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Partager Partager Temps de lecture estimé : 13minsChristoph Wiesner retrouve une programmation quasi normale et se place sous le signe de la révélation autour notamment d’un certain nombre de figures féminines. Un total de 40 expositions et 165 artistes rayonnent sur le territoire élargi du Grand Sud. Des verbes d’action pour annoncer les différentes directions choisies avec un focus sur l’histoire de la performance et les arts vivants : PERFORMER- EXPERIMENTER- EMERGER- EXPLORER & TEMOIGNER- REVISITER. L’affiche cette année revient à Mitch Epstein exposé à l’abbaye de Montmajour. Feuille de route et quelques incontournables : UNE AVANT-GARDE FÉMINISTE PHOTOGRAPHIES ET PERFORMANCES DES ANNÉES 1970 DE LA COLLECTION VERBUND, VIENNE (Mécanique Générale) Francesca Woodman. Visage, Providence, Rhode Island, 1975-1976. Avec l’aimable autorisation de The Woodman Family Foundation / Artists Rights Society (ARS) / Bildrecht / COLLECTION VERBUND, Vienne. Une Avant-garde féministe. Photographies et performances des années 1970 de la COLLECTION VERBUND, Vienne Les Rencontres d’Arles présentent pour la première fois en France l’exposition Une Avant-garde féministe des années 1970, qui réunit plus de deux cents œuvres de soixante-et-onze femmes artistes de la COLLECTION VERBUND à Vienne, constituée pendant dix-huit ans sur les années 1970, d’un point de vue européen. À travers cinq thématiques, l’exposition présente les travaux des premières artistes qui proposèrent une nouvelle « image de la femme », dénonçant le sexisme, les inégalités sociales et les structures du pouvoir patriarcal. S’il est ici question d’«une » avant-garde, c’est pour faire référence à la diversité des mouvements féministes, pensés selon une approche intersectionnelle, tenant compte des différents types de discriminations dont de nombreuses artistes ont été et sont encore la cible, en raison de leur race, de leur classe ou de leur genre. BABETTE MANGOLTE, CAPTER LE MOUVEMENT DANS L’ESPACE (Eglise Sainte Anne) Babette Mangolte. Trisha Brown répète « Line Up » dans son loft de Broadway avec, de gauche à droite, Wendy Perron, Judith Ragir, Trisha Brown, Mona Sulzman et Elizabeth Garren, 1977. Avec l’aimable autorisation de Babette Mangolte. Installée à New York dans les années 1970, la cinéaste et photographe expérimentale Babette Mangolte a documenté la scène chorégraphique et performative de la ville. Dès cette période, elle a développé un langage photographique et cinématographique fondé sur la subjectivité de la caméra, le rôle central du spectateur dans le dispositif, et la relation du corps humain à l’espace. Dans les années 1980, elle poursuit cette recherche de manière active et rigoureuse, et participe activement à la définition et à la construction d’une archive de la performance, afin de l’inscrire dans un temps et un contexte précis. Son travail nous permet de parcourir plus de cinquante ans de création, marqués notamment par Yvonne Rainer, Trisha Brown, Richard Foreman, Lucinda Childs, Simone Forti, Robert Morris, Joan Jonas, Robert Whitman. À travers une sélection d’images et de films, l’exposition veut rendre hommage à l’une des figures majeures de notre temps. SUSAN MEISELAS & MARTA GENTILUCCI, CARTOGRAPHIES DU CORPS (Eglise Sainte Blaise) Susan Meiselas & Marta Gentilucci. Photogramme extrait de la vidéo Cartographie du corps. Avec l’aimable autorisation des artistes. Cartographies du corps trace une carte de la peau et des gestes de femmes âgées, qui évoquent des vies engagées, encore pleines d’énergie et de beauté – une beauté qui provient de la superposition de leurs expériences. Susan Meiselas et Marta Gentilucci se sont associées pour capturer en images et en sons la force vitale qui habite ces corps, l’intensité de leurs vies passées, et l’espoir tenace de la vie restant à vivre, à l’encontre d’une représentation de la vieillesse