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En septembre dernier, le Prix HiP du livre de photographie francophone avait réunit à l’occasion de son exposition annuelle, une sélection d’ouvrages de 40  femmes photographes, une initiative visant à réduire leur invisibilité. C’est de cette démarche, d’exposer les livres de photographie, dont il est question dans cette troisième carte blanche adressée au journaliste, photographe et éditeur, Gérald Vidamment. « Commencer par lever les yeux plutôt que de baisser la tête pour découvrir un livre de photographie, en voilà une expérience originale. »

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Depuis leur création en 2019, les Prix HiP du livre de photographie francophone font chaque année l’objet d’expositions partout en France, de Paris à Arles en passant par Gex, Chamonix ou encore Issy-les-Moulineaux. Le plus souvent, ce sont les photographes lauréats des Prix HiP qui sont mis à l’honneur ; depuis peu, HiP organise également des expositions autour d’une thématique, comme en septembre dernier avec La bibliothèque photographique – 40 femmes à livre ouvert qui présentait une sélection d’une cinquantaine d’ouvrages rassemblant exclusivement des travaux de femmes photographes.
Dans tous les cas, il s’agit bien des livres eux-mêmes qui sont exposés au mur, telles des œuvres d’art ; raison pour laquelle les expositions organisées par HiP sont intitulées « à livre ouvert ».

Exposition des Prix HiP 2019 et 2020 – Arles, octobre 2021.

Exposition des Prix HiP 2019 et 2020 – Arles, octobre 2021.

Au-delà de l’effet de surprise créé par cette installation inédite, ce choix n’est pas anodin : dans une librairie, une médiathèque ou un salon professionnel, un livre est au mieux présenté sur la couverture, au pire sur le dos ; jamais ouvert. Or, si l’on en croit les retours des visiteurs des expositions HiP, cette manière de proposer le livre invite à la curiosité et à l’intérêt porté audit objet. D’ailleurs, je ne compte plus le nombre de fois où un visiteur est venu me voir afin de m’indiquer qu’il n’aurait sans doute jamais consulté un livre si celui-ci n’avait pas été déjà ouvert et fixé à hauteur des yeux. Mieux encore : dans nombre de cas, cette proposition visuelle a déclenché un acte d’achat – raison d’être originelle des Prix HiP.

Exposition des Prix HiP 2019 et 2020, journée des scolaires – Gex, septembre 2021. Crédit : Stéphane Derny

Avec les enfants, l’expérience est encore plus intéressante. Qu’ils soient accompagnés de leurs parents, effectuent une sortie scolaire ou bien encore participent à un atelier ludoéducatif (pour les plus jeunes), les réactions sont généralement similaires : les enfants font rapidement abstraction de l’originalité de l’accrochage pour se concentrer sur les photographies présentées en doubles-pages, accompagnées ou non de textes. En somme, leur attention est immédiatement canalisée, et les questions qui ne tardent pas à fuser concernent plus volontiers les images en elles-mêmes.
Étonnamment, ce sont plus fréquemment les adultes qui tentent de tourner les pages des livres ouverts. En vain, car le système par aimantation conçu par HiP pour fixer les ouvrages au mur n’autorise pas le feuilletage. Pour y pallier, un exemplaire de chaque livre exposé est systématiquement disponible à la consultation. Celui-ci est généralement présenté à plat, sur la couverture.

Exposition Une bibliothèque photographique – 40 femmes à livre ouvert – Issy-les-Moulineaux, septembre 2021.

Exposition Une bibliothèque photographique – 40 femmes à livre ouvert – Issy-les-Moulineaux, septembre 2021.

Commencer par lever les yeux plutôt que de baisser la tête pour découvrir un livre de photographie, en voilà une expérience originale.

https://www.prixhip.com

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