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Partager Partager L'InterviewPhoto Carte blanche PMU 2014 : Rencontre avec Léa Habourdin et Thibault Brunet Ericka Weidmann14 janvier 2015 Temps de lecture estimé : 6minsPour cette cinquième Carte blanche PMU, deux photographes, Léa Habourdin et Thibault Brunet, ont été sélectionnés pour s’immerger dans l’univers du jeu deux mois durant, dans les bars PMU de la région du Pas-de-Calais. Immersion qui se prolonge encore… L’Œil de la Photographie a rencontré les deux photographes vendredi dernier, lors du montage de l’exposition au BAL, où se mêlaient pression et excitation. « La Carte blanche vue comme un laboratoire de création » Pour l’appel à candidature de l’édition 2014 de la Carte blanche PMU, Léa Habourdin et Thibault Brunet ont déposé leur projet artistique intitulé Ecran. L’idée était de réaliser un documentaire fictionnel subjectif en s’intégrant dans le milieu du jeu et en allant à la rencontre des turfistes des bars PMU. « Tout le monde connaît les bars PMU, tout le monde a eu un rapport de près ou de loin avec un de ces lieux. Bien que cela ca reste un monde à part, nous souhaitions nous intégrer à ce milieu pour voir comment il fonctionne, tout en essayant de garder de la distance. Pour cela, nous avons décidé d’utiliser un “écran” lors de la prise de vue, en utilisant un matériel peu conventionnel comme un scan 3D ou encore le piège photographique (acheté dans un magasin de chasse). Le matériel a été choisi et pensé afin de garder la distance nécessaire entre eux et nous. » Séduits par les travaux des quatre précédentes éditions Carte blanche PMU, Léa et Thibault ont vu les diverses possibilités qui s’offraient à eux, sentant qu’ils pouvaient y trouver un terrain de jeu passionnant. Grâce au soutien financier du PMU, les deux photographes qui n’avaient jamais travaillé ensemble, se sont mis au défi d’en faire une véritable expérience créative. « Quand on voit les travaux des anciens lauréats, on a tout de suite vu qu’on pouvait vraiment s’amuser avec ce sujet. On voit cette Carte blanche comme un petit laboratoire, un moment pour expérimenter. PMU nous donnent les moyens financiers, on peut donc prendre le temps pour tenter de nouvelles choses. Ça c’est juste extra, et particulièrement appréciable de travailler dans ces conditions ! Mener ce sujet à deux et utiliser le scan 3D et le piège photographique ont été une grande première pour nous, c’était le meilleur moment pour le faire ! » « Ils accepteront difficilement d’être photographiés avec ce matériel non conventionnel ! » Le projet est couché sur le papier, le choix du matériel est arrêté, mais des questionnements arrivent sur la réalisation du documentaire. C’est Malik Nejmi, membre du jury mais aussi premier photographe a avoir participé à la Carte blanche PMU, s’étant lui-même confronté aux bars PMU, qui s’inquiète pour Léa et Thibault sur leur projet : « Ça va être compliqué, c’est un milieu très fermé, ils accepteront difficilement d’être photographiés avec ce matériel non conventionnel. » Les turfistes, pour beaucoup, souhaitent garder l’anonymat, et cette communauté pour la majorité des cas issue de l’immigration est difficile d’accès. « Du coup, on s’est dit qu’on allait partir dans le Nord, parce que Thibault y a vécu six ans et que moi j’en suis originaire. Ce sont des gens ouverts et chaleureux, et nous aurions forcément un bon accueil. On y a vécu, nous n’allions pas vers l’inconnu. Et surtout, nous avions Vincent, un ami de mon frère, qui est commercial ; il fait le lien entre le PMU et les bars, ça a donc facilité les choses. Ça nous a donné une certaine légitimité. On nous présentait au patron, on faisait connaissance avec les habitués, ce n’est que plus tard que nous avons sorti le matériel pour commencer à travailler. On a du prendre du temps pour appréhender le milieu dans lequel nous nous trouvions. Nous n’avions pas le profil du photographe “traditionnel”, Thibault avec son scan 3D, moi avec un petit appareil compact argentique et le piège photographique posé dans un coin prenait des photos tout seul. C’était une expérience pour eux comme pour nous, c’était un jeu. Au début on a acheté un ticket. Une personne — voyant que nous n’y comprenions rien — est arrivée pour nous expliquer. Le lendemain on est venu avec un journal, on nous a également expliqué comment le lire, le décrypter. C’était fascinant pour nous de découvrir ce monde, inconnu pour nous… » « On a douté jusqu’au bout… » Durant tout l’été, Léa et Thibault investissent les bar PMU de la côte d’Opale, ils se confrontent à ce qu’ils étaient venus chercher pour tenter de répondre à leurs questions : pourquoi venaient-ils, pourquoi revenaient-ils… ? Mais la problèmatique est avant tout de savoir comment l’exprimer par la photographie : les deux photographes ne souhaitent caricaturer ni l’image du Nord ni celle du joueur. Il ne restait plus qu’à figer ce qu’ils ressentaient en images. « En immersion, on a rencontré des personnages touchants, on a compris ce qu’il se passait. L’intérêt c’est surtout la stratégie, le gain est secondaire. On vivait tout cela ensemble, Léa et moi, on faisait des expériences, on a mis du temps à faire des photos, on ne savait pas quel angle prendre. Nous avions quelque chose, mais on ne savait pas comment le traduire avec précision. On a douté jusqu’au bout. Ca a été tellement vite, nous manquions de recul. Le projet a réellement commencé à prendre forme en travaillant avec Diane Dufour (directrice du BAL), Françoise Vogt (Carte blanche PMU), Patrick Le Bescont (éditions Filigranes) et Julien Magre (WhitePapierStudio graphisme). Il y avait beaucoup de photos, on en a enlevé un grand nombre pour arriver à ce qu’on retrouve aujourd’hui dans l’expo et dans le livre. » Pour conclure, ce sont six mois qui s’achèvent pour le duo de la Carte blanche. Ils le disent eux-mêmes, tout cela a été une expérience particulièrement intense, et à quelques jours de l’ouverture de l’exposition au BAL, le stress et l’excitation se font sentir : « C’est une bonne pression, car on a envie de faire une belle expo ! » EXPOSITION Les Immobiles Léa Habourdin et Thibault Brunet : Carte blanche PMU 2014 Du 14 au 25 janvier 2015 Le BAL 6, impasse de la Défense 75018 Paris www.le-bal.fr http://carteblanchepmu.fr LIVRE Les Immobiles Léa Habourdin et Thibault Brunet : Carte blanche PMU 2014 Co-producteur : PMU / Le Bal / Filigranes Parution : 14 janvier 2015 Hors Collection Français ISBN : 978-2-35046-341-4 Format : 190 x 250mm 136 pages Broché 74 photographies en couleurs et noir et blanc 25 € www.filigranes.com/main.php?act=livres&s=fiche&id=511 APPEL A CANDIDATURE Carte blanche PMU 2015 Calendrier : Jusqu’au 3 mars 2015 : envoi des dossiers de présélection 12 mars 2015 : présentation des projets au jury et choix du lauréat Mars à juillet 2015 : réalisation de la Carte blanche PMU Août à octobre 2015 : préparation de l’exposition et édition du livre Modalités et appel à candidatures téléchargeables sur : http://carteblanchepmu.fr Favori0
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