comme l’absence d’opportunité, voire comme la maladie, la solitude et les privations. Dans l’église Saint-Blaise, l’installation crée un sentiment de proximité et d’intimité, et présente une image chorale qui s’inspire de leur collaboration avec chaque femme. Il s’agit d’un paysage immersif, qui façonne les relations spatiales dans le temps, transformant une approche in situ en une expérience collective BETTINA GROSSMAN BETTINA. POÈME DU RENOUVELLEMENT PERMANENT (Salle Henri-Comte) Bettina Grossman. Série New York phénoménologique / Stratégies énergétiques urbaines, Motifs de la circulation, New York, 1976-1986, photographie. Avec l’aimable autorisation de Bettina Grossman. Les Rencontres d’Arles présentent la première exposition monographique de l’artiste américaine Bettina Grossman, plus connue sous le nom de Bettina. Bettina passe les premières années de sa carrière en Europe avant de rentrer aux États-Unis dans les années 1960. Peu de temps après, un incendie traumatisant détruit une grande partie de son œuvre. En 1970, elle s’installe au légendaire Chelsea Hotel et, pour se remettre de cette perte, travaille beaucoup. Après des années à produire dans l’isolement, l’artiste est présentée dans deux films documentaires, ce qui la conduit à rencontrer Yto Barrada. Dans la tradition des artistes qui soutiennent le travail d’autres artistes – et s’en nourrissent –, une relation forte s’ensuit, qui aboutit à plusieurs projets. L’exposition à la salle Henri-Comte offre un aperçu unique de la vie de Bettina à New York. Qu’il s’agisse de photographie, de vidéo, de peinture, de sculpture ou de design textile, ses œuvres sont sérielles, modulaires et rigoureuses – chacune ayant une fonction dans un système plus vaste et autoréférentiel, où l’on retrouve des formes géométriques répétitives à la dimension transcendantale et presque chamanique. FRIDA ORUPABO À QUELLE VITESSE CHANTERONS-NOUS (Mécanique Générale) Frida Orupabo. Deux têtes, collage avec attaches parisiennes, 2022. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Galerie Nordenhake. Dans ses collages, l’artiste norvégienne-nigériane Frida Orupabo démembre puis réassemble les corps, en particulier ceux de femmes noires, dénonçant la brutalité de leurs représentations picturales à travers l’histoire. Elle recueille la matière visuelle de son œuvre sur Internet, en puisant dans l’imagerie artistique, mais aussi populaire, scientifique, ethnographique ou médicale, à laquelle elle intègre des photographies issues de ses archives familiales, pour aborder notamment la violence coloniale, le racisme, l’identité et la sexualité. Au-delà de ses collages, où des déchirures aux allures de cicatrices apparaissent, elle déconstruit les stéréotypes ainsi que les processus d’objectivation, de fixation et d’altération dont la photographie s’est rendue complice. Frida Orupabo exprime une forme subtile de résistance, qui déjoue le regard dominant et incite sans cesse le ou la spectateur·rice à réfléchir à la position qu’il ou elle occupe. LUKAS HOFFMANN EVERGREEN (Monoprix) Lukas Hoffmann. Photographie de rue XIII, 2019. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. L’exposition de Lukas Hoffmann réunit deux ensembles d’images prises à la chambre photographique, selon deux approches bien distinctes. Dans plusieurs polyptiques de grand format, la division de chacun des motifs sur différentes surfaces résulte d’une pratique précise et calculée : bien que le référent demeure reconnaissable, la rigueur de la composition conduit le sujet à s’effacer derrière sa représentation. Dans une série d’images de gens dans la rue, la pratique du photographe prend une direction toute autre : il utilise ici encore la chambre, mais saisit son motif à main levée, de manière spontanée et très rapprochée, sans regarder dans un viseur. Il fige alors des postures fugaces et contrastées, dessine avec précision des textures de peaux, de chevelures et de vêtements. Les travaux de Hoffmann font ainsi état des représentations complexes de la temporalité, caractéristiques du médium photographique CHANTS DU CIEL LA PHOTOGRAPHIE, LE NUAGE ET LE CLOUD (Monoprix) Noa Jansma. Nuages à vendre, 2020-2021. