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Salon a ppr oc he : Rencontre avec Emilia Genuardi « Du positif découlera forcément de cette crise »

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À l’heure où le déconfinement se profile à la mi-décembre sur l’ensemble du territoire national, nous avons souhaité interroger Emilia Genuardi, co-fondatrice du salon a ppr oc he dont la quatrième édition aurait dû se tenir du 12 au 15 novembre dernier. Si l’événement a été contraint d’être repoussé, celle qui est à la tête d’un événement singulier qui met en valeur l’expérimentation photographique, voit en cette épreuve la possibilité de se réinventer et d’en sortir plus fort.

«  Il était important que cet événement puisse avoir lieu malgré les circonstances. Nous devions mettre en place un projet flexible, mais c’est uniquement faisable parce qu’a ppr oc he est à taille humaine. Nous avons cette malléabilité. De par l’ADN du salon, qui est intimiste, et qui ouvre à la discussion, je trouvais très compliqué d’envisager une solution digitale. Aussi parce que nous en sommes submergés, nous avons besoin de retrouver les œuvres physiquement. Nous avons donc prévu une autre alternative pour ne pas annuler cette édition… » – Emilia Genuardi

Dès le premier confinement en mars dernier, l’équipe organisatrice avait anticipé la possibilité de devoir renoncer à son édition 2020. Mais en concertation avec les galeries françaises et internationales, Emilia Genuardi a travaillé sur cet événement qu’elle qualifiait de différent « en envisageant le pire ». Collégialement, le salon a été pensé et réfléchi pour qu’il soit flexible afin de s’adapter à la situation qui serait imposée au mois novembre. Il était crucial pour l’équipe d’a ppr oc he de proposer un modèle qui permettrait un vrai soutien aux galeries. Elles ont subit de plein fouet cette crise sanitaire et doivent encore faire face à un avenir incertain.
Dans le but d’éviter l’annulation de cette édition 2020, le salon a pensé très tôt à une solution de repli. Chaque galerie sélectionnée présentera son exposition – qu’elle devait inaugurée lors de la manifestation – dans ses murs et dans un temps donné. Une édition exceptionnelle donc, qui envoie un message de soutien et de fédération des galeries, entendu par les collectionneurs. Cette alternative permet également aux artistes d’exister et de se montrer pendant cette période difficile.
L’édition est prête. Nous attendons encore les dates précises des expositions qui se tiendront simultanément dans toutes les galeries participantes, qui devraient avoir lieu début 2021, si les conditions le permettent

«  Nous sommes sereines. Nous attendons d’avoir une meilleure visibilité pour décider d’une date. Nous savons que les collectionneurs seront au rendez-vous et nous avons hâte de dévoiler cette 4ème édition, consacrée à l’œuvre unique« .

Sur cette situation inédite de crise sanitaire, Emilia Genuardi se veut optimiste. L’histoire de l’art l’a prouvé : ces périodes sont souvent pour les artistes des temps de création et de renouveau. Beaucoup de mouvements artistiques sont issus de crises… « Je tends vraiment à penser que de belles choses et beaucoup de productions vont sortir de ces périodes de confinement de la part des artistes. Je suis agréablement surprise par la motivation des galeristes à soutenir leurs artistes et par leur volonté de participer, de créer des événements et de créer d’autres manières d’agir et de se réinventer. Volonté positive. Nous sommes vraiment dans une période où on réfléchit sur le moyen d’avancer, et comment travailler ensemble. Un point fondamental aujourd’hui, c’est de se fédérer ! »

http://approche.paris/fr

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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