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Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsLa Résidence 1+2 dirigée par Philippe Guionie, soutenue par l’ADAGP et le CNRS ont lancé le premier Prix Photographie & Sciences, et c’est le photographe Richard Pak qui remporte cette première édition avec sa série « Les îles du désir – Chapitre II ». Une mention spéciale a été décernée à Julien Magre pour « Si du ciel ne restait qu’une seule pierre ». Le prix est doté de 7 000 euros pour accompagner le photographe à finaliser cette série lauréate qui associe la photographie et les sciences qui sera présentée au printemps 2022 à Paris et dans le cadre d’une exposition, et avec la Casden, au Pôle de photographie Stimultania de Strasbourg. Expérimentation à l’acide phosphorique, 2020 © Richard Pak Nous sommes convaincus que les sciences et les arts ont vocation à se rencontrer dans un dialogue intime et créatif qui donne à voir, à réfléchir et à s’engager. […] Il est vrai qu’à première vue, tout oppose photographie et science : elles n’ont ni le même objet, ni les mêmes méthodes et finalités. Si la première convoque le sensible et les imaginaires, la seconde s’inscrit dans la raison et la réalité. Et pourtant, à y regarder de plus près, elles ont en commun de questionner le monde en rendant visible l’invisible, repoussant les frontières de la connaissance, donnant à voir autrement. Si la photographie raconte les circonvolutions du monde, les sciences nous aident à mieux les comprendre. […] À une époque où les frontières s’effritent entre toutes les disciplines, réunir dans un même projet artistes et scientifiques, c’est les inviter à unir leurs forces, à impulser de nouvelles transversalités, à renouveler les formes créatives pour nous aider, ensemble, à mieux comprendre et agir face aux enjeux du monde contemporain. – Philippe Guionie, initiateur et délégué général du Prix Photographie & Sciences. © Richard Pak © Richard Pak Série en cours primée La dotation du Prix Photographie & Sciences permettra à Richard Pak de poursuivre son cycle de recherches artistiques consacré à l’espace insulaire avec un projet photographique et plastique. « L’île est le laboratoire idéal des sciences modernes et un topos précieux pour le géographe, qui aime y voir une métonymie de la Terre. Les îles du désir – Chapitre II s’intéressera à Nauru, en Océanie, où un gisement de phosphate fut découvert au début du siecle dernier. Ressource exclusive de l’île, son exploitation la fit passer de pays le plus riche de la planète dans les années 70 à l’un des plus pauvres aujourd’hui. Son histoire singulière fait écho à de nombreuses problématiques contemporaines : environnementales (déforestation, surexploitation des ressources naturelles), économiques (capitalocène), sociales (occidentalisation des cultures autochtones) et bien sûr géographiques (forces et faiblesses des espaces insulaires). Une des questions que pose Les îles du désir – Chapitre II est de savoir si le cas particulier de cette île est bien un avertissement à la planète entière, comme on le lit souvent. Peut-on réellement dire que « les îles sont une métonymie de la terre » en général, et le cas particulier de Nauru une allégorie de ce qui pourrait se passer à l’échelle mondiale ? ». Expérimentation à l’acide phosphorique, 2020. © Richard Pak Les îles du désir, chapitre I. Tristan da Cunha, 2016. © Richard Pak Les îles du désir, chapitre I. Tristan da Cunha, 2016. © Richard Pak Pour ce deuxième chapitre, Richard Pak souhaite soumettre ces interrogations à des spécialistes ; géographes travaillant sur l’insularité et l’anthropocène, laboratoires scientifiques de géographie ou observatoires de l’environnement et politologues spécialistes du Pacifique Sud ayant travaillé sur Nauru. Il fera aussi appel à des chimistes pour experimenter sur le support photographique, à l’aide de dérivés du phosphate. Richard Pak poursuivra ainsi un protocole mis au point à base d’acide phosphorique, pour approfondir avec la phosphorescence et des produits plus corrosifs la transformation irrémédiable de l’image. Autant d’expérimentations qui ameneront différentes nuances et rendus aux oeuvres ainsi « sacrifiées » par le phosphate, à l’image de l’île toute entière. Le jury était composé d’Héloïse Conésa (conservatrice du patrimoine en charge de la collection de photographie contemporaine au département des estampes et de la photographie de la BnF), Andreina De Bei – rédactrice en chef adjointe, directrice photo du magazine Sciences et Avenir – La Recherche, Manon Demurger (responsable de la programmation à la MEP, Céline Duval (directrice du pôle de photographie Stimultania – Strasbourg et Givors), Grégoire Eloy (photographe, Prix Niépce 2021), Fannie Escoulen (cheffe du département de la Photographie au sein de la Direction générale de la création artistique (DGCA) du ministère de la Culture), Emeric Lhuisset (photographe plasticien), Adèle Vanot (responsable Pôle Médiathèque, CNRS Images) et Anaïs Viand (rédactrice en chef web de Fisheye magazine). Les finalistes : Nadège Abadie – Il suffira d’une crise Aurore Bagarry – De la mer à la glace Aglaé Bory – Soror, pour une poétique de l’image-parole Alessandra Carosi – Vers l’empathie Clément Chapillon – Dans l’épaisseur du temps Céline Clanet – Ground Noise Etienne De Villars – Sur une voie silencieuse Claire Delfino – Êtres à la dérive Stephen Dock – Architecture de la violence Sandrine Elberg – Au-delà du microcosme Marine Lanier – L’Habit de naufrage Julien Magre – Si du ciel ne restait qu’une seule pierre Sandra Mehl – Fading into the blue Tina Merandon – Anima, une expérience zoopoétique Sebastien Normand – Vérité En Deça, … , Et Au Delà Richard Pak – Les îles du désir – Chapitre II Eleonora Strano – Solastalgia A LIRE : Résidence 1+2 : Photographie et sciences : Entretien avec Philippe Guionie Favori0
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