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.Chants du ciel. La photographie, le nuage et le cloud. Penser la photographie de nos jours, c’est aussi prendre en compte les infrastructures qui forment et organisent les réseaux. Que les images soient générées par des caméras de surveillance ou des satellites, qu’il s’agisse de documents d’archives numérisés ou de photos de vacances personnelles sur nos smartphones et ordinateurs portables, presque toutes les photographies sont sauvegardées sous forme de données numériques dans le cloud («nuage»). Mais le cloud n’est pas un endroit romantique. C’est un réseau où sont constamment déplacées nos données. C’est une machine à travers laquelle les intelligences artificielles apprennent. PRIX DÉCOUVERTE LOUIS ROEDERER 2022 (Eglise des Frères-Prêcheurs) Photographier depuis le souffle avec : Roy Debmalya Choudhuri (Inde); Rahim Fortune (États-Unis) ; Olga Grotova (Russie) ; Daniel Jack Lyons (États-Unis) ; Seif Kousmate (Maroc) ; Celeste Leeuwenburg (Argentine/France) ; Rodrigo Masina Pinheiro & Gal Marinelli Cipreste ; Akeem Smith (États-Unis/Jamaïque) ; Mika Sperling (Russie) ; et Maya Inès Touam (France/Algérie). LAURÉAT DU SERENDIPITY ARLES GRANT 2020 SATHISH KUMAR (Cloître Saint-Trophime) LAURÉATS DU PROGRAMME BMW ART MAKERS 2022 ARASH HANAEI & MORAD MONTAZAMI (Cloître Saint-Trophime) SI UN ARBRE TOMBE DANS UNE FORÊT (Croisière) Jansen Van Staden. L’histoire des poules de Pa, du chien des voisins et du pistolet d’Oupa, ULM, 2017-2020. Avec l’aimable autorisation de l’artiste Si un arbre tombe dans une forêt rassemble des travaux d’artistes orientés vers l’observation des vides et des silences, en recourant à des détours critiques comme le questionnement de la démarche, la redéfinition des contours des sujets, ou la rupture de la sémantique même de la photographie. Du photo-journal de Mahmoud Khattab sur les coulisses d’une année de conscription à l’essai photographique de Jansen van Staden sur l’inaperçu d’une relation père-fils, en passant par l’enquête performative sur l’archive coloniale de Belinda Kazeem-Kamiński, l’exposition porte un regard investigatif sur la mémoire individuelle et collective. Elle traite entre autres du spectre du colonialisme et des traumatismes de l’altérité, et suggère de nouveaux espaces de représentation. BRUNO SERRALONGUE LES GARDIENS DE L’EAU (Jardin d’été) Bruno Serralongue. Gil Kills Pretty Enemy III devant sa maison, posant avec ses armes, McLaughlin, Dakota du Sud, 21 août 2017, série Les gardiens de l’eau (Water Protectors), 2017, en cours. Avec l’aimable autorisation de Air de Paris et de l’artiste. D’avril à novembre 2016, les Indiens Sioux de la réserve de Standing Rock, dans le Dakota du nord, aux États-Unis, rejoints par d’autres nations et militants, ont dressé un camp le long des berges du fleuve Missouri, au niveau du lac Oahe, pour s’opposer à l’enfouissement sous le fleuve du Dakota Access Pipeline. La population vivant dans la réserve, en aval du lac, craignait des fuites qui pollueraient l’eau du fleuve. Le camp, nommé Oceti Sakowin, a accueilli jusqu’à 10 000 personnes lors d’une épreuve de force contre l’armée et la police, fin novembre 2016, aboutissant à la suspension des travaux, décrétée par le président Obama. Puis, nouvellement élu, Trump a ordonné à l’armée de reprendre les travaux. En face, malgré le démantèlement du camp Oceti Sakowin, la détermination des s Indiens à s’opposer à la destruction de leur « terre sacrée » ne faiblit pas. LÉA HABOURDIN IMAGES-FORÊTS : DES MONDES EN EXTENSION (Croisière) Léa Habourdin. Images-forêts : des mondes en extension, sérigraphie, pigments d’écorce de chêne et de charbon. