inspiré également par le sport, Simon Bouillère a choisi d’étudier les stades de football par une approche historique et sociologique via le premier club de foot de France du Havre, et des clubs amateurs et professionnels de petites communes. D’abord lieux de sociabilité en centre-ville, les stades ont souvent été déplacés en périphérie car considérés comme des espaces de consommation. Cette série photos avec en son centre un « ancêtre » du ballon de foot plaira à un large public, d’écoliers à des supporters – un livre est également consultable.

Les filles d’ici © Anaïs Ondet

Anaïs Ondet a consacré son reportage aux Filles d’ici, des jeunes femmes de zones interstitielles, entre la campagne et les petites villes. Il s’agit d’un portrait en creux, mais la série a une dimension universelle par son thème sur la jeunesse.

Ces quatre photographes ont été choisis pour leurs regards singuliers parmi 350 candidats. Leurs travaux concluent l’exposition Intimité des Franciscaines, avec 19 photographes à l’affiche dont Claude Cahun et Cindy Sherman, réunies dans un dialogue introductif.

– Fatma Alilate

INFORMATIONS PRATIQUES

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