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PhotoPortfolio MIDO, une série de Julie Joubert La Rédaction22 janvier 2021 Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsCette semaine, nous partageons avec vous, la série MIDO réalisée par Julie Joubert. Un projet au long cours pour suivre Ahmed, un jeune homme dont la vie oscille entre emprisonnement et liberté. Cette série, déjà remarquée lors du Prix Caritas Photo Sociale en 2020, vient de remporter le Prix Caisse d’Epargne. Son travail sera exposée cette année dans plusieurs galeries parisiennes et au festival des Boutographies. Cette rubrique est la vôtre, comme Julie Joubert, vous pouvez nous soumettre vos travaux en vue d’être publié·e. J’ai rencontré Ahmed en 2017 dans un centre de réinsertion pour jeunes en difficulté. Via les réseaux sociaux, nous nous sommes retrouvés deux ans plus tard. Diminutif, surnom, pseudonyme: MIDO est un moyen de brouiller les pistes de sa trajectoire incertaine. Se présentant sous différentes identités au fil de ses rencontres, Ahmed se cache autant qu’il a l’envie d’être découvert. A travers un parcours de vie chaotique ponctué d’éléments douloureux, il survit avec le rêve de devenir modèle. Sa grande fragilité, son caractère autodestructeur ainsi que sa capacité à se dévoiler m’ont tout de suite convaincue de la nécessité de le suivre dans son quotidien sur une durée indéterminée. Le rencontrant régulièrement dans le quartier de Marx Dormoy à Paris, je l’observais fascinée par son caractère instable et son insouciance. De cette rencontre est née l’envie de mettre en lumière cette jeunesse livrée à elle-même, totalement inadaptée face à notre société. Picturales, les images très nettes prises au reflex numérique transposent Ahmed dans une dimension fantasmée. Les temps de pose sont lents, Ahmed joue avec sa propre image et adopte des postures de modèle. Celles réalisées au jetable sont prises sur le vif, dans la précipitation. La dureté du flash, le manque de netteté et le grain de l’image rendent possible l’apparition de failles, de ratés. Cette alternance de prise de vue a pour but d’expérimenter les degrés de contrôle de l’image en résonance avec le caractère mouvant de la vie d’Ahmed. Menacé d’expulsion puis incarcéré à la prison de la Santé, le projet continue sous de nouvelles formes d’écritures. En effet, malgré son absence, Ahmed et moi sommes restés en contact. Des photographies à la volée que j’ai prises au parloir du Centre de Rétention Administrative aux images qu’Ahmed a pu m’envoyer de sa cellule en prison, l’image pixellisée des vieux téléphones portables s’est imposée comme le moyen de restituer ce contexte. La fragilité de l’image basse définition coïncide alors avec la perte progressive de liberté. L’utilisation de ces différents moyens de captation (numérique, jetable, images prises au téléphone portable, archives, photomaton) répondent à une cohérence esthétique nécessaire face au sujet. D’une réalité fantasmée à l’enfermement bien réel, de la fiction picturale à l’abstraction du pixel, les différentes qualités d’image accompagnent chacun des aspects de la vie d’Ahmed. Comme un miroir fragmenté, ces photographies dressent le portrait de ce jeune en devenir, se cherchant encore et toujours dans d’une société où il peine à trouver sa place. Libéré en juillet 2020, Ahmed a été de nouveau incarcéré dix jours après sa libération à la prison de Fresnes. Née en 1989 à Paris, France. Photographe diplômée de l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris, Julie Joubert s’approprie des thématiques sociales afin de rendre visibles ceux qui sont continuellement mis à l’écart. A la lisière du documentaire, ses photographies invitent le spectateur à modifier la perception qu’il peut avoir de ces individus à travers la sublimation de ces visages et de ces corps. Tout en maintenant une certaine distance, elle cherche à mettre en lumière l’authenticité et la singularité de ses sujets. A travers des images dépouillées de tout artifice, elle questionne le rapport à l’Autre et sa représentation. L’aspect documentaire de son travail écarte toute anecdote pour restituer l’essentiel: la fragilité de la présence humaine. Son travail a été présenté lors de différentes expositions en France: les Magasins généraux à Pantin, la Galerie Houg à Paris ou encore lors du festival l’Image Satellite à Nice. Elle est lauréate du Prix Caisse d’Epargne 2020 et finaliste de la première édition du Prix Caritas Photo Sociale 2020 présidé par agnès b. Son projet MIDO sera exposé en 2021 à la galerie agnès b. à Paris, au festival Les Boutographies à Montpellier ainsi qu’à la galerie Julio Artist – run Space à Paris. Ce travail fera également l’objet d’un livre chez KAHL EDTIONS cette année. Elle vit et travaille actuellement à Montreuil. http://www.juliejoubert.com https://www.instagram.com/juliejoubertphotography/ Vous êtes photographes et vous souhaitez donner de la visibilité et de la résonance à votre travail ? Notre rubrique Portfolio vous est consacrée ! Comment participer ? Pour soumettre votre travail à la rédaction, il vous suffit d’envoyer à info@9lives-magazine.com • Une série composée de 10 à 20 images. Vos fichiers doivent être en 72DPI au format JPG avec une taille en pixels entre 900 et 1200 pixels dans la plus grande partie de l’image ; • Des légendes (si il y a) ; • Un texte de présentation de votre série (pas de format maximum ou minimum) ; • Une courte biographie avec les coordonnées que vous souhaitez rendre public (site web, email, réseaux sociaux…) Favori0
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