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. Le travail de Léa Habourdin part d’un constat simple relaté dans la presse : les forêts primaires n’existent plus en France métropolitaine. Les forêts qui survivent sont celles qui n’ont pas subi de trop forte influence de l’homme au cours des dernières décennies. Accompagnée de forestier·ère·s et de conservateur·rice·s, la photographe a passé deux ans à documenter ces lieux protégés. Elle a ensuite réalisé ses tirages en extrayant la chlorophylle photosensible de végétaux, et en utilisant des pigments de plantes fabriqués par un artisan. Ces tirages, des anthotypes, ont la particularité de ne pas résister à la lumière diurne ESTEFANÍA PEÑAFIEL LOAIZA CARMEN (RÉPÉTITIONS) (ENSP) Estefanía Peñafiel Loaiza. Carmen (répétitions), 2021-2022. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. S’inscrivant dans le cadre des 40 ans de l’ENSP, l’exposition est le fruit du programme de résidence pédagogique 2021/2022 mené par Estefanía Peñafiel Loaiza avec sept étudiant·e·s (Beatriz de Sousa Lima, Ludivine Fernandez, Juliette Frechuret, Loïsa Gatto, Basile Lorentz, Iris Millot, Christiane Rodriguez Esteve) et un enseignant, Nicolas Giraud, de l’ENSP. Elle regroupe une série d’éléments de différente nature pour retracer le voyage que l’artiste a effectué entre l’Équateur et l’Italie en suivant les pas du fantôme de Carmen, une femme disparue en Équateur au début des années 1980, alors qu’elle venait de rejoindre un mouvement révolutionnaire LEE MILLER (Espace Van Gogh) Lee Miller. Femmes accusées d’avoir collaboré avec les nazis, Rennes, France, 1944. © Lee Miller Archives, Angleterre, 2022 [www.leemiller.co.uk].LEE MILLER, PHOTOGRAPHE PROFESSIONNELLE (1932 — 1945) L’exposition présente l’un des chapitres les plus intenses et les plus productifs du parcours professionnel de la photographe américaine Lee Miller (1907–1977). Entre 1932 et 1945, Miller est à la fois portraitiste, à la tête de son propre studio de prises de vue à New York (1932–1934), photographe de mode et de publicité pour des marques de parfums et de cosmétiques (1932–1945), et photoreporter de guerre, notamment reconnue pour ses images des camps de concentration allemands de Dachau et Buchenwald (1942–1945). Avec un parcours riche, fait d’allers-retours entre ces diverses pratiques, Miller évolue avec aisance d’un milieu à l’autre, et révèle la figure d’une photographe soucieuse de la valeur d’échange de sa production UN MONDE À GUÉRIR 160 ANS DE PHOTOGRAPHIE À TRAVERS LES COLLECTIONS DE LA CROIX-ROUGE ET DU CROISSANT-ROUGE (Palais de l’Archevêché) Boris Heger. Site de distribution de nourriture, Abata, Soudan, 2006. © CICR. L’exposition Un monde à guérir est le fruit de plus de deux ans de recherche au sein des collections du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Révélant un patrimoine resté peu exploré, elle présente plus de six cents images datant de 1850 à nos jours, avant tout produites pour informer de l’urgence de l’action humanitaire, mais parfois aussi plus confidentielles. Réunissant de grands noms de la photographie, notamment de l’agence Magnum Photos, Un monde à guérir inclut aussi des clichés réalisés par les travailleurs humanitaires eux-mêmes, ainsi qu’une section consacrée au travail d’Alexis Cordesse, qui partage les photographies personnelles d’hommes et de femmes ayant fui la Syrie. Parmi les événements associés, l’on retient : – PREMIÈRE ÉDITION DU PERNOD RICARD ARTS MENTORSHIP SANDRA ROCHA et PERRINE GÉLIOT – FISHEYE IMMERSIVE LE VOILE INTERPOSÉ – KATRIEN DE BLAUWER (Méjan) : LES PHOTOS QU’ELLE NE MONTRE À PERSONNE – JOAN FONTCUBERTA & PILAR ROSADO (Méjan) : DÉJÀ-VU FONDATION MANUEL RIVERA-ORTIZ : DRESS CODE – JACQUELINE SALMON : LE POINT AVEUGLE. PÉRIZONIUMS : ÉTUDE ET VARIATIONS (Réattu) A compléter avec le Grand Arles Express dont Marseille avec le Frac et le Centre de la photographie, Nîmes