L'Invité·e

Carte blanche à David Nissen : Carré Blanc, la photographie au service du cinéma

Temps de lecture estimé : 3mins

Pour sa première carte blanche, notre invité de la semaine, David Nissen, co-fondateur de la Galerie L77, a choisi de partager avec nous sa passion et son métier de directeur de la photographie pour le cinéma. Il nous présente « Carré Blanc », réalisé en 2010 par Jean-Baptiste Leonetti. Il s’agit d’un film singulier, d’anticipation porté par Julie Gayet et Sami Bouajila. David Nissen y a dirigé toute la photographie. Sublime.

« Carré Blanc » est un film singulier, une histoire d’amour dans un monde dystopique, un film d’anticipation réalisé par Jean Baptiste Léonetti, avec Julie Gayet et Sami Bouajila dans les rôles principaux.

Ce film crée une atmosphère troublante, plaçant l’action au milieu d’extérieurs modernistes et sombres.

Un film méconnu mais que certains considèrent comme culte. Il a eu la chance d’avoir été distribué au Japon et de soulever l’enthousiasme aux USA chez les cinéphiles et certains producteurs. Les critiques furent élogieuses ou détestables, mais jamais mitigées. Il clive, dérange et émeut. Ici tout est affaire de risque, d’une volonté de pousser dans ses retranchements la narration et ce qui lui sert de support au cinéma : l’image et le son.

Un choc esthétique, une direction de la photographie orientée sur le clair-obscur, qui met en lumière – et surtout en ombre – certaines zones du cadre, rappelant par-là même que ce qui est caché est tout aussi important ou plus encore, que ce qui se voit…mais surtout une bonne direction de la photographie est en lien avec une intelligente direction de mise en scène, au service de l’histoire.

On ne fait pas de bon film sans bon réalisateur. Comme on ne fait pas de bon film sans bon scénario. Un directeur de la photographie se marie avec la vision du réalisateur pour le meilleur et pour le pire. C’est un mariage d’amour, pas de raison.

J’ai toujours cherché à comprendre, à m’imprégner de la vision de ceux que j’ai servi avec une caméra. Il y a quelque chose de fascinant à voir les choses prendre vie et d’y participer, en étant aux premières loges.

C’est un premier essai d’une maîtrise insolente, Carré Blanc puise son cœur dans le cinéma de genre des années 70, de l’anticipation façon Soleil Vert ou 1984 au néo-film noir, et son corps dans la construction géométrique des cadres à la Orange Mécanique de Stanley Kubrick, un hymne à la vie malgré ses tonalités glaciales… un ovni mais une grande claque cinématographique…un film audacieux et déjà culte d’anticipation…

La Rédaction
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