le Carré d’art avec Julien Creuzet et Sam Contis… Belles découvertes sur les routes du Sud ! INFORMATIONS PRATIQUES Les Rencontres d'Arles32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles lun04jul(jul 4)10 h 00 mindim25sep(sep 25)19 h 00 minLes Rencontres d'Arles 2022Visible ou invisible, un été révéléLes Rencontres d'Arles, 32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles Détail de l'événementUn été des révélations, cela semble presque une évidence. Comment nous faire voir ce qui nous crève les yeux, mais qui prend tant de temps à apparaître, comme si Détail de l'événement Un été des révélations, cela semble presque une évidence. Comment nous faire voir ce qui nous crève les yeux, mais qui prend tant de temps à apparaître, comme si la révélation ne pouvait être qu’une naissance forcée ? La photographie, les photographes et les artistes qui s’en emparent sont là pour nous rappeler ce que nous ne voulons ni voir ni entendre : pourtant, comme le rappelle Emanuele Coccia, « c’est donc au sensible, aux images que l’homme demande un témoignage radical sur son propre être, sa propre nature ». S’emparer d’une condition, revendiquer, critiquer, s’insurger contre les normes et catégories établies… chaque été les Rencontres d’Arles chahutent notre regard, d’un continent à l’autre, elles nous rappellent à notre nécessité absolue d’exister. Sismographe de notre existence dans tous ses états, la création photographique visible ne fut pas toujours à l’image de l’incroyable richesse et diversité des artistes. Depuis une quarantaine d’années, un long processus de reconnaissance des femmes photographes a été engagé. Cette année, dans la continuité de l’engagement des Rencontres, nombreux sont les lieux habités par ce rayonnement et cette créativité, de figures historiques à la découverte d’artistes oubliées ou méconnues, jusqu’à l’émergence de jeunes talents. La présentation dans l’atelier de la Mécanique de la collection Verbund, encore inédite en France, donne à voir Une avant-garde féministe des années 1970, mettant en évidence des pratiques performatives communes au-delà des continents. Fruit d’une recherche menée depuis dix-huit ans, l’exposition est consacrée aux artistes femmes pour lesquelles la photographie a été l’un des moyens d’expression majeurs d’émancipation pour se révolter, comme le dit Lucy Lippard, « contre le culte du génie masculin ou l’hégémonie de la peinture pour une réinvention radicale de l’image de la femme par les femmes ». De Cindy Sherman à ORLAN, de Helena Almeida à Martha Wilson, c’est toute une génération de passeuses qui a alors vu le jour et ouvert le chemin de la conscience et de la reconnaissance. La danse rejoint la performance dans le New York des années 1970, au cœur de l’église Sainte-Anne. Babette Mangolte, cinéaste et photographe, y documente la scène foisonnante marquée notamment par Trisha Brown, Richard Foreman, Lucinda Childs, Robert Wilson ou Simon Forti, pour ne citer que quelques noms. Elle développe un langage fondé sur la subjectivité de la caméra, où le spectateur prend un rôle central dans le dispositif et la relation du corps à l’espace. Plus près de nous, c’est une autre performance qui se déroule devant la caméra de Susan Meiselas : les gestes capturés de fragments de corps vieillissant rencontrent la composition musicale de Marta Gentilucci. C’est l’histoire d’un morceau à quatre mains, où l’énergie et la beauté dépassent le cours du temps. Les visiteurs des Rencontres retrouvent cet été certains lieux comme la salle Henri-Comte, où est à découvrir l’œuvre singulière de Bettina Grossman. Résidente du mythique Chelsea Hotel à partir de 1970, Bettina a construit son œuvre protéiforme sur un système complexe d’auto-référencement intégrant photographies, vidéos, sculptures, peintures et design textile, révélé grâce au travail d’Yto Barrada à ses côtés. L’expérimentation se poursuit à travers le répertoire étrange et poétique des figures qu’élabore Frida Orupabo. Dénonçant la brutalité de la représentation picturale des corps noirs à travers l’histoire elle en déconstruit les stéréotypes dans un processus de réappropriation d’images puisées sur internet et intégrées à son archive familiale. Dans le prolongement de cette perspective critique, les jeunes commissaires de Untitled duo portent au travers de l’exposition Si un arbre tombe dans une forêt un regard investigateur sur la mémoire individuelle et collective issue du colonialisme et des traumatismes de l’altérité. Par ailleurs, pour la première fois en France, l’exposition consacrée à James Barnor à LUMA révèle une sélection d’images iconiques associées à des documents d’époque. Le photographe réalisa sa carrière entre Accra, sa ville natale, où il ouvrit son premier studio à la fin de l’époque coloniale, et Londres, qu’il rejoignit ensuite, avant de faire des allers-retours entre les deux continents. L’humain est au cœur des premières attentions, mais la nature est aussi à l’honneur, impossible d’envisager l’un sans l’autre. Alors que Ritual Inhabitual nous alerte sur l’expansion vertigineuse au Chili de l’exploitation forestière industrielle, par la constitution de forêts géométriques, afin d’alimenter une industrie du papier toujours plus demandeuse, la communauté mapuche se voit repoussée de plus en plus loin de son territoire, et de fait coupée de sa culture si liée à la nature. Autre combat : Bruno Serralongue documente la lutte toujours actuelle du peuple sioux pour protéger ses terres ancestrales face à l’expansionnisme de l’industrie des hydrocarbures. Les Rencontres, c’est aussi un important dispositif de soutien à la création, avec de nombreux outils développés au cours des années avec nos partenaires publics comme privés, en France et à l’étranger. Cette année, pour la première fois, le lauréat de la bourse créée avec le festival Serendipity de Goa est exposé au cloître Saint-Trophime, alors que le Prix Découverte Louis Roederer retrouve l’église des Frères-Prêcheurs au cœur de la ville, sous le commissariat de Taous Dahmani. Nous poursuivons notre relecture de l’histoire avec deux expositions qui résonnent étrangement en cette période si terrible, où la guerre fait rage aux portes de l’Europe. Gaëlle Morel s’attache à proposer un nouvel éclairage sur la carrière professionnelle de Lee Miller, photographe au-delà de la muse que l’on a vue en elle, couvrant de 1932 à 1945 son activité de studio, de commande, mais aussi son rôle de photographe de guerre jusqu’à la libération des camps de concentration allemands. Et Un Monde à Guérir, en co-production avec le musée international de la Croix-Rouge, fruit de deux ans de recherche au sein des archives du musée, porte un regard critique sur cent soixante ans d’imagerie humanitaire. Cette année, c’est une photographie de Mitch Epstein qui fait l’affiche du festival, dont l’exposition En Inde, 1978-1989 est à retrouver à l’abbaye de Montmajour. Avec Aurélie de Lanlay et toute l’équipe, nous vous attendons donc pour découvrir ensemble le reste de la programmation, dès le 4 juillet à Arles. CHRISTOPH WIESNER Directeur des Rencontres d’Arles Photo : Mitch Epstein. Ahmedabad, Gujarat, Inde, 1981. Avec l’aimable autorisation de Black River Productions, Ltd. / Galerie Thomas Zander / Mitch Epstein. DatesJuillet 4 (Lundi) 21 h 00 min - Septembre 25 (Dimanche) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuLes Rencontres d'Arles32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles Get Directions CalendrierGoogleCal Semaine d’ouverture du 4 au 10 juillet 2022 FORFAIT TOUTES EXPOSITIONS : Une entrée par lieu, valable du 4 juillet au 25 septembre Juillet/août: 37 € en ligne FORFAIT JOURNÉE Une entrée par lieu, valable sur une journée Juillet/août: 29 € en ligne https://www.rencontres-arles.com Favori1
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